L'immobilier fait rêver. Chaque semaine, notre journaliste présente une propriété haut de gamme offerte sur le marché de la revente.

Visiter en touriste une maison ancestrale à vendre, dans un quartier qu'on ne connaît pas. S'y sentir chez soi en poussant la porte. L'acheter. L'agrandir. Y vivre intensément pendant 16 ans, et même y tourner une quotidienne télé. Cette grande maison au bord de l'eau, à Lachine, elle est maintenant à vendre. C'est celle de Patricia Paquin et de son mari, Louis-François Marcotte.

Tiens, tiens, on arrive sur un balcon qui dessert deux portes et deux adresses, sur le chemin de LaSalle. Essayons le 31. C'est bon, on est accueillis par une Patricia radieuse, et deux grands chiens blonds enjoués. On entre dans le hall, on traverse le grand salon en coup de vent, on bifurque légèrement à gauche, et nous voici dans la cuisine du chef. On apprendra vite qu'ici, on est dans « l'autre maison », le 35, chemin de LaSalle.

« Café, quelqu'un ? Je vous avertis, je suis très bonne pour faire le café », lance Patricia, en se dirigeant d'un pas énergique vers la machine à cappuccino.

Tirez-vous un tabouret qu'on jase un peu autour de l'îlot, parce que tout ça commande quelques explications.

Amen, le presbytère

Cette magnifique maison de pierres, qui est en fait « deux maisons », avait déjà une histoire particulière quand la comédienne-animatrice est arrivée dans le décor, il y a 16 ans. Construite au milieu du XIXe siècle, elle a au départ été un presbytère, celui de l'église Saint-Stephen, première église anglicane érigée à Lachine. Bon nombre de ses ouailles travaillaient à l'aménagement du canal de Lachine. Au tournant des années 1900, l'église a décidé d'installer le presbytère ailleurs. C'est à ce moment que le bâtiment serait devenu deux maisons distinctes, le 31 et le 35, reliées par un mur mitoyen.

Près d'un siècle plus tard, en 2002, Patricia a acheté le 31, que les propriétaires avaient complètement rénové. Elle se souvient de son coup de coeur dès la première visite : « La pierre, le mur de briques, la quiétude... je l'ai senti, ça a vibré en dedans », se souvient-elle. La nouvelle maman, qui vivait alors sur le Plateau, avait envie de se poser. « Benjamin avait 6 mois quand on est arrivés. Il a 16 ans maintenant », glisse Patricia.

L'autre maison

La maison mitoyenne (au 35) était alors propriété d'un monsieur qui l'habitait et qui a finalement décidé de vendre, l'année suivante. « C'est mon ex qui a acheté », signale Patricia, en faisant allusion au père de Benjamin, l'humoriste Mathieu Gratton. Celui-ci a entrepris de rénover l'endroit, qui en avait grandement besoin. Quand le couple s'est séparé, Patricia a racheté le 35, et c'est un locataire qui y a résidé quelques années. L'arrivée de Louis-François Marcotte dans la vie de Patricia, en 2008, allait bouleverser bien des choses. Très vite, il a été question d'une émission à TVA pour le chef cuisinier. Et cette émission serait tournée dans la maison de Lachine, pourquoi pas ? Le couple a entrepris d'ouvrir le mur qui séparait les deux maisons et de rénover l'endroit, notamment pour y installer une cuisine de chef. 

« C'est vraiment mon chum qui l'a toute refaite, précise Patricia. C'est un bon gestionnaire de chantier. La maison a été ouverte en deux mois, pendant qu'on continuait à vivre dedans. »

Photo Gabriel Martineau ImmobliaPhotographie, pour Patrick Charbonneau Via Capitale Platine

Construite en 1856, la maison a au départ été un presbytère.

Signé M

La cuisine de chef, c'est celle de Signé M, la quotidienne animée par Louis-François Marcotte, qui a tenu l'antenne pendant quatre ans à TVA. Elle est vaste, chaleureuse, hyper fonctionnelle et conviviale. Et elle a conservé tous les attributs pour une émission de télé : l'ampérage est plus fort, il y a des espaces ici et là pour passer les fils, et on trouve même des prises électriques au plafond. 

Au sous-sol, dans ce qui est aujourd'hui une salle de lavage, une seconde cuisine avait été aménagée pour préparer les plats en parallèle, explique Patricia. Quand on tourne, on ne peut se permettre d'attendre des heures pour que ça cuise. Une autre pièce servait de studio pour prendre les photos des plats, pour le magazine Signé M

Le lac au bout du terrain

Allons voir dehors. La cour arrière offre tout ce qu'il faut pour profiter de l'été : un bel endroit pour cuisiner, un spa pour relaxer et de la place en masse pour les amis, qui sont toujours nombreux chez le couple. Au bout du terrain, l'immense lac Saint-Louis qui clapote, tout cela à 20 minutes du centre-ville de Montréal. Que demander de plus ?

« La quiétude, voir le lac en prenant son café le matin... je pensais finir ma vie ici », avoue Patricia, qui se montre toutefois emballée par le nouveau projet de la famille : Louis-François et elle s'affairent actuellement à rénover leur nouvelle maison, située à Saint-Jean-Baptiste, sur la Rive-Sud. Une maison des années 80 dans la montagne, avec une vue à couper le souffle, paraît-il. Les rénovations ne lui font pas peur. « Louis-François et moi, on n'a aucun problème avec ça. C'est super agréable, on a la même vision, et on implique les enfants [Benjamin, 16 ans, Gabriel, 7 ans, et Florence, 3 ans]. »

Patricia et Louis-François ont aussi mis en vente leur chalet de Saint-Hippolyte. Fini la course du vendredi, la glacière à remplir, le ménage, le gazon et l'entretien de deux maisons... Louis-François, qui est vice-président de la restauration à La Cage Brasserie sportive, sera plus proche de la société mère, à Boucherville. « C'est une autre phase pour nous. On va avoir des animaux, on a un autre projet, on a d'autres plans », lance Patricia, mystérieusement.

Photo Gabriel Martineau ImmobliaPhotographie, pour Patrick Charbonneau Via Capitale Platine

C'est ce qu'on appelle un grand salon double. Les planchers du rez-de-chaussée sont en bois torréfié.