Vite, une petite question pour commencer: combien de gens dans cette salle croyaient que les Patriots de la Nouvelle-Angleterre allaient s'écraser lamentablement sans Tom Brady?

C'est bien ce qu'on pensait.

Brady fini pour la saison, nous avons été nombreux à affirmer que les Patriots devraient déclarer forfait pour 2008. Après tout, la dernière fois que Matt Cassel avait commencé un match, Bill Belichick était encore capable de sourire. Traduction libre: ça faisait un bout.

Sauf qu'hier, les Patriots ont gagné contre les Jets de New York, 19-10, une 21e victoire de suite en saison régulière. Et ça s'est fait avec Cassel aux commandes. Eh oui. Si on apprenait que Belichick a été vu en train de rire aux larmes après le match, un cigare au bec et deux bouteilles vides de Veuve Clicquot sur son bureau, je ne serais même pas surpris.

Wild Bill est (un peu) arrogant, et rien, mais rien, ne doit lui avoir fait plus plaisir que de battre les Jets et Eric Mangini avec Cassel comme quart.

Richard Seymour, l'imposant ailier défensif des Patriots, expliquait il y a quelques jours qu'au football, on peut gagner de bien des façons. On peut gagner 52-7, à la manière des Patriots de 2007. Mais on peut aussi gagner 19-10, à la manière des Patriots de Matt Cassel.

On savait bien que les Pats allaient devoir changer leurs habitudes sans Brady, et c'est en plein ce qu'ils ont fait face aux Jets. Ils ont joué du football de tête, ils ont eu des meilleures positions de départ sur le terrain, ils ont pris de bonnes décisions.

Matt Cassel? On ne lui demandera pas d'être Superman. On va plutôt lui demander d'éviter les revirements et de contrôler le jeu. Pour l'instant en tout cas, Cassel peut dire mission accomplie. Sa fiche hier: 16 en 23, 165 verges de gains, pas de passes de touché, et surtout pas d'interception. Rien de spectaculaire, mais du travail efficace.

Ça veut dire que les Patriots ne sont pas morts. Et ça veut dire qu'ils peuvent encore rivaliser avec n'importe quelle équipe dans la Conférence américaine.

Une inquiétude, tout de même: hier, Randy Moss a attrapé seulement deux ballons, pour 22 verges de gains. Le grand Randy pourra-t-il continuer à se contenter de modestes récoltes sans finir par piquer une crise et renverser des poubelles dans le vestiaire? La question se pose.

Ah, ce bon vieux Brett. Il ne changera donc jamais. Je me souviens de la tête d'Eric Mangini, l'entraîneur des Jets, il y a huit jours à Miami, quand on lui a demandé s'il n'avait pas le goût de s'enfoncer la face dans le baril de Gatorade quand il voit son vieux quart se mettre à improviser comme dans une cour d'école.

Hier, on a vu Brett-la-légende tenter l'une de ces passes complètement folles dont lui seul a le secret. Sauf que cette fois, l'adversaire a intercepté le ballon. Et l'adversaire a marqué son seul touché du match sur la série suivante.

Tout ça pour dire que même dans le vert des Jets, Brett Favre n'a pas trop changé. Il est encore Brett Favre. Pour le meilleur et pour le pire.

Certains experts ont prédit un titre de division aux Vikings du Minnesota, et honnêtement, je me demande bien ce que ces experts avaient mis dans leur bol de Cheerios ce matin-là. Parce que le quart des Vikings se nomme encore Tarvaris Jackson. Et parce que les Vikings ne vont rien gagner avec ce gars-là.

Hier, les Colts d'Inadianapolis ont passé le match avec huit gars sur la ligne défensive. Le message aux Vikings était très clair: essayez donc de nous battre en passant le ballon, juste pour voir.

Résultat? Les Vikings ont bousillé une avance de 15 points, et ce sont les Colts qui ont fini par gagner.

Il y a un jeu qui résume tout: au quatrième quart, alors qu'ils avaient le ballon au 31 des Colts dans une situation de troisième essai et cinq verges à faire, les Vikings ont choisi de courir avec le ballon. Dans cette ligue, troisième essai et cinq, c'est une passe dans 99% des cas. Ça vous donne une idée de ce que pensent les entraîneurs des Vikings de Tarvaris Jackson.

Une simple question, tout de même: si les Vikings n'ont pas confiance en lui, pourquoi ne pas avoir réglé le problème lors de la saison morte? Il est bien bon, Jared Allen, mais ce n'est pas lui qui est payé pour passer le ballon.

En attendant, les grands rivaux des Vikings, les Packers de Green Bay, semblent filer le parfait bonheur avec un certain Aaron Rodgers. C'est bien pour dire...