Vous avez envoyé encore plusieurs excellentes questions. On donne par ailleurs un premier droit de parole à notre nouveau journaliste Jean-François Téotonio.

Vous avez des questions, des opinions, des commentaires ? Écrivez-nous.

La diffusion du sport

Ma question ne concerne pas un sport en particulier, mais plutôt la diffusion télévisuelle d’évènements sportifs. Jusqu’à tout récemment, il me semble que les caméras utilisées avaient une profondeur de champ très grande, ce qui avait pour effet que tout dans l’image était en foyer. Je vois maintenant apparaître des plans de vue où le sujet principal est très clair et l’arrière-plan est hors foyer. Un exemple : quand les caméramans sur le terrain vont filmer un groupe de joueurs célébrant un touché. J’aimerais que vous puissiez demander aux diffuseurs depuis quand ce changement est survenu et les raisons qui ont motivé ce changement.

Yvon Wagner

Réponse de Jean-François Téotonio

Ça fait un bail que cette technologie est utilisée pour les segments télévisés qui peuvent être montés et diffusés ultérieurement. Mais ce n’est que récemment, en décembre 2020, pour être exact, que FOX s’en est servie pour la retransmission en direct d’un match de la NFL. Selon le site spécialisé sportsvideo.org, ils ont utilisé une caméra installée sur un stabilisateur portable pour capter les célébrations suivant les touchés. C’est la lentille, avec un diaphragme large, qui permet de perdre cette profondeur de champ. « Ça donne un sentiment de rapprochement, un sentiment d’être sur le terrain avec les joueurs », nous explique Martin Brière, producteur à la diffusion du hockey à RDS. « Le caméraman l’a sur lui, ajoute-t-il. Pour se rendre dans la célébration de l’équipe, il faut que ce soit discret quand même. » Est-ce que ces images pourraient faire leur apparition lors de matchs de hockey à la télé ? Pas dans un avenir rapproché, croit Martin Brière. « Au football, la célébration dure quand même relativement longtemps. Au hockey, ils se tapochent sur le casque et vont au banc. » Sans compter les baies vitrées qui bloquent évidemment l’accès. Mais l’idée a fait son chemin : en plus de la NFL, on utilise ce type d’images pour la retransmission de certains matchs de la NBA et de La Liga, en Espagne. 

Les enseignements bibliques

Bonjour, M. Bujold. Vous avez grandement piqué ma curiosité avec le commentaire de Matt Schiltz : « On participe ensemble aux enseignements bibliques de l’équipe », en référence à son lien avec Vernon Adams fils. Que sont ces enseignements bibliques dont vous parlez ?

Philippe Dubé

Réponse de Miguel Bujold

Comme dans la plupart des équipes de football professionnelles, les Alouettes organisent des rencontres où des membres de l’organisation peuvent étudier la Bible ensemble. Ils appellent ça du « Bible Study ». C’est généralement un aumônier qui gravite autour de l’équipe qui organise ces séances. Les joueurs ne sont toutefois aucunement obligés de participer à ces rencontres. Comme vous le savez sûrement, le football est l’un des sports où la religion occupe le plus de place. Par exemple, lorsqu’il a parlé aux journalistes montréalais pour la première fois mardi, le nouveau quart-arrière des Alouettes, Trevor Harris, a mentionné Jésus ou Dieu au moins quatre ou cinq fois sans se faire prier de le faire. On voit aussi les joueurs des deux équipes prier ensemble après chaque partie. N’allez cependant pas croire que cette tradition n’est propre qu’aux joueurs américains ; des Québécois et des Canadiens y participent également régulièrement.

Survivre aux clichés

Ma question s’adresse aux journalistes couvrant le Canadien. N’êtes-vous pas parfois tentés de lever les yeux au ciel lorsque vous vous faites servir pour l’énième fois les « se concentrer sur les choses que je peux contrôler » ou « une période à la fois » ? Comment réagissez-vous à tous ces clichés ?

