Pour Ronaldinho, le quart de finale contre le Cameroun dans le tournoi olympique de Pékin samedi fleurera bon la revanche, puisqu'il s'était fait éliminer avec le Brésil au même stade de la compétition il y a huit ans, à Sydney, par ces mêmes Lions indomptables.

Le 23 septembre 2000, dans le stade de cricket de Brisbane, le Cameroun s'était imposé 2-1 après prolongation.

Mboma avait d'abord donné l'avantage aux Africains (17) avant que Ronaldinho lui-même n'arrache une demi-heure supplémentaire (90+4), mais un dernier but de Mbami (113) avait fracassé les rêves olympiques du Brésil.

Les Camerounais avaient pourtant été réduits à dix (exclusion de Geremi) à un quart d'heure de la fin du temps réglementaire, puis même à neuf (carton rouge pour Nguimbat, 90+2)! Les coéquipiers d'Eto'o étaient allés ensuite jusqu'au titre, en battant le Chili (2-1) dans le dernier carré et enfin l'Espagne en finale (2-2 a.p., 5-3 t.a.b.).

«Ce jour-là fut triste, se souvient Ronaldinho. J'espère que ce sera différent cette fois-ci. Ce sera un match spécial, parce qu'on affronte le Cameroun mais surtout parce qu'on a la possibilité de passer en demi-finale».

Sourire retrouvé

Ronnie a tout fait pour revenir aux Jeux et figurer parmi les trois joueurs de plus de 23 ans autorisés par équipe. Il en a même fait une condition pour signer à l'AC Milan, son nouveau club.

Et cette motivation s'est traduite balle au pied sur les pelouses chinoises: le meneur de jeu de 28 ans est revenu à un bon niveau après une saison noire à Barcelone jalonnée de blessures plus ou moins diplomatiques. Et il a apparemment abandonné spleen et kilos superflus en Catalogne: «Ronaldinho a retrouvé le sourire», s'est ainsi félicité son entraîneur, Dunga.

Aujourd'hui, le N.10 dit qu'il a «plus d'expérience» qu'à Sydney, et peut «conseiller» les membres du groupe juvénile sur «le chemin à suivre». Et après trois matches de poule, la Seleçao «doit avoir en tête qu'il s'agit de la première +finale+ des Jeux».

Il faut «respecter le Cameroun» et ne pas jouer «avec des idées de revanche». Mais la défaite de 2000 n'avait pas été anodine pour le Brésil, toujours en quête de son premier titre olympique - le seul qui manque encore au palmarès du football brésilien.

Le sélectionneur actuel - des olympiques comme des A - n'officiait pas à l'époque (c'était Wanderley Luxemburgo), mais le souvenir reste vivace. «Je me rappelle de la défaite de Sydney en 2000 aussi bien que de la victoire aux États-Unis en 1994» à la Coupe du monde, souligne Dunga, alors capitaine. Le message est clair.