Avant de déménager «à l'autre bout du monde», Jean-Louis Gélinas avait trois questions à poser au sujet de son futur lieu de résidence.

«Est-ce qu'on y parle français? Est-ce qu'on accepte les dollars canadiens? Est-ce que c'est un paradis fiscal?»

Sa femme Hélène Morand, dont il partage la vie depuis près de 45 ans, sourit chaque fois qu'il répète cette anecdote.

L'autre bout du monde, c'était Mont-Saint-Hilaire, au bord de la rivière Richelieu. Pas exactement les îles Caïman. «On partait de Lorraine, c'est certain que ça nous semblait bien loin. Mais peut-être pas à ce point!»

Jean-Louis et Hélène avaient pas mal toujours vécu dans la couronne nord. C'est là qu'ils avaient élevé leurs enfants. Ils avaient leurs habitudes, leurs amis. Mais parfois, la vie joue des tours.

Mélanie, l'aînée du couple, vivait à Granby avec son mari et leurs trois enfants. Hugues, leur fils, avait acheté une maison sur le chemin des Patriotes à Mont-Saint-Hilaire pour y loger sa famille, dont la petite Clara-Rose. Lorraine, c'était bien loin pour des grands-parents qui s'illuminent dès qu'on parle des petits-enfants.

«Jeune, on veut être près de son travail. Quand on vieillit, on veut se rapprocher de sa famille», philosophe Jean-Louis, nouvellement retraité.

«Un jour, on a vu cette maison ancestrale à vendre, tout près de celle d'Hugues», se souvient Hélène.

Le couple aimait les maisons avec une âme et avait des affinités pour les antiquités. Cette maison, bâtie en 1887 tout près du manoir Rouville-Campbell, leur semblait idéale. Inutile d'ajouter que le chemin des Patriotes regorge de belles propriétés, bien assises, bien entretenues. Un beau quartier quoi.

Surtout, et ça c'était primordial, la maison avait été rénovée de fond en comble. Le propriétaire précédent y avait injecté plus de 1 million en rénovations. «Je ne voulais pas me lancer dans des travaux exhaustifs, je ne suis pas très manuel. C'était parfait pour nous.»

Trois temps

La maison semble coulée d'un seul bloc quand on l'examine à première vue même si elle a été agrandie en trois temps. Les rénovations qui y ont été effectuées ont effacé les frontières entre les périodes. «Vous êtes ici dans la partie construite en 1887», explique Jean-Louis pendant la visite. On reconnaît les indices laissés intacts par ceux qui l'ont restaurée: moulures larges, murs en plâtre, poignées et pentures en laiton. «C'est ce cachet que nous recherchions, mais nous voulions aussi du confort.»

La seconde partie a été ajoutée en 1927.

On sait qu'il y avait à cette époque une véranda à l'arrière, ouverte sur la rivière. Peut-être avec une cuisine d'été? On n'en sait trop rien, mais cette pièce a été ceinturée de fenêtres lors des dernières rénovations. C'est devenu la pièce préférée du couple.

Le propriétaire précédent, qui a consacré quatre ans à restaurer et moderniser la maison entre 2004 et 2008, a ajouté une rallonge à la place d'une terrasse installée sur le côté et qui sert maintenant de salle de billard. «Une pièce d'homme!», précise notre amateur de sports, sourire en coin. Le foyer du salon est maintenant biface et s'ouvre aussi sur la salle de billard.

Parmi les rénovations réalisées se trouve un escalier circulaire qui mène au sous-sol et à la salle de dégustation tout à côté de la cave à vin. «Je ne bois pas d'alcool, mais étant donné qu'on avait hérité de cette belle cave, j'ai décidé de la remplir de bouteilles. J'en ai acheté 250 et quand je les ai déposées dans les casiers, ça ne paraissait même pas.» La cave est conçue pour recevoir 1800 bouteilles. «C'était comme une goutte d'eau dans l'océan. J'ai abandonné après cela!»

Rénos récentes

Le couple a également effectué des modifications. Il y a un nouvel escalier qui va de la cuisine à la salle de lessive à l'étage, tout près des chambres. Cet étage comprend deux salles de bains complètes dont une qui sert les occupants des trois chambres d'un côté de la maison, et une autre adjacente à la chambre principale de l'autre côté. Un grenier assez grand pour recevoir quatre lits confortablement coiffe la maison.

Et puis, il y a la piscine creusée et son terrassement fleuri, une initiative de Jean-Louis et Hélène. Lors de notre passage en août, les fleurs et végétaux avaient atteint leur paroxysme. D'ailleurs, le grand terrain est magnifique avec son étang et son ruisseau. C'est sans parler de la rivière et des maisons de l'autre côté qui offrent une jolie perspective sur Beloeil.

Pourquoi partir alors? Parce que le couple a trois propriétés: un grand chalet en Mauricie, un condo floridien et la maison de Mont-Saint-Hilaire. C'est beaucoup. Comme bien des sexagénaires, ils abordent leur septième décennie en souhaitant simplifier leur vie. Ils ne s'éloigneront pas trop des enfants (évidemment!), mais ce sera dans un univers plus petit.

Photo fournie par Profusion Immobilier/Christie’s International Real Estate

À l'origine, la maison était faite de lattes en bois. On a recouvert la façade de pierres des champs durant une des rénovations. Les trois autres surfaces sont bardées de lattes en fibrociment.

La propriété en bref

Prix demandé: 1 269 900 $

Année de construction: 1887 à 2008

13 pièces comprenant 5 chambres, 2 salles de bains, 1 salle d'eau, 1 foyer au gaz, 1 foyer au bois. Garage séparé (2 étages).

Superficie du terrain: 31 064 pi2

Évaluation municipale: 1 004 200 $

Impôt foncier: 7932 $

Taxes scolaires: 2000 $

Courtiers: Jocelin Paquette et Eve Lacasse, Profusion Immobilier Christie's International Real Estate. 514-775-9999

Lien: https://www.centris.ca/fr/maison~a-vendre~mont-saint-hilaire/25764021

Photo fournie par Profusion Immobilier/Christie’s International Real Estate

L'escalier qui mène vers les chambres est d'origine. Au haut des marches, il est divisé en deux. À droite se trouvent trois des chambres ainsi qu'une des salles de bains. La gauche mène vers la chambre principale et sa salle de bains.