Verrière sur le lac Saint-Louis à Beaconsfield

Difficile d'imaginer, en inspectant la devanture aveugle du plain-pied, qu'une fois passé le seuil, on surplomberait totalement le lac Saint-Louis. Et pourtant...

Le terrain en pente derrière la maison ne se laisse pas deviner du chemin Lakeshore, à Beaconsfield. Cet accident terrestre a permis à Anne-Charlotte et David Caroni d'installer une immense façade vitrée sur deux paliers à l'arrière de la maison. La perspective dévoile l'étendue d'eau qui, au cours de notre visite, était couverte de glace et brillait comme des diamants. La formidable façade permet à toutes les pièces d'avoir vue sur le lac.

La transformation complète du bungalow est le dernier d'une série de projets de la famille. Les Caroni forment un clan: deux parents et cinq enfants de 11 à 25 ans. En 2002, les parents ont mis le cap sur le Québec pour une aventure qui ne devait durer que trois ans, peut-être cinq. «Comme bien des Français [la famille habitait Lille], nous voulions vivre le rêve américain, explique Anne-Charlotte Dumée Caroni. Nous sommes d'abord venus en vacances, sans les enfants. Nous avons découvert un peuple gentil, accueillant, pas stressé et totalement axé vers les enfants. Nous avons été séduits.»

La famille de six (la petite Eulalie n'était pas encore arrivée) s'est d'abord installée à Mont-Royal, pas très loin du collège Stanislas, afin que les enfants poursuivent le programme français. «Nos fils participaient à des compétitions de karaté qui nous obligeaient à voyager. C'est là qu'on a découvert l'Ouest-de-l'Île et son bord de l'eau.»

Les parents ont tout de suite craqué pour ce coin dont ils ignoraient l'existence. Déménager les forcerait à changer les enfants d'école et à abandonner le programme français. «Mais on s'enracinait. On s'est dit, on est venus ici pour s'intégrer, les enfants seront inscrits dans le système québécois. Une décision qu'on n'a jamais regrettée.»

Ils ont d'abord acheté une maison en bordure du lac qu'ils ont rénovée. Puis, ils ont déménagé dans une deuxième, qu'ils ont également mise à leur main. Chaque fois, à cinq minutes de l'école Saint-Rémi. «Dans la deuxième maison, rue Thompson Point, nous avions six chambres, une pour chaque enfant. À mesure qu'ils partaient, nous nous disions qu'une maison plus petite serait mieux adaptée à nos besoins.»

Anne-Charlotte, une aidante à domicile, connaissait un couple âgé qui habitait un bungalow à, vous l'aurez deviné, cinq minutes de chez elle. «J'aimais cette maison et je me disais qu'elle serait idéale pour notre famille rétrécie. Quand est venu le temps pour l'épouse de la quitter, elle a accepté de nous la vendre.»

David, homme d'affaires ferré en nouvelles technologies et président d'une entreprise de produits architecturaux et structuraux, aime les défis, surtout ceux liés à la construction. «C'est lui qui a imaginé les lieux. Je me suis occupée des autres détails!» Mille détails, il va sans dire. Le résultat est une maison ouverte et lumineuse, où les accessoires technologiques côtoient les éléments chaleureux. En somme, une résidence moderne où l'on a d'abord songé à faciliter la vie de ses propriétaires.

Domotique et tiroir-ascenseur

David nous a jasé de quelques-uns de ses gadgets par Facetime pendant qu'il était en voyage. «On a installé 185 spots pour l'éclairage. On peut contrôler à distance par téléphone intelligent tous les interrupteurs de la maison.» Par exemple, on peut ajouter de la luminosité par temps gris ou en modifier l'intensité. La lumière pourra être jaune ou blanche. Une caméra surveille les visiteurs, et quand ils appuient sur la sonnette, le son se fait entendre sur les cellulaires des propriétaires.

Dans la cuisine, la hotte au-dessus de la plaque chauffante à induction est encastrée dans le plafond afin de ne pas gêner le regard. Il y a deux tiroirs réfrigérants près du grand frigo et un lave-vaisselle à double tiroir. Notre coup de coeur: une armoire dissimulée au milieu de l'îlot qui se hisse en appuyant sur un bouton, révélant des appareils de cuisine «essentiels» aux épicuriens. Le couple y dissimule notamment un Thermomix et un appareil pour brasser la bière. Une fois l'armoire rentrée, on n'y voit que du feu.

La famille quitte sa maison pour se rapprocher de ses grands enfants qui habitent la ville et de la nouvelle école secondaire de la plus jeune. Ils cherchent une maison à rénover, évidemment!

La propriété en bref

Prix demandé: 2 990 000 $

Année de construction: 1973

12 pièces comprenant 4 chambres, 3 salles de bains, 1 salle d'eau, 1 foyer au gaz, piscine creusée, garage double, planchers chauffants.

Superficie du terrain: 12 415 pi²

Évaluation municipale: 1 350 000 $

Impôt foncier: 11 522 $

Taxe scolaire: 2332 $

Courtier: Eric Taranowski, Profusion Immobilier Inc. 514 947-7653

Consultez la fiche de la propriété: https://www.centris.ca/fr/maison~a-vendre~beaconsfield/9547303?view=Summary