(Lima) Deux Américains, dont le fleurettiste Race Imboden, N.2 mondial, ont protesté sur les podiums des Jeux panaméricains à Lima, avec des gestes rappelant ceux de leurs ainés aux Jeux olympiques de Mexico et des joueurs de la NFL, et qui pourraient leur valoir des sanctions.

Vendredi, Race Imboden, récemment sacré champion du monde par équipes à Budapest, a mis le genou droit à terre alors que retentissait l’hymne de son pays pour célébrer le sacre des Américains dans la compétition par équipes.

Samedi, Gwen Berry, qui s’est parée d’or au lancer de marteau, a quant à elle choisi de lever le poing lors de la cérémonie protocolaire, à la manière du célèbre geste de Tommie Smith et John Carlos aux Jeux olympiques de Mexico en 1968.

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Tommie Smith (au centre) et John Carlos (à droite) aux Jeux olympiques de Mexico en 1968.

Le Comité olympique américain a rappelé, par l’intermédiaire de son vice-président Mark Jones, que « tous les athlètes se sont engagés, pour être éligibles aux Jeux panaméricains 2019, de s’abstenir de toute manifestation politique ».

« Nous respectons votre droit d’exprimer vos points de vue, mais nous sommes déçus que vous ayez choisi de ne pas respecter votre engagement. Notre direction examine les conséquences qui en résulteront », a ajouté Mark Jones.

Si Berry n’a, pour l’instant, pas donné d’explication à son geste, Imboden a expliqué le sien en mettant directement en cause la politique de Donald Trump.

« Un président raciste »

« Mais ma fierté [de représenter les USA] a été altérée par les multiples insuffisances du pays que je porte si fièrement dans mon cœur. Racisme, contrôle des armes à feu, mauvais traitement des immigrants, et un président [Donald Trump] qui répand la haine […] J’ai choisi de sacrifier mon moment sur le podium aujourd’hui [samedi] pour attirer l’attention sur des problèmes qui, selon moi, doivent être réglés », écrit-il sur son compte Twitter.  

« J’encourage les autres à utiliser les podiums, pour l’émancipation et le changement », poursuit l’escrimeur de 26 ans dans un tweet partagé près de 12 000 fois dimanche.

Le 6 août, le légendaire Carl Lewis a assuré, à Lima, que « nous avons un président qui est un raciste et un misogyne, qui n’apprécie personne à part lui ».

Le quart Colin Kaepernick, vedette de la NFL, a été le premier athlète à adopter le symbole du genou à terre pour protester contre la brutalité policière et l’injustice raciale aux États-Unis.

À cette époque, Donald Trump avait affirmé que tous ceux qui s’agenouillaient pendant l’hymne étaient des « fils de pute », précisant qu’ils insultaient la nation et devaient être renvoyés.