Quels secteurs, encore abordables, présentent le plus grand potentiel ? Hochelaga-Maisonneuve et le Sud-Ouest, répondent en choeur promoteurs et gens d'affaires. Situés à proximité du centre-ville, ils sont tous deux bien desservis par les transports en commun. Ceux qui s'y établissent doivent toutefois être prêts à habiter dans des quartiers appauvris en processus de revitalisation.

«Hochelaga-Maisonneuve est encore en devenir, constate Louise Sauvageau, courtier immobilier chez Re/Max du Cartier, qui y a acheté un sixplex il y a cinq ans. Pour le rapport qualité-prix, il n'y a pas de problème. Les propriétés représentent un bon investissement. Mais l'environnement est encore lourd et peu sécuritaire. Je n'y achèterais pas une propriété pour ma fille de 20 ans !»Hochelaga-Maisonneuve évolue beaucoup, estime Sam Scalia, président de Samcon, qui a commencé à y bâtir des immeubles en copropriété il y a environ six ans. «C'est en train de prendre vie tout autour de la Place Valois, constate-t-il. Plus on y construit, plus le secteur devient populaire.»

Le promoteur investit aussi dans Pointe-Saint-Charles, dans le Sud-Ouest. «Ce quartier, tellement proche du centre-ville, prend beaucoup de valeur, dit-il. Mais il y a encore des aubaines.»

Jacques Vincent, coprésident de Prével, mise plutôt sur Saint-Henri et Griffintown, également dans le Sud-Ouest, en y construisant les complexes Impérial et Lowney. «Il y a 10 ans, lorsque le Vieux-Montréal était un quartier abandonné, notre projet Le Quai de la commune représentait un plus grand risque, indique-t-il.

Dans Saint-Henri, quand nous avons lancé l'Impérial, il y avait déjà une infrastructure et le marché Atwater tout près, tandis que dans Griffintown, les nouveaux résidants étaient à un jet de pierre du centre-ville. «C'est certain, les acheteurs ne trouvent plus aujourd'hui les mêmes aubaines que dans les premières phases des projets. Mais ce sont encore de bonnes affaires à cause de la proximité du centre-ville.»

Il continue de prospecter le Sud-Ouest. «Il y a du potentiel, dit-il. Il y a encore beaucoup de terrains vacants, mais leur valeur a beaucoup augmenté.»

Les meilleures occasions d'affaires se trouvent dans les zones vues comme délabrées situées à proximité du centre-ville, estime Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Il recommande de regarder dans Griffintown, où sera réalisé au cours des 10 prochaines années l'ambitieux projet Les Bassins du Nouveau Havre, en bordure du canal de Lachine. Il suggère aussi de s'intéresser au secteur situé au pied du pont Jacques-Cartier ; il devrait profiter de la réalisation du projet immobilier qui devrait se déployer autour de la Maison de Radio-Canada.

À la suite d'une petite enquête réalisée au bénéfice des lecteurs de La Presse, il propose d'autres filons. «Cela devrait beaucoup se développer autour de la station de métro Lucien-L'Allier, au sud du Centre Bell, prédit-il. Il y a un projet en gestation et les acheteurs, qui pourront se rendre à pied au centre-ville, seront tout près du futur lien rapide vers Dorval.»

Parc-Extension est aussi à surveiller, croit-il. «Les immigrés, après avoir connu une situation économique difficile, se sont enrichis et ne veulent pas quitter leur quartier, avance-t-il. Ils vont y investir pour l'améliorer. La proximité du futur campus Outremont, par ailleurs, amènera une nouvelle clientèle.»

Nos conclusions vous interpellent? Faites-nous part de vos commentaires!