Les sports d’équipe ou pratiqués en groupe sont mis sur la touche dans les zones rouges pour trois semaines. Minimum. Quelques heures après cette annonce du gouvernement Legault, on apprenait que les activités de l’Armada de Blainville-Boisbriand et du Phoenix de Sherbrooke, dans la LHJMQ, étaient suspendues en raison d’un résultat positif à la COVID-19 chez l’Armada. Double coup dur pour le circuit Courteau.

La Santé publique a donc confirmé ce qui n’était plus vraiment un secret depuis quelques jours au Québec : la fin de l’ensemble des activités sportives associatives dans les zones rouges. C’est valable pour les loisirs autant que pour les sports. Les mesures entreront en vigueur le jeudi 8 octobre et prendront fin le 28 octobre. Si tout va bien.

« Tous les sports pratiqués en groupe, les compétitions, les matchs et toutes les activités organisées ne pourront avoir lieu », a souligné la ministre déléguée à l’Éducation, Isabelle Charest, en point de presse, en début d’après-midi.

Par activités organisées, pensez à tous les cours de groupe, tous sports confondus. Dans les zones rouges, c’est terminé pour les trois prochaines semaines.

Seule la pratique libre sera permise. Qu’est-ce que la pratique libre ? a-t-on entendu en cours de journée. On parle ici de sport non compétitif pratiqué individuellement, à deux ou en compagnie des membres de sa bulle familiale.

Les infrastructures, les piscines par exemple, pourront demeurer ouvertes, mais les responsables des lieux devront s’assurer d’accueillir un nombre de visiteurs permettant que la distanciation de deux mètres soit respectée en tout temps. Vous ne devriez donc pas manquer d’espace pour faire des longueurs au prochain bain libre.

Les centres de conditionnement physique doivent par contre fermer leurs portes. En contrepartie, les propriétaires seront admissibles à une aide financière du ministère de l’Économie et de l’Innovation.

PHOTO RAUL ARBOLEDA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Les centres de conditionnement physique devront temporairement fermer leurs portes dans les zones rouges.

Pour ce qui est du sport scolaire, voici l’explication du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, qui en avait dressé le portrait avant de céder la parole à Mme Charest.

« En zones rouges, on va devoir suspendre les compétitions interscolaires. Pour ce qui est des concentrations et des projets pédagogiques particuliers, notamment les programmes sports-études, on peut les maintenir, mais dans la mesure où ils sont réalisés dans le respect du groupe-classe. On garde le principe du groupe-classe qui est stable. Si jamais, pour maintenir ce programme-là, on doit avoir des élèves en provenance de deux groupes stables, ça pourrait être possible de le faire, mais toujours en maintenant une distance de deux mètres entre les élèves de ces différents groupes. Il n’y aura pas de matchs interscolaires ni intrascolaires. »

Bref, les jeunes pourront s’entraîner en suivant des conditions strictes. Mais fini le compétitif pour l’instant.

COVID-19 dans la LHJMQ

En fin d’après-midi, la LHJMQ a diffusé un communiqué confirmant une nouvelle d’abord publiée par Le Journal de Québec. Un joueur de l’Armada a été déclaré positif, ce qui a forcé l’organisation à cesser ses activités. Le Phœnix, parce qu’il a affronté l’Armada deux fois plutôt qu’une pendant le dernier week-end (vendredi et dimanche), doit également se retirer momentanément, « le temps que les autorités de la Santé publique complètent leur enquête ».

« Les joueurs et le personnel hockey de l’Armada ont été placés en isolement et seront testés », ajoute le communiqué. En conséquence, plus d’entraînement jusqu’à nouvel ordre du côté de la formation des Basses-Laurentides.

Frédérique Collerette, coordonnatrice du marketing et des communications pour l’Armada, a dit ne pas pouvoir dévoiler si le diagnostic du joueur infecté était le résultat d’un test aléatoire ou s’il s’y était soumis à la suite de symptômes.

Elle n’a pas davantage voulu indiquer si ce joueur atteint avait disputé l’un des deux matchs du week-end, ou les deux.

Une ligue dans le brouillard

L’Armada est donc en arrêt complet dès maintenant pour des raisons indépendantes des annonces du début d’après-midi.

Quant à l’autre équipe de la ligue qui se trouve présentement en zone rouge, les Remparts de Québec, sa vie se poursuit normalement… pour l’instant. Soit jusqu’à jeudi, jour de l’entrée en vigueur des nouvelles mesures gouvernementales.

