L'ancien médecin de l'équipe américaine de gymnastique Larry Nassar, condamné pour agressions sexuelles sur une centaine d'athlètes, sera de retour au tribunal mercredi. Mais après deux lourdes peines, il est déjà assuré de passer le reste de ses jours en prison.

Cinquante-sept victimes présumées doivent témoigner mercredi durant le dernier procès prévu à ce jour du Dr Nassar, à l'origine du plus grand scandale sexuel de l'histoire du sport aux États-Unis.

Il a été condamné la semaine dernière à une peine de 40 à 175 ans de réclusion pour de multiples abus sexuels sur de jeunes gymnastes, dont plusieurs championnes olympiques, sous couvert de prodiguer des actes médicaux.

Le praticien de 54 ans avait plus tôt été condamné à 60 ans de prison pour pédopornographie, un autre volet de l'affaire qui a fait chuter - trop tardivement selon les victimes - une grande partie de l'organigramme de la gymnastique américaine.

Mercredi, ce sera dans un tribunal de Charlotte, dans le Michigan, qu'il fera face à ses accusatrices qui lui reprochent également des abus sexuels au centre d'entraînement Twistars. Des faits pour lesquels il a déjà plaidé coupable et qui pourraient lui valoir 40 à 125 années de prison supplémentaires.

Ces peines ne changeront pas l'avenir du Dr Nassar, mais le mouvement que le scandale a déclenché pousse davantage de jeunes femmes à libérer leur parole sur cette affaire.

«Le groupe d'intervenantes sera une combinaison de survivantes qui ont déjà parlé et de nouvelles locutrices», a ainsi expliqué Andrea Bitely, la porte-parole du procureur du Michigan.

Des enquêtes à plusieurs niveaux sont en cours pour tenter de comprendre comment l'ex-médecin sportif a pu commettre ces agressions sexuelles en toute impunité pendant des années.

Le procureur général du Michigan, Bill Schuette, a par exemple promis samedi «une enquête complète et approfondie sur ce qui s'est passé à l'université du Michigan (MSU), du bureau du président jusqu'à la base».