Tobias Oriwol était un peu triste en quittant le Nid d'oiseau dimanche soir. La cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Pékin avait été à la hauteur de ses attentes, mais l'extinction de la flamme symbolisait aussi la fin de sa carrière de nageur.

Au bout du fil, la voix claire et calme d'Oriwol détonnait dans le tohu-bohu de l'autobus qui le ramenait pour une dernière fois au village des athlètes.

«Ma dernière course a été la demi-finale du 200 mètres dos de la semaine dernière, a rappelé le Montréalais de 23 ans. C'est difficile d'arrêter quelque chose qui a fait partie de ma vie pendant 16 ans, quelque chose que j'aimais et que j'appréciais. Je n'aurai plus à m'entraîner tous les jours. Mais à un certain moment, il faut passer à autre chose.»

Diplômé de l'Université Stanford, Oriwol entreprendra cet automne une maîtrise en aménagement urbain à Harvard. Il a fini 15e des demi-finales du 200 m dos dans la compétition la plus rapide et la plus relevée de l'histoire de la natation. Cette performance a évidemment été noyée dans les remous du tsunami Michael Phelps.

J'ai gardé dans mon calepin une anecdote au sujet d'Oriwol. En compétition, le polyvalent nageur de Pointe-Claire a l'habitude d'écrire sur sa main des éléments techniques qu'il doit garder à l'oeil. Pour ses entraînements à Pékin, il avait inscrit «fréquence» et «rythme».

Mais les Jeux olympiques ne sont pas un événement comme les autres. «Il y a la foule, l'attention des médias, la pression que tu t'imposes», a-t-il dit.

En vue de la seule épreuve olympique de sa carrière, Oriwol a donc décidé d'inscrire un message d'une nature complètement différente: un bonhomme sourire. «Pour me rappeler d'avoir du plaisir et, à la fin de la course, de sourire», a-t-il expliqué.

Tobias Oriwol ne le sait pas, mais il m'a aidé à survivre aux Jeux et à leur rythme affolant. Quand j'ai senti le stress et la fatigue me gagner, devinez ce que j'ai dessiné sur ma main.