Entre-temps, la LHJMQ compte faire valoir son point de vue auprès de la Santé publique, en expliquant les mesures supplémentaires qu’elle mettrait en place pour les équipes en zones rouges. Si la ligue n’a pas gain de cause, la formation de Patrick Roy devra cesser ses entraînements elle aussi. Théoriquement, Québec doit recevoir Chicoutimi vendredi, à 19 h.

En début d’après-midi, dans un communiqué – premier de deux en cette journée fort occupée pour le directeur des communications de la LHJMQ, Maxime Blouin –, le circuit Courteau avait tenu à exprimer sa déception face à la décision du gouvernement Legault, qualifiant sa propre conduite d’« irréprochable » depuis le début des camps d’entraînement, à la fin du mois d’août.

Quoi qu’il en soit, il n’aura fallu que trois petits jours avant que le circuit de hockey junior majeur québécois ne soit rattrapé par la pandémie…

La direction des Remparts, par l’entremise de sa directrice des relations avec les médias, Nicole Bouchard, s’est refusée à tout commentaire.

« C’est absurde »

Bonne nouvelle dans les annonces du jour, c’est le statu quo pour les régions en zones orange et jaune.

> Consultez la carte des paliers d’alerte par région

Pour les zones rouges, par contre, c’est un autre bouleversement pour les jeunes et les familles. Et non, quelqu’un qui habite en zone rouge ne peut aller participer à des compétitions dans les autres zones…

« Je peux vous dire que les fédérations sportives sont déçues et un peu frustrées, étant donné que depuis le début du déconfinement, c’était un sans-faute. Ça s’était passé de belle façon jusqu’à tout récemment », dit Alain Deschamps, directeur général de Sports Québec, qui représente quelque 65 fédérations sportives auprès des instances gouvernementales.

On comprend qu’avec les cas de contamination qui ne cessent de croître, on est haut dans la deuxième vague et qu’il y a une très grande inquiétude au niveau de la Santé publique. Ce sera notre grande corvée québécoise.

Alain Deschamps, directeur général de Sports Québec

Sports Québec, par communiqué, a par ailleurs réclamé « un fonds de dépannage d’urgence de la part du gouvernement pour les fédérations et les clubs, le décaissement des programmes en cours et une aide supplémentaire à la relance ».

Mais cette aide serait-elle suffisante ? Du côté de la Fédération de natation du Québec, qui compte entre autres 150 entraîneurs payés et quelque 17 000 nageurs, on craint que les conséquences soient cette fois dramatiques.

« Le plus gros enjeu en ce moment, c’est de savoir si mes clubs vont survivre financièrement et mentalement, lance Isabelle Ducharme, directrice générale de l’organisme. Et les athlètes, eux, ont atteint les limites de leurs capacités de changement. À la natation, ça fait quatre fois qu’on s’adapte à la COVID en moins de quatre mois. J’ai des coachs et des présidents aussi qui ont atteint leur limite. »

« Mais on peut faire du bain libre ! Ce qui est, à mon avis, absurde. Où est la cohérence ? », demande Mme Ducharme, sarcastique, expliquant que le nombre de nageurs avait déjà été réduit pendant les entraînements des clubs dans toutes les zones, rouges ou pas, d’où son incompréhension.

La fédération compte 107 clubs, la très grande majorité dans des zones rouges.

Soccer Québec a pour sa part annoncé par communiqué que toutes les activités de soccer seront suspendues dans les zones rouges du 8 au 28 octobre.

« Ça nous amène quand même de l’incertitude sur la saison hivernale [intérieure], a commenté Mathieu Chamberland, directeur général de Soccer Québec. On espère que ce sera vraiment une pause de 20 jours. »

Questions et réponses sur quelques sports (pour les zones rouges)

SPORTS-ÉTUDES

Par exemple, dans un programme de hockey, les jeunes de 4e secondaire pourront poursuivre l’entraînement avec les élèves de leur année. Mais s’il y a des jeunes de 3e ou 5e secondaire dans l’équipe, les joueurs de 4e secondaire devront en tout temps conserver deux mètres de distance avec eux.

TENNIS

Les matchs en simple et les cours privés avec un seul élève sont autorisés. Plus d’un élève, c’est non. Le double est interdit, à moins que les joueurs proviennent de la même bulle familiale. Pas de spectateurs. Pour le reste, les consignes générales (voir texte) s’appliquent.

ARÉNAS

Ouverts pour les sports individuels sans contact, comme le patinage libre.

CURLING

Matchs interdits, mais entraînements en solo ou en duo permis.

YOGA

Permis en formule individuelle seulement, puisque les activités organisées en groupe et les rassemblements sont interdits.

> Consultez le site du gouvernement pour tous les détails