Brian Elliott participe cette année à son dernier camp "d'apprentissage" avec les Sénateurs d'Ottawa.

À pareille date, l'an prochain, il devra livrer la marchandise.

Si tout se passe comme prévu, il sera projeté à l'avant-scène, dans une course pour l'obtention de la grosse job de gardien de buts numéro un d'un club de la Ligue nationale de hockey.

Elliott est un jeune homme intelligent qui sait lire et analyser. Il a quand même passé quatre années entières à l'Université du Wisconsin avant d'entreprendre une carrière d'athlète professionnel.

Il sait que le contrat de Martin Gerber arrive à échéance dans moins de 10 mois.

Il sait aussi qu'Alex Auld ne possède pas exactement l'étoffe d'un gardien de buts numéro un.

Le poste semble vraiment à sa portée.

Pas avant 25 ans

Il n'est cependant pas du genre à se fixer d'objectifs à moyen terme. Pas question de se promettre d'atteindre la LNH avant d'avoir 25 ans.

"Un gardien de buts ne peut pas penser comme cela. Ça ne fonctionne pas ainsi, dans le merveilleux monde du hockey", dit-il.

"L'an dernier, je regardais beaucoup Michael Leighton travailler, car il était le meilleur gardien de buts dans toute la Ligue américaine. Il traîne dans les mineures depuis longtemps. Pourtant, selon moi, il aurait facilement pu jouer dans la LNH."

"Voyez, il ne sert à rien de se fixer des buts. Il faut juste jouer du mieux qu'on peut et essayer de présenter des statistiques attrayantes."

Statistiques potables

La saison dernière, les statistiques d'Elliott ont été potables.

Malgré un début de saison difficile, il a trouvé le moyen de compléter la saison avec une moyenne de buts alloués de 2,81.

Tout cela, devant le filet d'une équipe qui a raté les séries éliminatoires pour une troisième saison consécutive.

En octobre, à la surprise générale, il s'est retrouvé devant le filet des Sénateurs durant un match de la saison régulière, au Philips Arena d'Atlanta. Il a bloqué 27 lancers sur 28. Le seul à le déjouer aura été le double marqueur de 50 buts Ilya Kovalchuk.

Le genre de truc qui porte la direction des Sénateurs à croire qu'il sera, un jour, l'homme de confiance.

"J'espère qu'il va se présenter au vrai camp des vétérans avec l'idée d'en mettre plein la gueule aux deux autres", reconnaissait le directeur général Bryan Murray, cette semaine, même s'il reconnaît qu'il sera difficile de lui faire une place ailleurs qu'à Binghamton.

"Je voudrais qu'il ait la chance de participer au plus grand nombre de matches possible cette saison. Ça va lui permettre de gagner de la confiance. Je crois que le meilleur endroit, pour cela, serait Binghamton."

"Je vous dis cela, mais Brian est peut-être déjà suffisamment bon pour passer à la prochaine étape. Il serait difficile de lui faire une place dans une équipe qui a déjà deux gardiens de la LNH sous contrat. Difficile, mais pas impossible."

À 23 ans, Elliott ne se sent pas trop vieux ou trop bon pour la LAH.

Surtout qu'avec toutes les embauches effectuées par Murray ces derniers temps, les Senators devraient miser sur une bonne petite équipe.

"Le noyau sera solide, je pense. C'est une bonne chose à plusieurs niveaux, pour moi. Je devrai être à la hauteur pour conserver mon poste."

sstlaurent@ledroit.com