Notre hôte est une personnalité connue qui ne souhaite pas être nommée. Aussi utiliserons-nous le pseudonyme employé par son courtier. Appelons-le donc Bond, James Bond.

Le Château sur la rue Sherbrooke Ouest, conçu par les architectes Ross and Macdonald, est un immeuble à la stature imposante qui évoque bien le nom qu'on lui a donné. Avec sa pierre de taille, ses portes cochères, ses tourelles, ses longs corridors intérieurs, l'édifice à copropriété indivise situé au coeur du Mille carré doré appartient à un autre siècle. Mais qu'allait donc faire là James avec cet appartement résolument moderne ?

RECEVOIR COMME IL SE DOIT

James est un homme d'affaires qui a une vie très active ; ça lui prenait un pied-à-terre dans la métropole, lui qui habite la banlieue nord avec sa femme et ses enfants. Ce condo lui sert surtout pour deux raisons : pour dormir après des fêtes tardives ou pour faciliter la vie à ses invités lorsqu'il reçoit des amis qui viennent d'un peu partout dans la région.

L'immense table dans la salle à manger est là pour prouver que 14 convives peuvent festoyer ensemble. Dans le but de simplifier les choses, surtout en hiver, il a choisi d'avoir des planchers recouverts d'un matériau qui s'use moins que le bois et s'entretient plus facilement : le marbre italien a été la solution. Quoique...

Au Château, le syndicat des copropriétaires exige que le sol des appartements soit recouvert aux trois quarts de tapis ou de moquette pour éviter les bruits intempestifs. Qu'à cela ne tienne, James a opté pour refaire plancher et plafond afin d'insonoriser. Et tant qu'à faire, il a profité de ces brèches temporaires pour faire installer de la plomberie neuve. Tout cela a quand même coûté deux ans de travaux.

UNE VISION INCERTAINE

Au départ, l'achat de l'appartement en 2010 participait d'une vision à plus long terme. James se disait qu'il pourrait acheter l'unité de son voisin afin d'agrandir et de transformer le tout en résidence principale.

Mais l'homme s'avérait trop gourmand financièrement et tentait maladroitement de vendre l'idée qu'il avait de belles boiseries. Il ne savait pas que James aime le marbre et qu'il avait enlevé six portes coulissantes en bois lors de la rénovation. Le projet a tourné court, d'où l'idée de vendre. Mais James n'est pas pressé puisqu'il s'agit d'un condo qui n'est occupé qu'occasionnellement. Qui sait si un nouveau voisin, plus accommodant, ne voudra pas un jour lui vendre la porte d'à côté ?

D'ici là, le couple profite pleinement de ce condo étonnant et qui détonne dans ce château. Lors des rénos, James a pensé à des gadgets dignes des films de l'agent secret. Grand amateur de cigares, il a installé des lampes au-dessus de la table de la salle à manger qui incluent un... ventilateur. Deux pas plus loin, rebelote avec trois autres suspensions inspirantes et aspirantes au-dessus du comptoir !

Sans compter les deux hottes de la cuisine. Aucune trace de fumée n'est décelable. Autre détail surprenant : au toucher d'un bouton sous le comptoir-lunch en marbre, celui-ci s'élève ou s'abaisse électriquement ! Dans la salle d'eau, encore une surprise : une toilette-bidet munie d'un ventilateur pour s'assécher. Vivement une visite dans le nouveau garage intérieur de l'immeuble pour voir de quoi a l'air la voiture de James Bond...

La propriété en bref

Prix demandé : 1 095 000 $

Année de construction : 1928

Pièces : 6 dont 1 chambre et 2 salles de bains/d'eau

Comprend : 2 fours Fisher & Paykel, 2 plaques de cuisson à induction, four à micro-ondes, 2 hottes Elica, 2 lave-vaisselle, 5 hottes suspendues pour la fumée des cigares ainsi que les stores.

Superficie : 1550 pi2

Évaluation municipale : une partie de 74 700 000 $ (copropriété indivise)

Impôt foncier : n/d

Taxe scolaire : n/d

Charges de copropriété : 1891 $ par mois

Courtier : Brian Dutch, RE/MAX du Cartier inc., 514 386-2902