Le Blanc Bar Lounge a remporté une victoire convaincante, jeudi soir, lors de la finale dans la Division 1 de la Classique Pif Air Transat avec un coup de bâton dévastateur et une défensive impeccable.

Le Blanc Bar Lounge a remporté une victoire convaincante, jeudi soir, lors de la finale dans la Division 1 de la Classique Pif Air Transat avec un coup de bâton dévastateur et une défensive impeccable.

Si vous avez des failles dans l'une ou l'autre de ces facettes du jeu, oubliez les grands honneurs. Le doute vous tue ! Les élans deviennent hésitants, les gants sont plus mous, tout est compliqué.

Les vainqueurs l'avaient vécu en demi-finale. Les joueurs du Momo Sports/Balances Dodier/Construction Fedamax ont connu ce même effondrement et sont tombés à plat lors du match ultime, jeudi. Les coups sûrs opportuns des précédentes rencontres n'étaient plus que des balles retroussées en hauteur et chaque erreur a été coûteuse.

Pour plusieurs des joueurs réunis autour du lanceur et entraîneur Sylvain Pelletier, il s'agit d'un septième couronnement au cours de la dernière décennie. La domination d'une dynastie, ont avancé quelques observateurs du Pif.

Désolé de casser le party, les p'tits gars, sans rien enlever au mérite de vos victoires répétées, cette consécration commande quelques nuances.

Commençons par les impondérables, les deux victoires attribuables au mauvais temps. Si la pluie s'était mise de la partie, jeudi soir, aurait-il été juste d'accorder le championnat à la seule équipe invaincue, qui l'avait emporté aisément la veille contre ceux qui se sont relevés de brillante façon pour reconquérir leur titre ?

C'est pourtant ainsi que les éditions de 2004 et 2006 ont été tranchées, en faveur de Location Pelletier (du nom de l'ancien commanditaire). Sans duel sur le terrain.

Le trône appartenait au Foyer du sport de Coaticook au milieu des années 90. Les joueurs de cette équipe venaient de remporter trois victoires en quatre ans et étaient au zénith de leur carrière lorsqu'est apparu un règlement discriminant les joueurs locaux talentueux: ceux qui choisissaient de participer à des compétitions nationales étaient automatiquement exclus de cette catégorie.

Le grand Paul Boutin et ses coéquipiers des villages voisins ont été confinés aux gradins. La porte s'ouvrait pour la relève dans une catégorie diluée. Les troupiers de Sylvain Pelletier ont su en profiter, développant au fil des ans la confiance et la maturité d'une équipe de premier plan.

Si les mêmes restrictions s'étaient appliquées cette année, l'équipe du Blanc Bar Lounge se serait retrouvé amputé de ses meilleurs joueurs. La qualité du spectacle en aurait souffert et les spectateurs veulent voir les meilleurs joueurs de la région rivaliser les uns contre les autres. Un baptistère confirmant votre naissance dans une pouponnière de l'Estrie devrait être un passeport à vie pour la classe "locale". Il aurait toujours dû en être ainsi.

Ce retour en arrière n'enlève pas au crédit des joueurs du Blanc Bar Lounge, récompensés pour leur passion et leur ardeur au jeu; après tout, ils n'ont pas à voir avec les orientations discutables prises dans le passé par l'organisation du Pif.

Athlète fier et racé, Sylvain Pelletier aurait probablement été le premier champion outré de se retrouver prisonnier de règles sélectives. Il applaudirait qu'on prenne soin de rappeler objectivement des faits s'il était parmi ceux qui ont été privés de la possibilité de s'inscrire dans le livre des records comme ayant appartenu à une dynastie. À la crème de la crème.

Fougueux, dans la fleur de l'âge, les joueurs Blanc Bar Lounge sont à leur apogée et ont une soif insatiable de victoires. Il se peut même que cette équipe devienne en fin de semaine la première à remporter la double couronne. Ce serait-là un autre exploit digne de mention, mais qui devrait être pondéré. Les plus puissantes formations américaines ne sont plus invitées au Pif. Or, des équipes composées uniquement de joueurs locaux ont failli basculer dans le passé dans les gros bras des États.

De grands champions, les joueurs du Blanc Bar Lounge, sans conteste. Dans une classe à part, pas d'accord. Le prétendre, c'est ignorer trop d'éléments du passé.