On accède à l'île Ducharme par un petit pont qui enjambe la rivière des Mille Îles. C'est l'une des 1000 îles de la rivière du même nom. Enfin, peut-être pas 1000, mais des dizaines certainement. Elles ne sont pas toutes habitables, mais celles qui le sont ont trouvé preneur depuis un demi-siècle. Des promoteurs ont flairé la bonne affaire en achetant puis divisant les terrains riverains pour les offrir aux férus de beaux espaces.

En 1996, Suzanne Racine et Gilles Ouimet demeuraient à Nouveau-Bordeaux quand ils ont entrepris de se rapprocher de leur lieu de travail. Médecins (elle est ophtalmologiste, il est pneumologue), ils travaillaient à Saint-Jérôme. «Nous avions trois critères: une maison au bord de l'eau, dans un lieu qui nous rapprocherait de notre travail et qui serait située dans une jolie ville.» Rosemère semblait tout indiquée. «Nous serions à l'envers de la circulation, près de l'autoroute, et nos enfants [des jumeaux d'une quinzaine d'années à l'époque et une petite fille qui est arrivée plus tard] pourraient pratiquer leurs sports préférés. Et en ajouter d'autres!»

Après quatre ou cinq visites dans le quartier, la décision s'est prise rapidement. «En entrant dans la maison, nous savions. La vue nous a happés.» Ça et l'ensemble de la propriété, il va sans dire.

La maison en pierre avait été construite par un ingénieur qui avait séjourné en Grande-Bretagne. «Je crois qu'il avait été influencé par les manoirs de la campagne anglaise.» Avec ses pignons anthracite et sa clôture en pierre à l'entrée, on s'imagine dans un conte de Lewis Carroll. À tout moment, on s'attend à voir un grand lapin blanc surgir des bosquets.

Des détails surprenants



La maison aussi comporte son lot de surprises. «Cette demeure a été construite lentement et avec soin, explique Mme Racine. Cela a pris deux ans pour la compléter. En plus du souci apporté à l'assemblage, nous avons découvert que les matériaux sont de grande qualité.» À preuve, elle nous ouvre ses placards. Tous, sans exception, sont bardés de lattes de cèdre. Les portes des grilles ainsi que les boîtes à fleurs sont en inox et les fleurs sont hydratées par un système d'irrigation. La hotte au-dessus du foyer à quatre faces est également en inox.

Les rénovations subséquentes réalisées par les propriétaires sont de même acabit. La cuisine, par exemple, a été rénovée récemment en bois exotique africain choisi pour s'harmoniser avec les pièces sculptées achetées lors des voyages du couple. «On a caché les électroménagers derrière ce même bois pour créer une homogénéité», note Mme Racine.

Certaines des salles de bains sont également récentes. Celle qui est adjacente à la chambre principale est pourvue d'une grande baignoire autoportante en émail. Une rareté de nos jours.

Photos fournie par Sotheby's International Realty

Photos fournie par Sotheby's International Realty

Jeux d'eau

La cour, fleurie et entourée d'arbres matures et de thuyas en bordure, donne sur la rivière. Elle la surplombe, ce qui assure une certaine intimité à la famille quand pagaient les kayakistes. «Nous avons refait les murets près de l'eau pour empêcher que s'érodent les sols», ajoute Mme Racine. L'eau, à cet endroit, est peu profonde. L'hiver, la rivière gèle et les fondeurs peuvent skier jusqu'aux autres îles.

L'île Ducharme n'est pas très grande, mais elle compte plusieurs propriétés luxueuses. C'est également ce qui a attiré le couple quand il était en quête d'une maison. «L'ensemble est harmonieux.»

La maison à pignons, très grande et idéale pour la famille, est devenue... trop grande, une fois les enfants envolés, comme c'est souvent le cas. Prochaine étape: un plus petit chez-soi, assurément au bord de l'eau.

La propriété en bref

> Prix demandé: 1 750 000$

> Année de construction: 1987

> 12 pièces comprenant 6 chambres, 3 salles de bains, 1 salle d'eau

> Superficie du terrain: 20 120 pi2

> Évaluation municipale: 1 339 500$

> Impôt foncier: 8235$

> Taxes scolaires: 3223$

Courtière: Carole Lemieux, Sotheby's International Realty

Photo fournie par Sotheby's International Realty