Avec cinq qualifications en individuel pour les jeux Olympiques, la nageuse américaine Katie Hoff a encore gagné un peu plus le droit au surnom de la «Michael Phelps féminine».

«Un jour, j'ai vu un article posant la question: Katie Hoff peut-elle battre les records de Michael Phelps? et j'en suis restée bouche bée,» raconte-t-elle. Michael a des records du monde et est classé N.1 dans des nombreuses épreuves. Moi, je ne suis qu'une prétendante.»

Cette modestie non feinte est l'un des traits de caractère de la jeune femme, qui a grandi en nageant dans un club de Baltimore, celui de... Phelps.

Pourtant à 19 ans, la Californienne de naissance est déjà double championne du monde des 200 m et 400 m 4 nages en 2005 et en 2007.

Et à Omaha lors des récentes sélections américaines, elle a aussi lancé un message clair à sa rivale australienne du 400 m 4 nages, Stephanie Rice, en lui reprenant le record du monde.

Terrifiée

«Katie a vraiment trouvé de la vitesse, explique admiratif Mark Schubert, le directeur technique américain. Avant Melbourne (les Mondiaux-2007), nous ne voyions pas vraiment ça. Elle peut maintenant se servir de sa vitesse pour partir vite ou pour enfoncer le clou en fin de course», analyse Schubert.

Et malgré ses 19 printemps, la souriante étudiante en journalisme, qui nagera les 200, 400 et 800 m libre, les 200 et 400 m 4 nages, n'en est même pas à sa première expérience olympique.

En 2004, elle avait été, à 15 ans et 2 mois, la plus jeune athlète de l'ensemble de la délégation américaine.

Le souvenir est pourtant difficile. «Je n'étais pas prête pour autant de pression. J'ai subi l'événement. Dans la chambre d'appel, je ne crois même pas avoir pris une grande respiration. J'étais juste terrifiée», se souvient-elle.

Éliminée dès les séries du 400 m 4 nages, elle avait vomi en sortant de l'eau. Elle avait juste eu le temps de se ressaisir pour finir septième en finale du 200 m 4 nages.

Et cet échec n'a fait que relancer la motivation de celle qui sera la principale adversaire de Laure Manaudou sur 400 m libre.

Petite soeur

Prenant le contre-pied de beaucoup qui ont fait une pause après les JO ou tenté leurs chances sur d'autres épreuves, Hoff a replongé de plus belle pour remporter trois titres (200 et 400 m 4 nages et relais 4x200 m libre) aux Mondiaux-2005.

«Cette année-là, tout ce que je voulais faire c'était prouver que je n'étais pas juste un +coup d'éclat+. Je voulais prouver que je pouvais durer», explique-t-elle, aidé par Paul Yetter, un attachant entraîneur de 32 ans.

Exploit réédité à l'identique lors de l'édition mondiale de 2007.

Précocité, talent, palmarès, domination, gentillesse, sourire facilement incrusté sur le faciès: des traits qui rappellent un autre prodige.

«Nous avons le même genre de carrière, nous avons généralement un programme similaire et nous nageons les mêmes épreuves, raconte Phelps lui-même. C'est un peu comme avoir une petite soeur.»

Comme son aînée, Hoff a aussi choisi de quitter l'université pour devenir professionnelle. A 17 ans, elle a même signé un contrat -à l'époque record dans la durée - de 10 ans avec l'équipementier Speedo.

Si elle refuse d'être «la Phelps féminine», Katie Hoff fait en tout cas beaucoup pour lui ressembler.