Pendant que tout plane chez les Oiseaux, le paysage est de plus en plus apocalyptique du côté des Blue Bombers de Winnipeg, les visiteurs de demain au stade Percival-Molson.

Les Bombers ont perdu leur dernier match, 55-10, contre leurs grands rivaux de la Saskatchewan. Ce désastre a eu lieu sous les yeux de leurs partisans, qui réclament maintenant le congédiement de Mike Kelly, le controversé entraîneur-chef de l'équipe.

 

Kelly ne rate jamais une occasion de se mettre les partisans et les médias à dos depuis le début de la saison, sa première à titre d'entraîneur-chef dans la LCF. Rappelons qu'il avait notamment suggéré à Milt Stegall de retourner se faire maquiller pour son émission de télé, après que ce dernier eut dit qu'il ne croyait pas que l'embauche de Michael Bishop serait la solution à long terme aux problèmes de quart des Bombers. Deux mois plus tard, Kelly semble sur le point de retirer le poste de partant à Bishop.

En plus de sa suffisance notoire, on reproche au pilote des Bombers d'adopter un style de jeu qui ne fonctionne pas dans cette ligue. Par choix ou par la force des choses, Kelly s'en est surtout remis à Fred Reid et au jeu de course lors des premiers mois de la saison. Trop, au goût de la plupart des partisans de l'équipe.

Reid est ce demi qui domine la LCF avec 908 verges au sol et qui ne s'est pas fait d'amis chez les Alouettes la dernière fois que les deux équipes se sont affrontées, le mois dernier. Le porteur de ballon avait alors dit qu'il considérait la ligne défensive des Alouettes correcte, sans plus, et que les secondeurs n'étaient pas si bons.

Reid avait ensuite été neutralisé par la défense montréalaise, amassant la majorité de ses 49 verges alors que le résultat final ne faisait plus aucun doute en deuxième demie.

«Je l'ai justement rappelé aux gars aujourd'hui. On en a sûrement fait une affaire personnelle. Cela dit, Reid est un bon porteur de ballon, et leur ligne à l'attaque est solide. Mais on sera prêts», a indiqué le secondeur Shea Emry, choisi le joueur canadien par excellence cette semaine, et dont la progression sur le terrain est fort impressionnante.

Diamond Ferri, un autre de ces secondeurs «pas si bons», concède que l'attaque au sol des Bombers est solide, mais il ne semblait pas trop impressionné, hier.

«Reid est un bon porteur et leur jeu au sol est l'un des meilleurs du circuit, mais je pense qu'on leur a passé un message la dernière fois qu'on les a vus. On devra jouer de la même façon, avec la même attitude. On sait quels types de joueurs on est, mais décidément, il y a certaines équipes qui ne le savent pas», a lancé Ferri, qui ne sait trop quel objectif visait Reid en faisant ces remarques incendiaires.

Va-t-on lui donner raison?

«Ça nous motive davantage. Ça nous permet de mettre quelque chose sur notre babillard. Va-t-on lui donner raison ou allons-nous être à la hauteur? Habituellement, lorsqu'on nous met au défi, on élève notre niveau de jeu», a fait remarquer Ferri, qui se débrouille par ailleurs de mieux en mieux en français (l'Américain de 28 ans partage la vie d'une Québécoise depuis quelques années).

«Mes statistiques ne sont pas très spectaculaires (25 plaqués), mais mon jeu de position est beaucoup mieux que lors des deux dernières saisons. Je suis un joueur plus responsable, même si je veux continuer d'être un leader émotif en jouant avec beaucoup d'intensité.»