Gisant dans la cave de la USL, il était presque normal que l'Impact joue sous un temps sombre et humide. Ça ne donnait aucunement envie d'y rester.

Pourtant, la troupe de John Limniatis y a élu domicile pour toute la semaine. Incapable d'enfiler l'aiguille malgré une quinzaine de tirs vers le filet, l'Impact (4-8-3) a perdu 1-0 hier contre les Sounders de Seattle (5-4-8), une équipe qui n'avait pourtant pas gagné de match de ligue depuis le 7 juin.

Si l'attaque montréalaise semble avoir - encore - oublié le sens du mot «opportunisme», les visiteurs, de leur côté, ont capitalisé sur leur unique vraie chance de la rencontre.

C'était un match rude, avec beaucoup d'hommes au sol, beaucoup d'escarmouches et beaucoup de gros mots. Après la rencontre, John Limniatis a d'ailleurs enguirlandé les arbitres en abusant d'un mot anglais commençant par la lettre F - et de toutes ses déclinaisons. Mauvais exemple pour les enfants: Limniatis a reçu un carton rouge et sera suspendu pour au moins une rencontre.

Après s'être calmé, le bouillant Limniatis a expliqué qu'il remettait en cause les décisions des juges de lignes. «Quand il y avait un jeu serré, qu'il y avait un doute, je trouve qu'ils étaient prompts à appeler les hors-jeux contre nous.»

Adam Braz aussi avait quelques mots à dire au sujet des arbitres. «On ne reçoit pas les appels de penalty qu'on devrait recevoir. Il y a un manque de respect des arbitres envers nous.»

L'attaquant vedette des Sounders et auteur du seul but du match, Sébastien Le Toux, avait son explication sur la saveur plutôt corsée de la rencontre. «Ils ont une ligne de défense qui crie des insultes, des choses vraiment pas gentilles, particulièrement le numéro 5 (Pizzolitto).»

Bon, il n'y avait pas de tendresse sur le terrain, et l'Impact a raté toutes les chances d'injecter une dose de bonheur et de joie dans la foule. «Nos centres sont dangereux, mais on manque de joueurs en réception», déplore Patrick Leduc.

John Limniatis, qui tentait une formation 4-1-4-1, avait demandé à ses joueurs un peu plus d'agressivité près du but adverse. «C'était un peu mieux, a-t-il analysé après le match. À chaque fois que le gardien sortait, c'était difficile pour lui. Mais il manque encore cette petite touche décisive.»

Montréal est venu bien près d'ouvrir le pointage à la 26e quand, sur un centre de Gjertsen, le défenseur des Sounders Zach Scott a effectué une glissade pour empêcher Roberto Brown de rediriger le ballon. Sauf que Scott a mal calculé son action et a lui-même redirigé le ballon sur le poteau.

C'est à la 39e qu'est venue la meilleure chance fabriquée exclusivement par les joueurs montréalais. Rocco Placentino a effectué un centre aérien parfait vers Roberto Brown, qui a sauté puis offert un coup de tête parfait. Sauf que le gardien Christopher Eylander a effectué un saut tout aussi parfait pour pousser le ballon hors cadre. «Quand on rate nos chances en première demie, on joue contre nous, on se met à voir le but plus petit, dit Patrick Leduc. Et il y a un relâchement.»

Le relâchement montréalais a duré juste assez longtemps au goût des Sounders, qui ont marqué à la 73e. Cela faisait quelques minutes que les Sounders grouillaient en territoire ennemi. De la tête, Leighton O'Brien a renvoyé vers le but une lointaine passe. Sébastien Le Toux, presque les pieds sur la ligne de but, a complété l'action de la tête.

Matt Jordan était hors de lui. «C'est parce qu'on ne joue pas notre homme, a expliqué John Limniatis (Matt Jordan a rapidement retraité au vestiaire après le sifflet final). On laisse un excellent joueur comme Le Toux tout seul.»

Les quelques minutes au tournant de la 70e auront été les seules minutes où les Sounders ont fait preuve d'efficacité. Par la suite, l'Impact a repris vie, et a été particulièrement menaçant dans les arrêts de jeu. Même Matt Jordan, qui avait quitté son filet le temps d'un corner montréalais, a failli battre son homologue Christopher Eylander, au grand plaisir de la foule.

Cette foule, malgré la presque totalité des billets vendus, était plutôt éparse, compte tenu du mauvais temps. Même les Ultras étaient moins nombreux qu'à l'habitude.

Le défenseur Simon Gatti a été blessé à l'oeil à la 23e après que Youssouf Kante lui eut passé la main au visage. Gatti a quitté le terrain, sac de glace au visage, direction hôpital. Il devait passer quelques examens, mais l'équipe assure que sa cornée n'est pas touchée.

Il est encore trop tôt pour savoir s'il pourra affronter le FC Miami vendredi au stade Saputo, alors que l'Impact aura une nouvelle occasion de quitter les abysses du classement.