Avoir un chien quand on habite en condo n'est pas toujours de tout repos. Raffaele Freddi, un des promoteurs du Victoire, en construction de biais avec le square Victoria, dans le Vieux-Montréal, en sait quelque chose.

Quand il revient de sa promenade matinale à L'Île-des-Soeurs et que le sol est mouillé, il doit faire patienter sa chienne, Mocha, dans le couloir, le temps d'aller chercher un linge humide. Il lui nettoie les pattes pendant une dizaine de minutes avant qu'elle n'entre dans l'appartement. Sinon, elle laisse des traces sur le plancher foncé. Sa femme fait la même chose le soir.

Il s'est promis qu'au Victoire, où il emménagera une fois la construction terminée, il n'aurait pas à s'astreindre à un pareil exercice. Avec son associé, Bryan McNichol, qui habitera aussi dans le luxueux immeuble avec sa famille et son chien, Jackson, il s'est penché sur la question. Leur solution? Ils installeront dans le garage souterrain une station de lavage Versa Shower pourvue d'un robinet extensible et d'un séchoir.

«Quand on arrivera à l'appartement, les pattes de ma chienne seront propres et sèches, précise M. Freddi. Nous avons vendu un condo à cause de cela! Le client était très content qu'on y ait pensé.»

Photo fournie par Shore-Line Schroer MFG

La station de lavage Versa Shower, qui sera installée au Victoire, sera pourvue d'un robinet extensible et d'un séchoir.

Forfaits bain et garderie

Maxime Lachance, promoteur du Yoo Montréal, réalisé sous la direction de Philippe Starck dans Griffintown, a aussi pensé aux propriétaires de chien qui emménageront dans l'immeuble de 20 étages. Suki, la yorkshire miniature de sa conjointe, compte pour beaucoup dans sa décision d'offrir aux futurs copropriétaires les services de l'entreprise Adorable Doggytown. «Nous faisons déjà affaire avec eux dans le Sud-Ouest, où nous demeurons, et nous voulons continuer quand nous emménagerons dans le Yoo, explique-t-il. Nous avons négocié un prix de groupe pour des forfaits mensuels qui comprennent deux jours de garderie par semaine, un bain et une coupe par mois. Les employés viendront chercher les chiens et leur feront faire des marches énergiques le long du canal.»

«Le fait de faire affaire avec une seule compagnie est avantageux, estime-t-il. Les employés sauront par où passer. C'est une question qui nous est posée.»

Selon la taille du chien, les forfaits coûteront 199,99$, 241,99$ et 284,99$ par mois (transport inclus). Des forfaits bain et deux nuits par mois à l'hôtel seront aussi notamment proposés.

«Le soir, nos clients n'auront qu'à sortir leur chien pour un micropipi, souligne Dominique Firetto, qui a fondé l'entreprise au début de l'année. Ils n'auront pas à faire courir leur animal pendant une heure à -40 degrés. Éventuellement, j'aimerais pouvoir offrir le service de garderie énergique tous les jours.»

Photo Olivier Pontbriand, La Presse

Maxime Lachance est le promoteur du YOO Montréal. La petite Suki compte pour beaucoup dans sa décision d'offrir aux futurs copropriétaires les services de l'entreprise Adorable Doggytown.

Bien se préparer

Le Myst, en construction en bordure du canal de Lachine, dans Pointe-Saint-Charles, accueillera plusieurs chiens. La minuscule Zuma, qui s'est jointe il y a quelques mois à la famille du promoteur Fadi Melki et de Krystiane Lafrenière, ne sera pas seule.

La proximité d'un parc et de nombreux espaces verts a séduit plusieurs clients qui ont des compagnons à quatre pattes. Pour s'assurer que le complexe demeure propre, M. Melki fera installer dans le garage souterrain une station de lavage pour animaux de GinSan Industries.

Il veut également organiser une rencontre avant que les copropriétaires n'emménagent, pour leur expliquer comment vivre en condo avec un animal.

«Beaucoup quitteront une maison spacieuse avec une grande cour, explique-t-il. Je veux les aider à se préparer à la vie en copropriété. Il y a toujours une adaptation à faire quand on change d'environnement.»

La conférence sera donnée par l'éducateur canin Graham Smith, qui a implanté la franchise Bark Busters à Montréal il y a six ans. Il se rend souvent dans des condos pour changer des comportements répréhensibles.

«Plusieurs m'appellent après avoir reçu une lettre de leur syndicat de copropriété, indique l'entraîneur. Certains comportements qui ne posaient pas de problème dans leur ancienne propriété causent maintenant des ennuis.»

Maxime Lachance est le promoteur du YOO Montréal. La petite Suki compte pour beaucoup dans sa décision d'offrir aux futurs copropriétaires les services de l'entreprise Adorable Doggytown.

En ville, les aires d'exercice canin sont pris d'assaut matin et soir. De nouveaux voient le jour à Montréal, à mesure que se construisent des tours d'habitation. C'est notamment le cas au centre-ville, à l'intersection des rues Bonaventure et Lucien-L'Allier, ainsi qu'à Saint-Léonard, à l'intersection de la rue Jean-Talon Est et du boulevard Provencher. Ces espaces verts clôturés permettent aux chiens de courir en toute liberté. Ils contribuent aussi à créer une communauté, estime Alan DeSousa, maire de l'arrondissement de Saint-Laurent. C'est pourquoi une aire d'exercice canin a été intégrée dans le parc aménagé l'an dernier, dans le quartier Bois-Franc. «Ils permettent aux voisins de tous les horizons de se rencontrer et de tisser des liens», croit M. DeSousa. Ces parcs soulèvent aussi les passions. Au pied du mont Royal, à deux pas du centre-ville, le vaste parc Percy-Walters, adopté depuis des décennies par les amoureux des chiens, est notamment réaménagé pour faire une plus grande place aux enfants. Cette décision suscite beaucoup de critiques. Car dans les environs, allègue-t-on, les compagnons à quatre pattes sont plus nombreux que les bambins.

Photo Olivier Pontbriand, La Presse

La minuscule Zuma, qui s'est jointe il y a quelques mois à la famille du promoteur Fadi Melki et de Krystiane Lafrenière-Melki, ne sera pas seule au Myst, en construction en bordure du canal de Lachine.