Pendant plus de deux décennies, Rich «Goose» Gossage a donné la trouille aux frappeurs du baseball majeur à titre de l'un des plus menaçants et dominants releveurs de son époque. Dimanche, c'était à son tour d'avoir le trac.

«L'expérience que je vis aujourd'hui est indescriptible, au-delà de tout ce que j'ai vécu. Je ne peux trouver les mots pour la qualifier», a déclaré Gossage, devant de nombreux partisans des Yankees de New York venus à Cooperstown pour assister à la cérémonie annuelle d'intronisation au Panthéon de la renommée du baseball.

Gossage, qui a lancé pendant 22 saisons dans les ligues majeures, a dû interrompre son allocution deux fois pour ne pas perdre sa concentration. En une occasion, il a même été ému aux larmes lorsqu'il a parlé de deux anciens coéquipiers avec les Yankees, maintenant décédés, soit Thurman Munson et Bobby Murcer.

«J'étais comme un enfant qui entre dans un manège à Disney World pour la première fois de sa vie, et qui n'en sort pas pendant 22 ans», a déclaré Gossage, alors que le public a maintes fois scandé son surnom pendant son discours.

Gossage, qui a signé son premier contrat professionnel avec les White Sox de Chicago en 1970, a été élu au Panthéon du baseball à sa neuvième année d'admissibilité, une situation presque inimaginable lorsque l'on considère son rôle de pionnier dans l'évolution du rôle de releveur au baseball majeur.

Intronisé à titre de porte-couleurs des Yankees de New York avec lesquels il a gagné la Série mondiale en 1978, Gossage a conclu sa carrière en 1994 avec une fiche de 124 victoires et 107 défaites, 1502 retraits au bâton et une moyenne de points mérités de 3,01 en 1002 matchs. Il occupe le troisième rang parmi les releveurs aux chapitres des victoires (115) et des manches lancées (1556).

De ses 310 victoires sauvegardées, Gossage a lancé pendant plus de deux manches en 52 occasions. En guise de comparaison, Mariano Rivera avait réalisé un exploit semblable deux fois en 443 sauvetages avant la saison 2008.

Agé de 57 ans, Gossage est le cinquième releveur à être admis entre les murs du Panthéon de la renommée du baseball après Bruce Sutter, Hoyt Wilhelm, Rollie Fingers et Dennis Eckersley.

Une pensée pour Montréal

Dick Williams, qui a dirigé Gossage avec les Padres de San Diego, a également été intronisé à Cooperstown dimanche.

Elu par le Comité des Vétérans, Williams a passé 21 saisons à titre de gérant dans les ligues majeures, remportant la Série mondiale à la tête des Athletics d'Oakland en 1972 et en 1973. Il a également gagné des championnats de ligue avec les Red Sox de Boston en 1967, sa première saison dans les majeures, et avec les Padres de San Diego en 1984.

Mais malgré tous ses succès à Boston, Oakland et à San Diego, Williams a affirmé qu'il avait accompli son meilleur boulot avec les Expos de Montréal, qu'il a dirigés entre 1977 et 1981. A la tête d'une formation composée de plusieurs futures grandes vedettes, dont le receveur Gary Carter et le voltigeur Andre Dawson, Williams a mené les Expos à leurs deux premières saisons gagnantes de leur histoire.

En 1979, la formation montréalaise a récolté 95 victoires, le plus fort total de son histoire, et terminé au deuxième rang de la division Est, deux matchs derrière les Pirates de Pittsburgh, qui devaient gagner la Série mondiale.

La saison suivante, les Expos ont gagné 90 matchs, mais ont vu les Phillies de Philadelphie les devancer lors du dernier week-end de la saison régulière, grâce à un dramatique circuit de Mike Schmidt contre le releveur Stan Bahnsen, au Stade olympique. Là encore, Williams et les Expos ont vu leurs tombeurs remporter la Série mondiale quelques semaines plus tard.

«A mes yeux, Montréal était une ville magnifique, d'une riche culture et avec un excellent bassin d'amateurs, même s'il s'agissait d'abord d'une ville de hockey. J'adorerai toujours Montréal», a affirmé Williams durant son discours.

Williams, qui avait agi à titre d'instructeur au troisième but avec les Expos en 1970, a passé près de cinq saisons complètes à Montréal, son plus long séjour avec une seule équipe durant son règne de gérant. Il a dirigé 727 matchs avec les Expos et affiché un dossier de 380 victoires et 347 défaites, pour une moyenne d'efficacité de ,523.

«C'est difficile de croire que je vis aujourd'hui, à l'âge de 79 ans, l'un des plus grands moments de ma vie», a admis Williams, dont les 1571 victoires en 3023 matchs lui confèrent le 17e rang de tous les temps.

Walter O'Malley, l'ancien propriétaire des Dodgers de Los Angeles, l'ancien commissaire Bowie Kuhn, Barney Dreyfuss, un ancien propriétaire des Pirates de Pittsburgh, et Billy Southworth, un ancien gérant, ont également été admis à Cooperstown dimanche.

Larry Whiteside, un journaliste de race noire et pionnier de sa profession et Dave Niehaus, commentateur des Mariners de Seattle depuis leur entrée dans les ligues majeures en 1977, ont aussi été honorés.

Plus de 14 000 personnes ont assisté à la cérémonie, incluant 56 des 64 membres du Panthéon toujours vivants. Gary Carter était du nombre.