Le deux vedettes du tennis masculin, Rafael Nadal et Roger Federer, ont choisi de vivre les Jeux de Pékin (8-24 août) de manière opposée: l'Espagnol a décidé de s'établir au plus près, au coeur du village olympique, tandis que le Suisse a opté pour la quiétude d'un hôtel de luxe.

L'homme aux douze victoires en Grand Chelem a beau avoir été choisi comme porte-drapeau de la délégation suisse pour la cérémonie d'ouverture vendredi, il préfère se tenir à l'écart de la foule des athlètes.

«Je suis habitué à vivre à l'hôtel tout au long de l'année et j'ai préféré ne pas changer mes habitudes», souligne Federer, qui a fait des Jeux un de ses objectifs de la saison.

«C'était déjà assez difficile à Athènes (aux JO-2004, ndlr). Je devais prendre le bus, je n'étais pas maître de mon emploi du temps. Et puis beaucoup de personnes me reconnaissaient dans le village. Ce n'était pas aussi agréable qu'à Sydney (en 2000)», poursuit-il.

En 2000, Federer était il est vrai pratiquement inconnu. Il avait échoué à remporter la médaille de bronze en s'inclinant face au Français Arnaud Di Pasquale. Quatre ans plus tard à Athènes, alors qu'il était N.1 mondial depuis quelques mois, il avait été éliminé au 2e tour par le Tchèque Tomas Berdych.

«Il est évident qu'il va attirer beaucoup d'attention sur lui, explique de son côté le chef de la délégation helvète Werner Augsburger. Ce n'est pas parce qu'il n'aime pas résider au village olympique, mais parce qu'il a ses habitudes et qu'il préfère être de son côté.»

«Belle expérience»

Nadal, qui va pourtant ravir au Suisse la place de N.1 mondial le 18 août prochain, a lui choisi de cohabiter avec les 10 500 athlètes présents dans la capitale chinoise pour sa première participation aux Jeux.

«C'est vraiment différent par rapport aux tournois qui ont lieu le reste de l'année, souligne le vainqueur de Roland-Garros et de Wimbledon. Au village olympique, c'est très chouette parce qu'on est aux côtés des athlètes du monde entier.»

L'Écossais Andy Murray, récent vainqueur du Masters Series de Cincinnati, est au diapason. «Il y quelques joueurs qui vont à l'hôtel, mais je ne comprends pas pourquoi ils font ça. A partir du moment où j'ai pris la décision de participer aux jeux Olympiques, je ne voudrais pas aller ailleurs qu'au village des athlètes. Ce sera une belle expérience d'être en compagnie des meilleurs athlètes du monde et de pouvoir leur parler.»

En fait, en choisissant de ne pas se mêler au reste des participants, la superstar Federer fait comme d'autres superstars, celle de la NBA qui composent l'équipe américaine. Comme à leur habitude, les héritiers de la Dream Team ont choisi d'être à part, dans un cinq étoiles.

En 1992, le meneur John Stockton, plutôt que d'évoquer le calme et les habitudes comme Federer, avait froidement expliqué: «On n'a pas l'intention de se faire beaucoup d'amis ici. L'esprit olympique, c'est de battre des gens, pas de vivre avec eux.»