(Paris) Le concours Miss France, dont la 93e édition se déroule samedi, tente de redorer son blason en autorisant – sur le papier – femmes tatouées, mères ou transgenre, des changements qui n’ont pas convaincu les associations féministes.

Qualifié de « caricature archaïque » par ses détracteurs, le concours annuel, parmi les meilleures audiences de télévision en France, a décidé d’élargir ses critères de sélection.

Mais pour Fabienne El Khoury, porte-parole de l’association « Osez le féminisme ! », les évolutions du règlement « sont juste un coup de peinture blanche sur un mur moisi ».

Jusqu’ici, seules les femmes entre 18 et 24 ans n’ayant pas d’enfant et mesurant au minimum 1,70 mètre pouvaient prétendre au titre de « reine de beauté ».

Si les critères de taille restent inchangés, le concours est désormais ouvert aux femmes de plus de 18 ans, sans limite d’âge, y compris mariées, avec ou sans enfants.  

« On a décidé de faire évoluer le règlement, en s’inspirant des règles de Miss Univers », a expliqué Alexia Laroche-Joubert, nouvelle présidente de la société Miss France.

Malgré l’assouplissement du règlement, pas de candidate mère de famille pour la finale : seule une jeune femme de 27 ans, mariée et mère d’une fillette, s’est présentée en Alsace, sans être élue.

Autre évolution majeure, les candidatures transgenres sont désormais acceptées, « à partir du moment où la candidate a un état civil féminin », a précisé Mme Laroche-Joubert. En juin, une première candidate transgenre, la comédienne Andréa Furet (20 ans), s’est présentée à l’élection de Miss Paris, où elle est arrivée deuxième dauphine.

Les tatouages visibles sont aussi désormais autorisés. Deux candidates en lice samedi seront tatouées : Miss Languedoc et Miss Nord-Pas-de-Calais.

« C’est de la pure stratégie de communication. L’idée même d’organiser un concours sexiste par nature sur des aspects physiques que la majorité des femmes françaises ne peuvent atteindre est discriminante », a dit à l’AFP Mme El Khoury. « Il est grand temps en 2022 de s’interroger sur la pertinence de maintenir ce concours d’un autre âge ».

« Osez le féminisme ! » a engagé une procédure devant le conseil de prud’hommes de Bobigny contre les « critères discriminatoires » du concours Miss France. Décision le 6 janvier.