Les États-Unis, avec une équipe de trentenaires régulièrement absente des podiums ces dernières années, ont surpris le grand favori brésilien en finale (3-1) pour empocher l'or olympique dimanche à Pékin.

Les deux pays sont accompagnés au palmarès par la Russie, qui accueille dans son Championnat cinq Américains. Les Russes ont battu l'Italie (3-0) pour le bronze.

Quatrièmes à Athènes et 10e aux Mondiaux-2006, les Américains, champions olympiques en 1984 et 1988, étaient considérés il y a un mois encore comme un prétendant parmi une poignée d'autres pour un podium olympique.

Mais leur statut a changé lors de Ligue mondiale fin juillet. À Rio de Janeiro, les «US boys» sont allés battre les Brésiliens chez eux en demi-finale. Dans la foulée, ils remportaient la compétition, face à la Serbie, et voyaient leur cote remonter en arrivant à Pékin.

Lloy Ball et ses compatriotes, invaincus sur ce tournoi, ont parfaitement confirmé en finale face aux Brésiliens, et leur star Giba, qui rêvaient d'être les premiers à remporter quatre rendez-vous planétaires consécutifs, après le titre olympique il y a quatre ans à Athènes et deux titres mondiaux (2002 et 2006).

Devant près de 15 000 spectateurs, dont beaucoup de supporteurs des deux pays qui avaient pu trouver des billets devant la salle dans la matinée, les Américains ont dominé les Brésiliens. Et pas seulement en taille (2 m de moyenne contre 1,94 m).

Le drame de l'entraîneur

Après une première manche de mise en route, perdue (25-20), ils ont pris le dessus sur leurs adversaires, notamment mentalement. Plus le match avançait, plus les Brésiliens baissaient la tête et les épaules, et de l'autre côté du filet les Américains donnaient l'impression de se sentir invincibles.

Pourtant longtemps menés dans le 4e set, après avoir remporté les 2e et 3e (25-22 et 25-21), les Américains, bien aidés par les cafouillages sud-américains et les défaillances de leur passeur Marcelinho, prenaient la tête (21-20) pour ne plus la lâcher.

«Ce titre était notre objectif depuis 2005», a lancé Richard Lambourne, le libéro, quelques secondes après la dernière attaque de Clayton Stanley, le meilleur joueur du match, retombée dans le camp brésilien (25-23).

Ce rendez-vous pékinois avait également pris une dimension émotionnelle et dramatique pour les Américains. Le 9 août, l'entraîneur néo-zélandais des États-Unis, Hugh McCutcheon, a vécu un terrible drame personnel, avec l'assassinat de son beau-père, poignardé par un Chinois dans les rues de Pékin.

«Nous sommes si heureux qu'il ait pu être là», a expliqué Richard Lambourne, qui a, comme tous ses coéquipiers, longuement enlacé son entraîneur, absent lors de trois matches de poule pour rester auprès des siens.