L’année 2020 ne fut pas reposante. Confinement. Déconfinement. Reconfinement. Des rassemblements de 250 personnes. Ou 50. Ou huit, de trois maisons, à deux mètres de distance. Ou un mètre et demi pour les ados. Ou pas de rencontre du tout. Sauf dans la classe-bulle, au centre commercial et sur un terrain de baseball, mais pas dans l’abri des joueurs.

PHOTO SIMONE ARVEDA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Tout le monde masqué pour la photo d’équipe de la Sampdoria de Gênes. Tellement 2020 !

Votre cerveau va exploser ?

Eh ! Oh ! Ressaisissez-vous. C’était seulement l’échauffement !

La véritable épreuve suit. Un exposé des 10 statistiques sportives les plus incroyables, insolites et inutiles de l’année. De la dynamite pour vos méninges. De la bombe à ciboulot. Allumez la mèche, c’est parti !

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La dernière fois qu’il n’y a pas eu de sport professionnel en avril en Amérique du Nord ? Newsy Lalonde n’était même pas né !

La pandémie a charcuté les calendriers de toutes les ligues. Si bien qu’en avril, il n’y a eu aucune compétition en Amérique du Nord. À quand remonte le dernier avril sans hockey, baseball, football ou basketball pro sur le continent ? À 1883. Babe Ruth et Newsy Lalonde n’étaient pas nés. Le basketball non plus.

À l’inverse, le 10 septembre, la LNH, la NFL, la NBA, la WNBA, la MLS et le baseball majeur ont tous présenté au moins une partie. La dernière fois que ça s’était produit ? Jamais, évidemment.

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Espagne. Novembre. Dernière minute d’un match de soccer. Peniscola 1, Vinaros 0. En désespoir de cause, le gardien de Vinaros se porte à l’attaque – et compte ! Un exploit aussi rare que formidable. Sauf que 15 secondes plus tard, il a accordé un but directement sur le coup d’envoi. Lors de la dernière action du match. Crampe au cerveau. (En passant, ça chauffe un peu, vos méninges ?)

> Voyez la vidéo complète (et la gaffe du gardien)

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Le 29 août, le basketteur Russell Westbrook, des Rockets de Houston, n’a pas réussi à enlever le ballon à ses adversaires. Bof, il y a des soirées comme ça, me direz-vous. C’est vrai. Sauf si vous êtes, justement, Russell Westbrook. C’était la première fois en quatre ans qu’il ne créait pas de revirement. Une séquence de 338 matchs !

PHOTO MARK J. TERRILL, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Russell Westbrook, en rouge, tente d’enlever le ballon à LeBron James.

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Le 2 octobre, les Padres de San Diego ont affronté les Cardinals de St. Louis dans les séries du baseball majeur. À court d’un partant de qualité pour la rencontre, les Padres ont choisi une stratégie audacieuse. Neuf lanceurs en neuf manches. Et ça leur a souri : le comité a blanchi les Cardinals 4-0, et n’a accordé que quatre coups sûrs.

PHOTO ORLANDO RAMIREZ, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Les Padres de San Diego

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Le 21 septembre, les minables Falcons d’Atlanta se sont surpassés en inscrivant 39 points. Super. En plus, ils n’ont été victimes d’aucun revirement. Alors là, franchement, bravo. Sauf qu’ils ont quand même trouvé le moyen de perdre, 40-39, contre les Cowboys de Dallas. Faut le faire. Dans toute l’histoire de la NFL, quelle était jusque-là la fiche des équipes ayant marqué au moins 39 points sans revirement ?

440-0 !

PHOTO RON JENKINS, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Les Falcons d’Atlanta (en noir) trouvent le moyen de perdre, même avec 39 points et pas de revirement.

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Votre cerveau crépite. Je le sens jusqu’ici !

(Oubliez ça, j’ai juste oublié le pain aux raisins dans le four…)

Jusqu’au 30 août, Randy Arozarena ne jouait… nulle part, victime de l’annulation de la saison des ligues mineures de baseball. Avant d’être rappelé par les Rays de Tampa Bay ce jour-là, le joueur de 25 ans n’avait obtenu que 23 présences au bâton dans toute sa carrière. Puis il s’est réincarné en Babe Ruth. Et même mieux. Arozarena a terminé la saison avec sept circuits en 23 matchs. Et en séries, il a frappé 10 circuits et 29 coups sûrs. Deux marques que personne – dans toute la prodigieuse histoire du baseball majeur – n’avait atteintes avant lui !