Jean-François L’Heureux

Réponse de Simon-Olivier Lorange

Excellente question ! D’abord la vérité : oui, nous laissons parfois échapper un soupir un peu exaspéré quand l’un des innombrables lieux communs du hockey nous est servi. Ensuite, une nuance : ce n’est pas si facile que ça, répondre à des questions des journalistes de façon quotidienne. Et, il faut l’avouer, les questions peuvent être répétitives. Ainsi, pour les athlètes moins à l’aise devant les caméras, les clichés sont une béquille pratique. Par ailleurs, mieux vaut rester attentif en tout temps, et ce, même si la réponse commence par « tes meilleurs doivent être tes meilleurs ». Parfois, une bribe d’information pertinente suivra, et elle peut passer vite !

La prononciation de Dvorak

Je m’interroge sur la prononciation du nom de Christian Dvorak. J’ai toujours pensé qu’avec ou sans accent, on prononçait "Vorjak".

Céline Gilbert

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Christian Dvorak

Réponse de Simon-Olivier Lorange 

Le nom du joueur de centre du Canadien est bel et bien d’origine tchécoslovaque, mais sa famille est aux États-Unis depuis plusieurs générations, a-t-il expliqué dans une entrevue avec mon collègue Guillaume Lefrançois. C’est pourquoi la prononciation de son patronyme a été américanisée – « De-Vo-Rak ». Pour l’ancien joueur Radek et le compositeur classique Antonín, tous deux nés dans ce qui est aujourd’hui la République tchèque, on dira « Vorjak », comme vous le soulignez.

La virgule

J’aimerais savoir pourquoi les taux d’efficacité des gardiens de but sont écrits en commençant par une virgule (par exemple : un taux de ,912), alors qu’en mathématiques, un nombre décimal comporte toujours une partie entière suivie d’une partie décimale. Il est tout aussi facile d’écrire 0,912.

Phil Lord

Réponse de Simon-Olivier Lorange

Vous avez raison que cette pratique est contre-intuitive si l’on compare avec nos livres de maths du secondaire. Par contre, il existe de multiples manières d’exprimer des taux. Pour les gardiens de but, nous pourrions aussi bien écrire, au long, qu’il effectue 912 arrêts pour 1000 tirs qu’il reçoit. Ou l’exprimer en pourcentage : 91,2 %. La pratique actuelle, qui est la même que la moyenne au bâton au baseball, donne un indicateur visuel rapide et non confondant, qui évite par ailleurs d’inonder de zéros un tableau de chiffres lorsque vient le moment de comparer les gardiens entre eux. Je ne veux pas parler pour mes collègues, mais sur ce coup, je suis assez à l’aise avec la tradition !

Les Sabres ou le Canadien ?

Pouvez-vous m’expliquer pourquoi les analystes soutiennent que le Canadien a une meilleure équipe sur papier en ce début de saison que les Sabres ? P.-S. : Je vais probablement vous re-poser la question en janvier…

Guy Bouchard

Réponse de Katherine Harvey-Pinard

Allons-y avec la réponse facile d’abord : on le dit parce que c’est vrai. Sur papier, les Sabres de Buffalo sont moins bons que le Canadien. Or, au hockey comme dans n’importe quel sport, c’est ce qui se passe sur la patinoire qui compte. Et jusqu’à maintenant, les Sabres ont été somme toute meilleurs que le Canadien sur la patinoire. Je vous fais cependant remarquer qu’à Buffalo, les deux meilleurs pointeurs en date de vendredi dernier étaient Zemgus Girgensons et Colin Miller, deux joueurs de respectivement 27 et 28 ans qui ont inscrit un grand total de 104 points à eux deux au cours des trois dernières saisons combinées… Je doute qu’ils maintiennent ce rythme. L’équipe s’est d’ailleurs inclinée à ses deux derniers matchs, contre les Bruins de Boston et les Devils du New Jersey. Elle est jeune, très jeune. Peut-être y a-t-il une certaine chimie qui opère, cependant.

Attention : je ne suis pas en train de défendre le Canadien, qui connaissait un épouvantable début de saison, sans effort, sans hargne, jusqu’à ce qu’il débloque offensivement samedi face aux Red Wings de Detroit. Le Tricolore a, je crois, le potentiel de faire mieux que ce qu’il a fait à ses cinq premiers affrontements. Quant aux Sabres, j’ai hâte de voir la suite de leur saison. Il est encore très tôt dans la campagne. C’est si peu, 5 matchs sur 82. Reposez-nous la question aux Fêtes, oui !