Il ne fallait pas s'attendre à des déclarations chocs de la part de Chris Jones. De retour à Montréal pour la première fois hier depuis qu'il est devenu le coordonnateur défensif des Stampeders de Calgary, le Texan pèse toujours ses mots et en dit le moins possible.

«Ça n'a pas été le cas cette semaine, mais j'ai eu une sensation un peu étrange en arrivant au stade Mais demain, c'est un match de football comme tout autre», a laconiquement commenté au sujet de son retour celui qui a passé six saisons à Montréal, dont les cinq dernières à tire de coordonnateur.

Jones aurait pu profiter de son passage à Montréal pour lancer quelques flèches à Jim Popp, mais il a joué de diplomatie. Selon nos sources, Jones était originellement le candidat préféré du président Larry Smith afin de devenir le nouvel entraîneur-chef de l'équipe, l'hiver dernier. C'eût probablement été un très bon choix - Jones est adoré de ses joueurs et est un excellent coach de football - mais il y avait un problème: lui et Popp ne se parlaient plus.

«On obtient l'occasion idéale une fois dans une vie et ce n'était pas celle-ci. Marc Trestman fait du très bon travail. C'est un business, je le comprends. Je suis encore jeune, lorsque mon heure arrivera, je saurai faire ma marque», a résumé Jones.

Ses anciens joueurs n'en doutent sûrement pas. Un large sourire est apparu sur le visage du secondeur Dwayne Taylor lorsqu'il a été question de Jones.

«Coach Jones est tout un coordonnateur, il est tellement créatif. Il essaie toujours d'être un geste en avance sur son adversaire, et la plupart du temps, il l'est. Ce sera intéressant de voir quels blitz il utilisera demain (ce soir), car il y a du nouveau dans son sac chaque semaine», a dit Taylor, qui a ensuite expliqué pourquoi ses joueurs l'aimaient tant.

« Il était «un des gars». Il est jeune, alors on avait plusieurs choses en commun. En quelque sorte, c'est un retour à la maison pour lui. La plupart des joueurs de notre défense étaient ici l'an passé et nous avions tous une bonne relation avec lui. Je suis convaincu qu'on se saluera avant et après le match, qu'on rigolera ensemble. Mais pendant le match, tout ce qu'on veut, c'est gagner.»

Curieusement, celui qui a remplacé Jones chez les Alouettes - Tim Burke - occupait le même poste à Calgary en 2007. Les deux coordonnateurs connaissent donc très bien les joueurs offensifs qu'ils tenteront de contrer ce soir.

«C'est certain qu'il connaît bien le personnel de notre équipe, mais en terme de système, c'est totalement différent de l'année dernière, rappelle Anthony Calvillo. C'est une attaque qui est nouvelle dans cette ligue. À quel point ça l'aidera de connaître nos joueurs, on ne peut savoir.»

Le principal intéressé ne croit pas qu'il bénéficiera d'un avantage ce soir.

«Je ne pense pas. C'est du football professionnel, ils ont étudié nos enregistrements, on a étudié les leurs En bout de ligne, il faut exécuter.»

Qui dit Jones, dit pression. Et Avon Cobourne s'attend précisément à ça.

«Il va placer plusieurs joueurs près de la ligne de mêlée. Ce sera à nous de bien déchiffrer d'où viennent les blitz et de les contrer. L'envers de la médaille pour une défense aussi agressive, c'est qu'elle est susceptible aux longs jeux. Ce sera à nous d'en profiter», explique Cobourne.

«J'ai l'impression que c'est la confrontation entre notre attaque et leur défense qui décidera du match, analyse quant à lui Danny Desriveaux. J'ai pleinement confiance en notre défense, je pense qu'elle réussira à bien contenir leur attaque, comme l'an dernier.»

Le nom des receveurs Elijah Thurmon et Dave Stala, ainsi que celui du centre-arrière Mike Villimek ont été inscrits sur la liste des blessés de neufs matchs, hier. Les trois joueurs ne seront de retour que le 21 septembre lors de la visite des Eskimos d'Edmonton. Leurs salaires ne seront cependant pas comptabilisés au niveau du plafond salarial. Alain Kashama et Josh Bourke sont de retour dans la formation régulière.