Marie-Mai lançait hier sa marque de mode, .soi. La première collection, composée de vêtements, de lingerie et de bijoux, a été réalisée en collaboration avec trois designers locaux, Dailystory, Sokoloff et wellDunn.

Le style est épuré. Des hoodies, t-shirts et pantalons aux ensembles de lingerie en dentelle ou aux différents modèles de boucles d’oreilles, colliers et bagues, la sobriété prime. Des détails agrémentent sans trop en faire des designs exempts de fioritures. Jusque dans l’identité visuelle de la marque, une attention particulière a été accordée à la préservation d’un style simple. 

D’ailleurs, lorsqu’on lui demande de décrire la collection rendue publique hier, après un an de travail, Marie-Mai le fait en ces mots : « C’est la beauté dans les choses simples et bien faites. C’est le souci du détail. C’est très libre, sans que rien ne soit trop fort ou trop établi d’une certaine façon. »

« C’est très polyvalent », ajoute Sofia Sokoloff, fondatrice de la marque de lingerie Sokoloff. À ses côtés, les fondateurs des deux autres marques de cette association d’ampleur sont d’accord. 

Il y a Stéphanie Dubreuil et Jean-Philippe Plante, qui ont créé Dailystory en 2015. Et Dominique Dunn, fondatrice de wellDunn, ainsi que son associé Julien Proulx. Avec Sofia Sokoloff et Marie-Mai, ils forment le groupe derrière la première collection de .soi. Un nom qui veut parler « d’estime de soi », décrit la chanteuse. « Tout part de là », dit-elle. Aussi, chacun des designers y a mis un peu de lui-même. Et, surtout, ils y ont mis beaucoup de Marie-Mai. Cette collection, elle lui ressemble. « Mais chaque personne qui va la porter va pouvoir se l’approprier aussi, parce que c’est tellement simple que ça laisse place à la personnalité de chacun, souligne-t-elle. C’est ça, la clé, aussi. »

Trois pour un

La collection vise haut pour un premier essai, avec la réunion de trois catégories de produits plutôt qu’une. Les trois marques se sont réunies pour une proposition commune à Marie-Mai. « Ce qui m’a charmée dès le départ, c’était l’idée de créer une entité, raconte l’artiste. Ce n’était pas juste une collection de vêtements ou une collection de bijoux ou une collection de lingerie. C’était tout en même temps, et ça m’a parlé. »

PHOTO TIRÉE DU SITE DE .SOI

Hoodie Diana, brodé, 95 $

En tant que consommatrice, la chanteuse aime qu’on lui présente des agencements, plutôt que des pièces uniques. « J’aime quand c’est simple, je ne veux pas trop me poser de questions », ajoute-t-elle. Alors la collection propose des looks. Des ensembles mariant les habits aux sous-vêtements et aux bijoux. 

Au lancement de la collection, hier, de grandes photos de Marie-Mai ornaient les fenêtres. Une vidéo diffusée en boucle montrait la chanteuse arborant ses vêtements et accessoires. .soi propose ainsi une façon d’assembler ses produits, tout en laissant la place à d’autres agencements. La beauté de cette collection en trois volets, font valoir la chanteuse et les designers, c’est qu’elle forme un tout. « On veut créer une histoire, que tout se tienne ensemble et coexiste », dit Marie-Mai.

Fait maison

Lorsqu’elle a été pressentie pour cette collaboration, la chanteuse a vu l’occasion de mettre en branle un projet qui attendait le bon moment pour se concrétiser. Celui de bâtir sa propre marque. « Ça fait longtemps que j’y pense, mais j’étais dans un genre de cercle vicieux de travail, explique-t-elle. Pendant les 17 dernières années, je n’ai pas pu mettre le temps que ça prenait pour m’investir complètement dans un projet comme celui-là. »

Le moment venu, elle a saisi sa chance. D’autant plus qu’il s’agissait d’une occasion de travailler avec des marques d’ici. « J’ai pu beaucoup travailler avec des designers d’ici et voir tout le travail que ça prend pour réussir à être une compagnie québécoise, affirme la chanteuse. C’est laborieux, comme de faire de la musique au Québec. »

L’association allait de soi. Quant aux designers, leur production locale est une fierté qu’ils revendiquent avec fermeté, malgré tous les défis que cela impose. « C’est important de contribuer à une économie responsable, où chaque dollar qu’on investit nous revient ici, dit Dominique Dunn, de wellDunn, dont les bijoux sont faits à la main. C’est important de faire une mode qui est signée localement et de la faire briller. »

Pour la suite

Comme elle l’a décrit dans une publication Instagram où elle présentait le premier morceau de la collection de lingerie, Marie-Mai a eu un petit moment de doute dans tout ce processus. Un doute d’une heure tout au plus, dit-elle, durant laquelle elle s’est demandé si elle voulait vraiment être l’égérie de la collection de lingerie.

« Je ne voulais pas que les commentaires sur le fait que je pose en sous-vêtements enlèvent de la lumière à la belle lingerie », explique Marie-Mai. Mais son côté fonceur a pris le dessus. Parce qu’elle était fière de la collection et qu’elle avait confiance en la qualité de ce qu’ils allaient présenter. « Ça a été super libérateur pour moi d’avoir le courage de le faire », ajoute-t-elle.

Alors c’est elle qu’on voit dans la lingerie éthique signée Sokoloff, et c’est elle aussi qui porte les vêtements créés par Dailystory et les bijoux de wellDunn. Mais si elle a voulu être l’égérie de la marque pour sa première collection, Marie-Mai n’exclut pas la possibilité que d’autres visages prennent ensuite sa place. Si l’option de nommer sa marque à son nom a été explorée — « on a pensé à mai ou à m.a.i. », dit-elle —, la chanteuse a finalement voulu s’en dissocier assez pour qu’elle puisse vivre d’elle-même. « Je crois en cette marque et c’est plus qu’une association de mon visage et un nom, dit-elle. Je crois au potentiel qu’elle a au fil du temps. »

Marie-Mai envisage ainsi d’élargir l’éventail des produits qu’elle propose, au-delà des vêtements, de la lingerie ou des bijoux. « Des idées, j’en ai plein, lance-t-elle. Après un an de travail, on envoie ça dans l’univers. On est au fil d’arrivée. Mais ce fil d’arrivée, c’est aussi une nouvelle course qui commence. »

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