Depuis toujours, Jim Bright rêvait de vivre à la campagne, dans les bois, entouré de fleurs et d'eau fraîche. Sa femme Cathy s'imaginait plutôt dans un grand loft au coeur de Manhattan. «On est un peu comme le couple des Arpents verts», convient Mme Bright.

Différences inconciliables? Pas vraiment. Il y a cinq ans, ces deux natifs du secteur Deux-Montagnes/Sainte-Marthe-sur-le-Lac ont opté pour le compromis: une grande maison ouverte dans un décor fleuri et boisé, à trois jets de pierre de leur ville natale.

La propriété, construite il y a 15 ans par un autre couple qui voyait grand, comprend des conforts indéniables: cuisine pratique (avec cuisinière surdimensionnée en fonte émaillée AGA et grand placard de rangement avec frigo industriel), cinq chambres, dont quatre avec salle de bains, immense salon et avec, en prime, panorama formidable sur le lac des Deux-Montagnes. Et c'est sans parler de la piscine intérieure et de la véranda de près de 830 pieds carrés!

On accède à la propriété par une allée bordée de thuyas terminée par un rond point. La partie circulaire permet de stationner les voitures. Là, ou dans un des quatre garages. Des bancs de parc attendent les flâneurs un peu partout sur le terrain.

La maison a un look gréco-romain californien avec ses colonnes et ses poteaux verticaux qui rappellent les propriétés méditerranéennes. Même la fontaine au centre du rond point est un clin d'oeil aux résidences de star.

Après le vestibule et les grandes portes en chêne, on accède à un immense hall (30 pieds par 21) dont les plafonds s'élèvent à plus de 20 pieds. Au fond, le salon, la salle à manger et le coin lecture avec son foyer. Le tout, sans interruption.

Afin de réaliser cet ensemble, les Bright ont retiré des cloisons qui, selon eux, coupaient la cohérence. Résultat: la grande pièce ouverte permet de voir le lac, peu importe son emplacement. «À notre arrivée, les fenêtres arquées étaient recouvertes de superbes tentures, qui, malheureusement, cachaient la vue, explique Mme Bright. Nous avons dépouillé les fenêtres mais avons rangé les tentures au cas où quelqu'un voudrait les réinstaller.»

Ils ont également déménagé le bar du salon vers une pièce à l'avant qu'ils ont convertie en petit salon pour gentlemen. La pièce, avec des boiseries sombres et son papier peint vert forêt, rappelle les anciens clubs privés réservés à la bourgeoisie masculine.

Si la maison a été conçue méticuleusement par les premiers occupants, les Bright l'ont mise à leurs goûts avec des rénovations qui ont coûté plus de 350 000$. Ils ont conservé l'intégralité de la propriété tout en la personnalisant. La cuisine avec ses armoires en bois vert tendre est restée intacte. Tout comme la grande salle de bains du rez-de-chaussée avec sa robinetterie en or (aux formes aviaires) et ses rangements ornementaux. «C'est notre coin Versace, précise Mme Bright dont les goûts sont moins ostentatoires. On a décidé de la laisser en place, c'est une pièce de conversation.»

Les deux pièces préférées du couple? La véranda (énorme avec ses 830 pieds carrés) et la piscine intérieure dont les murs ont été peints à la main et représentent des scènes champêtres.

Il y a aussi deux pièces inusitées qui font sourire. La plus petite chambre, à une des extrémités de la maison, a été conçue pour le chien des premiers propriétaires. «Elle a un évier pour les bains et une petite porte pour laisser entrer et sortir le chien.» Les Bright en ont fait un bureau mais ont conservé le lavabo.

La seconde est sans aucun doute la salle de cinéma du sous-sol. Authentique jusque dans les moindres détails, elle peut recevoir 30 personnes bien assises dans les fauteuils recouverts de velours pourpre. L'antichambre comprend un comptoir où on peut commander saucisses, nachos et maïs soufflé.

Le couple, dont les enfants ont quitté le nid, quitte la maison pour un ailleurs plus petit. Un loft à Manhattan peut-être?