Les projets se multiplient dans l'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie. D'ici cinq ans, près de 5000 nouveaux logements y seront bâtis. En plus des 11 chantiers actuels, 16 projets sont à létude ou sur le point de démarrer. Trois d'entre eux proposeront, chacun, plusieurs centaines de logements.

Les projets se multiplient dans l'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie. D'ici cinq ans, près de 5000 nouveaux logements y seront bâtis. En plus des 11 chantiers actuels, 16 projets sont à létude ou sur le point de démarrer. Trois d'entre eux proposeront, chacun, plusieurs centaines de logements.

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 «Nous sommes un arrondissement hyperactif, assure d'un ton énergique le maire, André Lavallée. Nous avons décidé de mettre les bouchées doubles et même triples!»

Dans certains secteurs, d'anciens bâtiments industriels sont convertis en immeubles en copropriété. Dans d'autres quartiers, des immeubles vétustes sont démolis pour faire place à des ensembles résidentiels beaucoup plus invitants. De plus, partout, les propriétaires d'immeubles ou de maisons sont encouragés à rénover leur propriété. Un système a été mis sur pied pour faciliter leurs démarches. Résultat: un nombre record de permis a été délivré en 2007.

Le but? Contrer l'exode urbain en créant un environnement agréable et sécuritaire. Beaucoup de personnes âgées habitent depuis de nombreuses années dans l'arrondissement et s'y sentent bien, souligne M. Lavallée. Et les jeunes familles y élisent domicile en grand nombre. L'arrondissement a d'ailleurs systématiquement réaménagé toutes les aires de jeu dans les parcs pour leur signaler qu'elles sont les bienvenues.

«Nos quartiers valent beaucoup de banlieues, estime M. Lavallée. Nous avons en plus l'avantage d'être au coeur de Montréal!»

Elle est finie, la crise qui a paralysé plusieurs secteurs dans les années 80 et 90. L'arrondissement, qui a pris son expansion au début du XXe siècle autour des voies ferrées du Canadien Pacifique, avec la venue d'usines et de milliers d'ouvriers, a en effet été durement touché par le déclin des activités industrielles à proximité du chemin de fer.

«Nous avons été sur la corde raide, admet M. Lavallée. Mais c'est derrière nous.»

La transformation des anciennes usines Angus, qui a donné lieu à un nouveau quartier résidentiel et au Technopôle Angus, générateur de plus d'un millier d'emplois, est maintenant cité en exemple.

«D'autres quartiers abandonnés sont en développement selon le même modèle, souligne le maire. Pensons à la gare de triage d'Outremont, à Griffintown, à la gare de triage de Pointe-Saint-Charles et au site Contrecoeur dans Hochelaga-Maisonneuve. Montréal est en transformation. Et cette transformation est la plus évidente et la plus rapide dans Rosemont-La Petite-Patrie.»

L'arrondissement a deux atouts majeurs: il est très riche en espaces verts. Il est aussi doté d'importantes artères commerciales, qui ont chacune leur identité propre. On y trouve, par exemple, le boulevard Saint-Laurent et le marché Jean-Talon, dans la Petite Italie; la Plaza Saint-Hubert, la rue Masson, de même que la rue Beaubien, autour du cinéma Beaubien. Très populaire, ce dernier est d'ailleurs devenu le symbole de la renaissance du quartier.

«Il y a un nouveau dynamisme, constate avec satisfaction Jean-François Lalonde, directeur général de la Corporation de développement économique communautaire (CDEC) Rosemont-Petite-Patrie. Des entreprises technologiques, qui avaient tendance à délaisser l'est de Montréal, s'installent ici. Et les rues se revitalisent grâce aux nouveaux types de commerces qui s'y établissent, souvent reliés à l'alimentation. Plusieurs bons restaurants et épiceries fines à saveur internationale sont appréciés.»

La campagne «Je m'active à Rosemont-La Petite-Patrie», mise sur pied à l'initiative d'Équiterre pour encourager les citoyens à fréquenter les commerces de leur quartier et à se déplacer davantage à pied et à vélo, a remporté beaucoup de succès l'an dernier, souligne M. Lalonde, qui a coprésidé le projet pilote avec l'arrondissement.

Selon lui, le désir de faire des activités dans leur quartier et d'acheter localement leur nourriture est probablement ce qui relie les résidants de Rosemont-La Petite-Patrie.

Les divers quartiers, qui se sont développés à différents moments au cours du siècle dernier, sont en effet très différents les uns des autres. Certains secteurs ont vu le jour dans les années 20, tandis que d'autres ont été créés dans les années 40, 50, 60 et même 80, dans le cas d'Angus. Et ce n'est pas fini...

 

Photo Armand Trottier, La Presse

Vue du terrain bordant la rue Viau.