Jacques Martin craignait le mois de décembre et les 17 matchs que son équipe devait disputer. Dix-sept matchs dont les sept derniers à l'étranger, avant et après un congé d'une trentaine d'heures pour célébrer Noël en famille.

Lorsque le Canadien a amorcé décembre en disputant deux de ses pires matchs de la saison, qu'il a perdus 3-0 contre Toronto, au Centre Bell, et 6-2 aux mains des Sabres à Buffalo, la crainte s'est amplifiée.

 

Lorsque le Canadien a subi cinq revers, dont un seul en prolongation, après des victoires contre Boston, Philadelphie et Ottawa, la crainte a fait place à la panique.

Avec trois victoires seulement après 10 matchs en décembre, trois victoires à ses 12 derniers matchs, le Canadien était sur le point de sombrer.

Mais le retour d'Andrei Markov d'abord, et de Brian Gionta ensuite, et la décision de confier le filet à Jaroslav Halak, ont permis d'éviter le pire.

Rentrés à Montréal après leur victoire aux dépens des Panthers pour entreprendre la nouvelle année avec leurs proches, les joueurs du Canadien avaient bien des raisons de célébrer dans la nuit d'hier. D'abord, ils étaient de retour à la maison après leur plus long voyage de l'année. Mais aussi, et surtout, ils pouvaient fêter le coeur léger et l'âme en paix, car ils sont toujours au plus fort de la course aux séries éliminatoires. Une course qui est loin d'être gagnée.

Mais une course qu'ils auraient presque dû abandonner s'ils n'avaient pas remporté six victoires lors des sept matchs disputés à l'étranger à la fin de 2009.

Le Canadien a gagné autant de matchs qu'il en a perdus (8-7-1) en décembre. Pas de quoi pavoiser. Mais les six victoires sur une possibilité de sept à la fin du mois pourraient l'aider à bien amorcer la nouvelle année. En fin de compte, le danger s'est métamorphosé en tremplin.

Andrei Markov est le meilleur joueur du Canadien. De loin. Il est l'un des meilleurs défenseurs de toute la LNH. Ses récents succès confirment à quel point son absence a coûté cher au Canadien.

Brian Gionta est un bagarreur de premier plan. Mais plus encore, il semble être le carburant nécessaire pour faire démarrer Scott Gomez.

À cause de ces deux joueurs, le Canadien compte maintenant sur deux trios que Jacques Martin a qualifiés «d'élite» après la victoire en Floride jeudi.

À cause de ces deux joueurs, mais surtout à cause de Markov et de la qualité du tir frappé de Marc-André Bergeron, l'attaque à cinq du Canadien est redevenue redoutable.

Avec 11 buts en 22 attaques massives depuis le retour de Markov, le Canadien frappe pour 50%. C'est énorme!

Pareil succès ne pourra pas durer. C'est évident. Mais si le Canadien se maintient au premier rang de la LNH pour son efficacité en attaque à cinq, si Jacques Martin arrive à tirer le meilleur de ses gardiens en jonglant habilement avec Halak et Price, et que les blessures épargnent l'équipe d'ici au printemps, le Canadien peut sérieusement croire en ses chances d'accéder aux séries.

Et une fois en séries, vous savez que tout peut arriver.

Cela dit, un retour dans l'histoire récente du Canadien devrait inciter les plus fervents partisans à faire preuve de la plus élémentaire des prudences.

L'an dernier, à pareille date, le Canadien venait de terminer 2008 avec une série de cinq victoires en six matchs. Il a accueilli 2009 avec six victoires en huit matchs.

Et vous savez tous ce qui est arrivé ensuite...

Avec Markov et Gionta, avec Tomas Plekanec qui s'est hissé parmi les meilleurs joueurs de la LNH, ou les plus productifs si vous préférez, avec l'attaque à cinq qui frappe aussi fort que Lucian Bute, le Canadien n'a pas à craindre un rappel de la catastrophe qui l'a miné l'an dernier, n'est-ce pas? Quand tout va bien, en tout cas, c'est l'impression qu'il donne. Mais Dieu que cette impression change vite quand ça se met à mal aller...

Bonne année!