On m'avait dit que les gens du Minnesota étaient tous très polis, et c'est plutôt vrai. Tenez, la deuxième journée, mon chauffeur de taxi, après avoir appris que je débarquais de Montréal, s'est excusé pour l'élimination du Canadien par les North Stars du Minnesota, une élimination survenue... en 1980.

Je n'en demandais pas tant.

Polis, donc. Cette politesse s'est même transportée dans le vestiaire des Vikings. Vous savez comment ils sont parfois, les joueurs de la NFL. Ça parle fort, c'est fort en gueule, mais par ici, rien de tout ça. Même l'excellent demi Adrian Peterson a répondu avec le sourire quand on lui a demandé s'il ne venait pas de connaître une saison décevante, lui qui a fini 2009 avec «seulement» 1383 verges de gains au sol.

 

«Une saison décevante? J'ai eu plus de 1300 verges, a-t-il répliqué en riant. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une saison décevante. J'ai contribué à l'attaque de toutes les façons, pas seulement en courant. On s'en va dans la bonne direction. On a la chance d'atteindre le but qu'on s'était fixé au camp d'entraînement. Alors non, je ne pense pas qu'il soit possible de parler de déception...»

Il a fini ça avec le sourire aussi. C'est drôle, j'ai l'impression que si quelqu'un avait posé la même question à Brandon Jacobs, des Giants, ce quelqu'un aurait reçu la cruche de Gatorade dans le front. En tout cas.

Sinon, la grosse histoire cette semaine, elle est venue de la bouche du Brett. Lui aussi, vous savez comment il est, n'est-ce pas? Il parle. Il parle. Des fois trop. C'est un peu ce qui est arrivé cette semaine. Un collègue a commencé à lui jaser de retraite, et le vieux Favre s'est mis à dire que non, il ne pense pas à la retraite, et qu'il se voit au même endroit dans une semaine.

C'est tout ce qu'il a dit. Mais vous savez comment on est, nous autres des médias. On saute sur ces affaires-là comme des chacals sur un restant de poulet frit Kentucky. Alors les mots de Brett ont été interprétés comme une «garantie», comme s'il garantissait la victoire de son club contre Dallas. Le lendemain, le quart chéri de toute l'Amérique a dû préciser sa pensée, en insistant pour dire qu'il n'avait jamais garanti quoi que ce soit.

C'est bien pour dire.

Mais Favre a bel et bien parlé de Super Bowl. Ça, c'était assez clair. C'est d'ailleurs pour ça qu'il a choisi de revenir au jeu avec les Vikings cette saison.

«Une occasion comme celle-là, ça n'arrive pas si souvent, a-t-il raconté. J'en suis pleinement conscient. J'espère qu'on va pouvoir en profiter... Ce qui nous arrive maintenant, c'est la seule raison pour expliquer mon retour au jeu. Je suis très emballé cette semaine, comme je l'ai été toute la saison. Je ne sais pas trop ce qui arrivera après cette saison, mais ce qui est bien avec notre équipe, avec le succès qu'on a connu, c'est que je n'ai pas eu à songer à ce genre de chose... On a dirigé toute notre concentration sur les performances de l'équipe.»

Il a aussi été question de Tony Romo par ici. Le quart des Cowboys, qui va tenter de mener les siens à la victoire face aux Vikings demain après-midi à Minneapolis, était un admirateur de Brett Favre quand il était gamin.

Les médias ont d'ailleurs tenté d'en faire une grosse histoire toute la semaine, mais Romo n'a pas vraiment voulu jouer le jeu.

J'ai quand même retenu ce passage lors de sa conversation téléphonique avec les médias du Minnesota cette semaine: «La plus grande différence entre cette année et l'an passé, c'est la victoire. On a commencé à gagner des matchs, et ça s'est mis à bien aller pour nous. Nous avons plusieurs gars qui pensent à l'équipe avant de penser à eux, et cette approche nous a bien servis.»

Intéressant.

Au fait, y a-t-il encore quelqu'un dans cette salle qui pense que Tony Romo s'ennuie de Terrell Owens?

Mes prédictions pour la fin de semaine, en terminant: les Cardinals sur les Saints et les Colts aux dépens des Ravens aujourd'hui, puis les Cowboys aux dépens des Vikings et les Chargers sur les Jets demain.

Voilà. Vous pouvez presque mettre l'argent de l'épicerie là-dessus. Presque.