(Vancouver) La semaine dernière, alors qu’on célébrait le 10e anniversaire des Jeux olympiques de Vancouver en 2010, la patineuse artistique Joannie Rochette avait déclaré à La Presse canadienne qu’elle espérait que le pays soumette de nouveau sa candidature pour l’obtention de la plus grande manifestation sportive au monde. Son souhait n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.

L’homme qui fut l’instigateur de la candidature de Vancouver, ainsi que le dirigeant du comité organisateur des JO de 2010, souhaite que la métropole de la Colombie-Britannique obtienne les Jeux d’hiver de 2030.

John Furlong a déclaré dans le cadre d’un discours devant la Chambre de commerce de Vancouver jeudi qu’il considère que la ville pourrait et devrait déposer sa candidature pour l’obtention des Jeux de 2030.

« Je crois que le "timing" est très, très bon, a mentionné Furlong à La Presse canadienne. Nous avons les installations. Nous pourrions devenir la première ville de l’histoire à accueillir les JO dans les mêmes installations. Une opportunité se présente à nous. Éventuellement, ces installations se dégraderont, et le "timing" ne sera plus le bon. »

Les Jeux d’hiver de 2010, présentés conjointement à Vancouver et Whistler, en C. -B., n’ont pas entraîné de déficit.

Le coût des JO a été estimé à environ 4 milliards.

La décision du gouvernement britanno-colombien d’investir dans la construction d’un train aérien pour relier l’aéroport au centre-ville ainsi que l’érection d’un palais des congrès à Vancouver en vue des JO a fait gonfler la facture à 7,7 milliards.

« Quand on regarde Vancouver et qu’on prend en compte le message du CIO qui souhaite que les prochains JO soient présentés dans des installations déjà existantes, afin d’abaisser le coût d’organisation, alors ça devient une candidature très attrayante », a noté Furlong.

« Il est impossible d’abaisser davantage les coûts d’organisation qu’en n’ayant aucune installation à bâtir », a-t-il ajouté.

Furlong croit aussi que les JO pourraient permettre à Vancouver de se relancer, surtout à cause des problèmes auxquels est confrontée la ville présentement.

« Le prix exagéré des maisons, l’itinérance ainsi que le système de transport en commun, qui n’est pas encore totalement efficace, a-t-il énuméré. Nous disposons d’un très bon système de transport en commun, mais il n’est pas suffisant. Les jeunes préféreraient ne pas avoir à conduire en ville. Ils préféreraient prendre le train ou l’autobus. J’ai cinq enfants, qui sont tous adultes aujourd’hui. Quatre d’entre eux ont quitté la ville. »

« Quand on prend du recul, qu’on regarde la ville et la région, et tous les défis qui se dressent devant nous, ainsi que tous les efforts qui ont dû être déployés pour surmonter certains de ces obstacles, alors je crois que le dépôt d’une candidature pour l’obtention des JO de 2030 pourrait avoir un effet rassembleur pour la population et son avenir. »

La délégation canadienne avait obtenu 26 médailles, dont 14 d’or, ce qui constituait, à l’époque, un record pour un pays lors de Jeux olympiques d’hiver.

« Les Jeux de Vancouver 2010 ont uni le Canada grâce à la puissance d’une expérience collective positive laissant un héritage d’installations et de partenariat pour tous les Canadiens », a dit le chef de la direction du Comité olympique canadien, David Shoemaker, dans un communiqué.

« Dix ans plus tard, nous nous remémorons ce que les Canadiens peuvent accomplir quand ils travaillent ensemble pour réussir de grandes choses. Ce n’est pas une surprise que John Furlong […] souhaite provoquer une discussion concernant une candidature potentielle et très innovatrice pour 2030. Nous espérons avoir l’occasion de discuter avec les régions potentielles à travers le Canada alors que nous continuons de profiter de ces occasions pour parler des enjeux dans nos communautés et de l’impact économique positif à long terme que provoque la présentation des Jeux. »

Calgary a songé à déposer sa candidature pour l’obtention des JO d’hiver de 2026, avec un budget avoisinant les 5,1 milliards, mais un référendum sur le sujet tenu en 2018 a entraîné son rejet.

Évidemment, le paysage olympique a bien changé depuis une décennie.

Les villes candidates sont de plus en plus rares. Pékin a gagné une course à deux pour l’obtention des JO d’hiver de 2022, à peine 14 ans après avoir présenté les JO d’été.

« Chaque course à l’obtention des JO oppose plusieurs villes, a noté Furlong. Je crois que nous pourrions battre n’importe qui. »