François Mercille et Judith Morin ne s'en cachent pas: ils aiment le changement. «C'est notre troisième maison à Saint-Lambert. Avant, on a habité un peu partout.» Tout ça, en 30 ans de vie commune. Bien sûr, les Québécois sont des habitués des déménagements, mais cinq, six maisons en 30 ans, c'est beaucoup.

La dernière en lice, à Préville-en-Bas, ils l'ont beaucoup aimée.

On les comprend.

Le cottage de briques rouges est solidement assis sur un grand terrain sous les arbres. La nature, joliment aménagée, abonde en végétaux. Des fleurs, des arbustes, des vivaces, des graminées. Et c'est sans parler de la cour et de sa formidable piscine.

François et Judith ont acheté la maison en 2010. Une histoire singulière. 

«Elle appartenait à un armateur qui, pour une raison qu'on ignore, l'a abandonnée, raconte Judith.

- Abandonnée?

- Oui, un jour, il est parti en toute hâte avec sa famille. C'était sûrement en toute hâte parce qu'on nous a raconté qu'il restait des sandwichs à moitié grignotés sur le comptoir!»

Toujours est-il que la propriété s'est retrouvée... sans propriétaire. Bien située au bout d'une rue tranquille, elle a attiré l'attention d'un entrepreneur, qui l'a achetée dans le but de la transformer et de la revendre.

«Sauf qu'après l'avoir rénovée avec des matériaux haut de gamme, il semblerait qu'il ait manqué de souffle. Quand on l'a visitée, on a rapidement vu qu'il restait quelques détails à compléter.»

Qu'importe, le charme avait opéré. Après tout, la maison était pratiquement terminée et l'emplacement leur plaisait. «Elle était plus grande que la précédente [dans le vieux Saint-Lambert] et on se sentait comme à la campagne.»

Préville-en-Bas, voyez-vous, c'est un peu la campagne. Pas de trottoirs, des espaces verts généreux, de grands arbres matures. Dès sa fondation, en 1944, chaque maison devait respecter des normes de construction, compatibles avec le terrain et l'environnement.

Toujours est-il que le couple a fait une offre qui a été acceptée.

Travaux minimes

Il restait les garde-corps et les mains courantes à installer, ainsi que quelques calorifères. Le travail avait bien été fait. Une bonne chose, car le couple ne souhaitait pas se lancer dans des rénovations extrêmes.

La blancheur des murs s'allie parfaitement aux lattes noisette du bois exotique au sol et sur certaines surfaces verticales. Il y a quelques accents de couleurs ici et là, provenant majoritairement des orchidées, dada de Judith. L'effet est très apaisant et chaleureux.

Ça, c'était pour la maison. Il restait la question du terrassement. «Le terrain avait été négligé. On s'est dit: "Tant qu'à faire..."»

Le couple a engagé l'entreprise Paysages Rodier, qui leur a fait une proposition irrésistible. «On les a engagés et on les a laissés en paix pendant les trois mois qu'ont duré les travaux.»

Le résultat est impressionnant. Tellement que le terrain a remporté un prix au concours d'aménagement de l'Association des paysagistes professionnels du Québec en 2014.

Le couple souhaitait arrimer la propriété bâtie durant les années 70 (peut-être même les années 60, on ne le sait pas trop), mais rénovée entièrement, à un jardin qui se voudrait contemporain et épuré, un look qui se retrouve dans les intérieurs. La simplicité dans son plus chic. D'ailleurs, c'est le nom que Paysages Rodier a donné à son projet: «simple et chic».

À l'avant, le paysagiste a aligné des murets bas en pierre rectilignes, inspirés en partie par l'architecture de la maison. Il a inclus des pierres de couleur anthracite qui s'allient aux éléments noirs qui encadrent les ouvertures de la maison. L'ancienne cour est maintenant entièrement consacrée à la piscine et à ses terrasses.

Le couple quitte sa maison parce que l'appel du changement s'est fait sentir, une fois de plus. Leur grande fille a quitté le nid et la maison est trop grande. Cette fois, les Morin-Mercille abandonnent leur cher Saint-Lambert pour retourner à Outremont, où ils habiteront dans un condo. Inutile d'ajouter que ledit condo aura une grande terrasse.

Photo Immeubles Stuart

On entre dans la maison par l'une des deux portes. Celle-ci, plus près du garage, mène vers la cuisine et la mezzanine.

La propriété en bref

Prix demandé: 1 499 000 $

Année de construction: 1975

14 pièces, comprenant 3 chambres, 2 salles de bains, 1 salle d'eau, 1 foyer au gaz, air conditionné, garage double, piscine creusée.

Superficie du terrain: 14 101 pi2

Évaluation municipale: 947 300 $

Impôt foncier: 10 159 $

Taxe scolaire: 2102 $

Courtière: Erin McGarr, Immeubles Stuart

Consultez la fiche de la propriété: https://www.centris.ca/en/houses~for-sale~saint-lambert-monteregie/24910122?view=Summary

Photo Immeubles Stuart

La seconde porte d'entrée mène vers le salon, le bureau et les pièces centrales.