A dix-sept ans, elle débarquait aux Jeux d'Athènes, gamine surdouée encensée pour ses talents de nageuse, quatre ans plus tard c'est en icône que Laure Manaudou, une des personnalités préférées des Français, revient aux jeux Olympiques de Pékin.

Ses récents chronos en compétition, plutôt pâlichons, n'y changent goutte. En une olympiade, la sphère de la championne olympique s'est élargie à des domaines aussi variés que la mode, la presse people ou les rubriques faits divers, bien au-delà des colonnes sportives.

Ses apparitions publiques, savamment choisies, ont contribué à épaissir ce que d'aucuns appellent le «mystère Manaudou». Mais loin des murs oppressants de micros et de caméras, l'icône se révèle être une jeune femme toute simple, gaie et spontanée, finalement presque comme les autres si l'on omet son palmarès, sa fortune et sa notoriété.

«C'est vrai que peu de filles ont cette chance. J'ai l'occasion de rencontrer beaucoup de personnes, de faire des choses que personne ne peut faire. Là, je ne m'en rends pas trop compte mais peut-être que lorsque j'aurai des enfants qui auront l'âge que j'ai maintenant, je me dirai qu'à leur âge j'avais un livre, des sponsors, plein de choses», constate Laure Manaudou.

Scoop

«Je me rends compte qu'il y a beaucoup de personnes qui aimeraient être à ma place, reconnaît-elle. Après, il y a des choses dont je pourrais me passer. J'aimerais pouvoir me promener un peu tranquille de temps en temps».

Attention, scoop: Laure Manaudou, parfois, sort de chez elle et fait ses emplettes dans les magasins... Comme s'ils prenaient la triple championne du monde en flagrant délit, il n'est pas rare que des badauds indélicats la somment de justifier sa présence dans ces lieux, dûment réservés aux gens +normaux+.

«Je suis quelqu'un comme tout le monde, affirme-t-elle. Mais dans le rue, il y a tellement de gens qui me disent, +qu'est-ce que tu fais là ? tu vas faire tes courses ?+ que je me protège, je me renferme. Je ne suis pas très gentille avec les gens qui +m'agressent+ comme ça».

Au palmarès des rumeurs loufoques la concernant, Laure Manaudou a retenu celle relatant qu'elle avait été vue livrant un combat de catch en maillot de bain...

Incognito

Malgré ces réactions peu amènes et les atteintes à sa vie privée, Laure Manaudou prétend, presque contradictoirement, ne pas avoir l'impression que son image «(lui) échappe», tout en avouant «à un moment avoir eu envie d'être une personne comme tout le monde».

Ce n'est pourtant pas tout le monde qui patauge dans une fontaine parisienne avec l'actrice en vogue Alice Taglioni pour promouvoir un maroquinier de luxe, affiche régulièrement son joli minois en couverture des magazines, est le sujet de plusieurs biographies et -accessoirement- possède autant de titres majeurs à seulement 21 ans.

Laure Manaudou, c'est tout cela. Une femme-enfant plutôt lucide, capable de jouer les vamps sur papier glacé comme d'apprécier le bonheur simple d'une balade incognito dans la forêt de Mulhouse, avec son chien Cannelle.

«Je pense que beaucoup de filles auraient pu arrêter la natation en se disant, +ça y est, j'ai été championne olympique, j'ai des contrats, j'ai de l'argent, je suis allée dans les soirées, je vais vivre à Paris et puis j'arrête la natation+», devine-t-elle.

«Mais cela ne m'intéressait pas, jure-t-elle enfin. Parce que je voulais gagner une deuxième fois. J'espère que ça va se faire à Pékin».

Laure Manaudou aura tout juste une semaine pour rappeler au monde que derrière l'icône, se cache toujours la championne.