(Paris) « D’ici à 25 ans, 60 à 70 % des gens (dans le monde) » pourraient pratiquer une forme de yoga, estime Sadhguru, yogi superstar rencontré cette semaine à l’UNESCO à Paris par l’AFP.

« Le yoga est une science que nous ont transmise les tout premiers yogis il y a 15 000 ans » mais « je pense que ce sont les générations à venir (qui) vont s’en emparer », ajoute Sadhguru alias Jaggi Vasudev, 65 ans, qui compte 10 millions d’abonnés sur Instagram.

Beaucoup d’Occidentaux l’ont découvert pendant la crise sanitaire, grâce à ses vidéos mises en ligne quotidiennement.

Ponctuées d’éclats de rire et de son célèbre « allo ? », ces interventions mêlent enseignements sur la vie, pratique du yoga et réflexions pleines d’humour.

Pas besoin d’attendre la journée internationale du yoga, dont il était la vedette à Paris, pour s’apercevoir que cette pratique millénaire reconnue pour ses bienfaits sur la santé a largement dépassé les frontières de l’Inde et alimente un marché du bien-être en pleine croissance.

Si le yoga ne consiste pas « à se tordre le corps dans tous les sens, ce n’est pas non plus une philosophie, une idéologie, une nouvelle religion ou un système de croyances, c’est une technologie du bien-être, elle est intérieure et c’est la meilleure qui existe », estime Sadhguru, vêtu comme à son habitude d’un turban et d’un immense châle de couleur claire.

Méditation, postures, respiration, mantras… : ces « outils internes » sont « à la portée de tous, pour peu qu’on apprenne à bien s’en servir », assure le maître yogi.

« Savante usine chimique »

Celui qui ne rechigne pas à s’afficher avec les vedettes de la planète, de Will Smith (après la gifle aux Oscars) à Paris Hilton, est aussi proche du premier ministre indien nationaliste Narendra Modi, qui a fait du yoga un instrument de rayonnement de l’Inde dans le monde et est à l’origine de cette journée internationale du yoga célébrée tous les 21 juin.

La discipline est aussi inscrite par l’UNESCO au patrimoine immatériel de l’humanité.

« Je pense que c’est la prochaine génération qui prendra vraiment le tournant du yoga qui est une savante usine chimique. Si vous l’utilisez bien, elle crée de l’extase, dans le cas contraire, du tourment », affirme le maître yogi.

Motard invétéré, Sadhguru est aussi à l’origine de nombreux projets en faveur de l’environnement et de la biodiversité. Il est convaincu que c’est la transformation intérieure de l’individu, partie intégrante du vivant, relié à lui sous toutes ses formes, qui permettra celle de la planète.

Il a créé près de Coimbatore en Inde un centre de yoga devenu célèbre et une fondation à but non lucratif, Isha, qui a développé des programmes éducatifs et environnementaux, dont la plantation de plus de 25 millions d’arbres dans une province déboisée du sud de l’Inde.

Il intervient régulièrement à la tribune de forums comme les conférences TED ou dans de grandes universités (Harvard, MIT, London Business School).

Sa présence à Paris a attiré 1300 personnes à l’UNESCO où il a été gratifié d’une ovation à l’issue d’une conférence et d’une méditation guidée.

Auparavant, danseurs et musiciens avaient ravi le public, plutôt jeune.