Karen White et David MacNaughtan, parents de deux enfants, ont acheté un terrain étroit dont personne ne voulait, à Toronto. Sur ce lot de 5 mètres (16 pi 7 po) de largeur se trouvait un petit cottage délabré. Après sa démolition, le couple a demandé à l'architecte Donald Chong d'y concevoir sa maison malgré l'étroitesse des lieux. Autre difficulté: aucune fenêtre ne pouvait être installée sur les murs latéraux, en raison de la réglementation.

Mission impossible? «Pas du tout, c'était plutôt un beau problème à résoudre!» s'exclame Donald Chong. Selon le concepteur, l'architecture contemporaine constituait alors la seule solution.

«C'est le moyen approprié pour réaliser une habitation lumineuse, aux volumes de qualité, dans un milieu très dense, comme ici, et dans un espace aussi étroit, explique l'architecte de 40 ans. Une maison traditionnelle de style victorien, par exemple, aurait très difficilement pu y être construite.» Il ajoute en insistant: «L'architecture contemporaine ne doit pas être réduite à un style à la mode, mais considérée comme un outil.»

Vitrée en façade sud et possédant une hauteur totale de 9,8 m (32 pi), la Galley House brille aujourd'hui dans le voisinage sans détonner. Grâce à une organisation spatiale rigoureuse, Donald Chong a réalisé une propriété de 195 m2 (2100 pi2), excluant le sous-sol, baignée de lumière naturelle et au confort optimal.

Surtout, il a réussi à élaborer un escalier sculptural malgré une largeur intérieure de 3,6 m (11 pi 11 po) seulement. Les trois chambres, la cuisine, ainsi que la salle à manger sont situées au centre ou à l'arrière de la propriété. La salle familiale, principalement utilisée par les deux enfants, loge au premier étage, dans l'espace double hauteur vertigineux. Quant à la cour, elle a été habilement aménagée et permet «d'ouvrir» la cuisine sur l'extérieur.

Enfin, cette propriété a séduit les dirigeants du très influent magazine américain Dwell, puisqu'elle fait partie de leur palmarès des 100 maisons préférées, cette année.

Maison filiforme

C'est avec sa propre maison, construite en 2002, que l'architecte Drew Mandel s'est fait connaître à Toronto.

Photo fournie par Bob Gundu

L'escalier, pièce maîtresse de cette habitation, est situé le long de la façade avant, complètement vitrée et exposée au sud. Son garde-corps en acrylique givré laisse filtrer le jour tout en assurant une certaine intimité aux occupants. La structure d'acier usiné par laser permet notamment d'éviter les déformations de la construction. L'ouverture pratiquée dans le plancher de cette salle familiale laisse passer la lumière et facilite la circulation d'air vers le salon, situé en dessous. Notez: un panneau protecteur a aujourd'hui été installé.

Photo fournie par Bob Gundu

>Dessiné et construit par l'architecte Donald Chong, le garde-corps est composé de panneaux d'acrylique givré d'une épaisseur de 9 mm. Selon Yves Béchard, représentant au Groupe Polyalto, l'acrylique est deux à trois fois plus résistant aux impacts que le verre. Notez: la largeur des barotins d'acier est de 32 mm et la main courante est constituée de chêne blanc sur quartier.

Cette habitation filiforme (83A Marlborough Ave) de près de 4 mètres de large a été élevée sur un terrain de la même largeur.

«J'avais à l'époque obtenu une permission spéciale pour construire sur les limites de propriété», précise l'architecte qui habite toujours les lieux, avec maintenant deux enfants. Dans cette maison haute de 9,68 m (31 pi 9 po) et de 156 m2 (1678 pi2), la surface a été rentabilisée au maximum et la fenestration minutieusement étudiée.

Aussi, toute la profondeur (35 m ou 115 pi) du terrain a été utilisée. À l'arrière, la façade vitrée donne sur une cour invitante drapée d'ipé.

Pour en savoir plus:

> Site de l'architecte Donald Chong: donaldchongstudio.com

> Site de l'architecte Drew Mandel (voir autre texte): drewmandeldesign.com

Photo fournie par Peter A. Sellar/Klik

Construite sur les limites de propriété, la maison de l'architecte torontois Drew Mandel possède une largeur de 3,96 mètres (13 pi). À l'intérieur, cette dimension est réduite à 3,51 m (11 pi 6 po). Plusieurs demi-niveaux permettent de circuler aisément. Malgré sa modernité, elle s'intègre habilement au quartier.

Photo fournie par Tom Arban Photography

Vitrée, la façade arrière prolonge les espaces intérieurs vers l'extérieur. Des lames d'ipé (de 15 cm de largeur) forment la terrasse de même niveau que le plancher du séjour, ainsi que le sol de la cour. Cette utilisation du bois assure un lien visuel avec l'intérieur où domine l'acajou.