PHOTO DAVID J. PHILLIP, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Randy Arozarena inscrit le point gagnant d’un match de la Série mondiale contre les Dodgers de Los Angeles.

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PHOTO KEVIN C. COX, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Devin Booker a été le meilleur pointeur des Suns en 2019-2020.

Lors de la reprise de ses activités, l’été dernier, la NBA n’a invité que les clubs avec des chances mathématiques de participer aux séries. Les Suns de Phoenix ont brillé dans la bulle. Une fiche parfaite : huit victoires, aucune défaite. Ce fut quand même insuffisant pour les qualifier pour les séries. Jamais, dans l’histoire de la NBA, une équipe ayant gagné ses huit derniers matchs n’avait raté les éliminatoires.

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Vous êtes toujours alerte ? Plus que trois capsules avant la fin de votre activité cérébrale.

Le matin du 4 septembre, les Stars de Dallas ont appris que leur vétéran Andrew Cogliano ne pourrait pas disputer le septième et ultime match du deuxième tour contre l’Avalanche du Colorado. Ils l’ont remplacé par Joel Kiviranta.

PHOTO JASON FRANSON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Joel Kiviranta, après un de ses trois buts dans le septième match contre l’Avalanche du Colorado

Joel qui ?

C’est ça.

Un petit attaquant finlandais de 24 ans qui n’avait compté qu’un seul but en carrière dans la LNH. Ce soir-là, évidemment, Kiviranta a réussi un tour du chapeau. Une première pour une recrue dans un match ultime des séries. Il a notamment compté le but égalisateur en fin de troisième période ET le but gagnant en prolongation. Dans l’histoire de la LNH, seulement deux autres recrues ont marqué en prolongation dans un match ultime. Qui ? Réponse à la fin de la chronique.

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PHOTO TIRÉE DE WIKIPÉDIA

Le lanceur des Marlins de la Floride, Jordan Yamamoto

Le plus gros massacre de l’année dans le baseball majeur ? Braves 29, Marlins 9. Un match complètement fou. Pour les frappeurs des Braves, mais aussi pour les lanceurs des Marlins. Le partant Pablo Lopez a retiré moins de frappeurs (5) qu’il n’a donné de points (7). Attendez, il n’a même pas été le pire lanceur des Marlins. Son successeur, Jordan Yamamoto, a battu un record pour le plus de points cédés par un releveur en une partie. Pas juste dans l’histoire des Marlins. Dans toute l’histoire du baseball majeur. Sa ligne : 2,2 manches – 94 lancers – 13 points – 11 coups sûrs – 4 circuits – 3 buts sur balles.

De quoi scrapper un pool de baseball pour le reste de la saison.

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PHOTO JOHN MINCHILLO, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Amed Rosario, des Mets de New York, après son circuit décisif… au Yankee Stadium !

Le 28 août, Amed Rosario, des Mets de New York, a frappé un circuit mettant fin au match. En septième manche. Dans le stade des Yankees.

Comment est-ce même possible ? Considérant que le club à domicile – les Yankees – possède le dernier tour au bâton ? Sentez-vous le feu de Bengale qui ravage votre lobe pariétal ?

Il y a une explication. Et comme tout dans cette annus horribilis, c’est (encore) la faute au virus.

Une semaine plus tôt, les deux équipes devaient s’affronter dans le stade des Mets. Sauf qu’un joueur a contracté le virus. La partie a donc été reportée au 28 août, en fermeture d’un programme double, dans le stade des Yankees. Avec les Mets dans le rôle de l’équipe « locale ». Donc avec le dernier tour au bâton.

Mais au fait, pourquoi le match a-t-il pris fin en septième manche ? Parce que pour réduire la fatigue des joueurs cette saison, le baseball majeur a exceptionnellement écourté les programmes doubles à deux parties de sept manches. C’est ainsi qu’Amed Rosario est devenu le premier frappeur « visiteur » depuis 1899 à réussir un circuit décisif dans le stade de ses adversaires !

Et ça, amis lecteurs, si ça n’a pas fait exploser votre cerveau, je propose d’ériger une statue en votre honneur. Avec, je le promets, des boulons plus serrés que sur celle de John A. Macdonald au centre-ville de Montréal.

Joyeuses Fêtes à tous !

Réponse au # 3 : Claude Lemieux (1986) et Adam Henrique (2012)

Sources : Elias Sports Bureau, ESPN, CBS Sports, The New York Times