Les condos se multiplient de plus en plus loin en banlieue. Dans des municipalités comme Varennes, Sainte-Catherine, Brossard, Saint-Lambert, Charlemagne, Lorraine et Sainte-Thérèse, la construction de condos surpasse même celle des maisons unifamiliales, a constaté avec surprise Paul Cardinal, analyste de marché à la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

Les condos se multiplient de plus en plus loin en banlieue. Dans des municipalités comme Varennes, Sainte-Catherine, Brossard, Saint-Lambert, Charlemagne, Lorraine et Sainte-Thérèse, la construction de condos surpasse même celle des maisons unifamiliales, a constaté avec surprise Paul Cardinal, analyste de marché à la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

 «Le condo a gagné ses lettres de noblesse. Il s'agit maintenant d'une formule reconnue, dit-il. Les propriétaires en font l'acquisition en sachant qu'ils pourront revendre leur logement.»

 Le vieillissement de la population n'explique qu'en partie la popularité du condo. Les parents esseulés (les empty nesters), qui vendent la maison familiale lorsque leurs enfants volent de leurs propres ailes, ont été les premiers à embrasser la vie en copropriété. Les condos de la première vague, de 1980 à 1988, construits dans des immeubles de luxe près du centre-ville ou des cours d'eau, leur étaient surtout destinés, rappelle Jacques Saint-Pierre, titulaire de la chaire SITQ en immobilier de l'UQAM.

 «Depuis les années 2000, il se construit des condos à Montréal, mais aussi en périphérie, où on ne s'y attendrait pas, précise-t-il. Il n'y a plus de modèle prépondérant. Il y en a maintenant plusieurs, pour répondre à différents besoins. C'est le segment du marché immobilier qui augmente le plus rapidement, car il permet d'acheter un logement à plus petit prix.»

 Auparavant, les adultes avaient peu de choix : ils pouvaient être locataires ou devenir propriétaires d'un plex à Montréal ou d'une maison unifamiliale en banlieue. Les condos offrent de nouvelles possibilités.

 «Ils ont permis à beaucoup de ménages de devenir propriétaires et d'habiter des quartiers centraux, souligne Paul Cardinal. Progressivement, il y a un mouvement migratoire vers la banlieue, qui prend de plus en plus d'importance.»

 Dans la région métropolitaine de Montréal, qui s'étend notamment jusqu'à Saint-Jérôme, Terrebonne, Repentigny, Beloeil, Chambly, Laprairie et Varennes, la construction de condos a pris de l'ampleur, aux dépens de la construction de maisons unifamiliales et d'unités locatives, observe-t-il. La construction de condos, qui représentait 15 % des mises en chantier en 1989 et 20 % en 1995, dans le domaine résidentiel, a cru de façon significative en 2004, 2005 et 2006, pour constituer 35 % des mises en marché.

 «En 2004, qui fut une année record, il s'est construit 10 053 appartements en copropriété et 10 578 maisons unifamiliales dans la région métropolitaine de Montréal, indique l'analyste de marché de la SCHL. Au tournant de la décennie, je prévois qu'il se bâtira plus de logements en copropriété que de maisons individuelles!»

 Les condos, qui empruntent des formes variées, sont promis à un bel avenir, croit également Jacques Saint-Pierre. «Les appartements en copropriété de luxe plafonnent, car il y en a trop, précise-t-il. Mais les condos de petite et de moyenne taille vont percer. Avec leur prolifération en banlieue, ils devraient prendre une part plus significative du marché.»