De loin - et même de très loin -, on la voit. Observatoire ou ovni? L'immense mur de fenêtres en arc laisse croire qu'il se trame des expériences scientifiques derrière les parois transparentes. De la science, oui, assurément. Mais pas celle que vous pensez. Plutôt, une science d'architecture bioclimatique de haute technologie qui a permis de loger une famille qui voulait mélanger confort extrême et nouvelles technologies.

Le scientifique derrière l'exploit s'appelle Jean-Robert Tremblay, un technologue en génie du bâtiment. La famille qui occupe la maison, celle de Michel Martin, ingénieur, et de Caroline Huppé, naturopathe, l'a rencontré un jour qu'ils cherchaient un terrain en haut de montagne. «J'en connais des terrains, des terrains magnifiques», leur a-t-il dit. Le couple part en explorateur dans la Réserve Ogilvy, un site qui couvre une superficie de plus de 55 millions de pieds carrés. Et tombe sur ce vaste espace qui surplombe montagnes, lacs et forêt. À huit minutes de Saint-Sauveur et de Sainte-Adèle. M. Tremblay leur propose alors une construction nouveau genre.

Ils foncent. Leurs enfants ont alors 9, 11 et 13 ans.

La construction de leur maison méticuleusement songée commence en avril et se termine... trois mois plus tard.

Pourquoi si peu de temps? «Les poutres et les pièces en forme de trapèze que nous utilisons sont préusinées, fabriquées par des équipements robotisés assistés par ordinateur, dit le cofondateur de PolygHome et inventeur des maisons Bone Structure. Chaque trapèze est constitué d'une structure rideau faite de montants d'aluminium formant huit carreaux. Chacun peut contenir une vitre, un capteur solaire ou un panneau de finition. Il suffit de les assembler une fois sur place pour construire la maison.»

Michel Martin a également mis la main à la pâte. Mme Huppé a conçu l'intérieur et les éléments décoratifs.

Vivre dehors

Le résultat est impressionnant. Avec les 19 trapèzes, les 14 pièces de la maison sont lumineuses et vastes. «J'ai toujours l'impression de vivre dehors, confie Mme Huppé. On a peu de rideaux, sauf dans une des salles de bains, installés surtout pour les visiteurs. Sinon, il n'y a que les animaux qui nous voient.»

Outre la beauté des lieux, il y a l'aspect énergétique et technologique. Par exemple, les montants verticaux qui encadrent les façades sont percés de plusieurs trous de la taille d'un bouton. «Ces petites ouvertures agissent comme contrôleur d'air et le climatisent, soit en le chauffant, le rafraîchissant, l'humidifiant ou le refroidissant. En propulsant l'air parallèlement le long des vitres, elles servent d'isolant entre l'extérieur et l'intérieur», explique M. Martin.

On ne vous parlera pas des accumulateurs thermiques ou des matériaux verts utilisés, pas plus que du plancher fabriqué par un processus de bois laminé ou de l'optimisation de l'espace qui laisse imaginer des ouvertures beaucoup plus vastes.

Non, on se contentera de vous dire qu'on a un petit moment de souffle coupé en passant le seuil. La vue est... belle. Tellement belle.

Les enfants de la famille ont vieilli et les grandes écoles les attendent. Les parents ont donc décidé de se rapprocher de la ville. Leur aventure aura été brève, mais tellement... belle.

La propriété en bref

> Prix demandé: 1 375 000$

> Année de construction: 2011

> 14 pièces, dont trois chambres, deux salles de bains, deux foyers (dont un foyer de masse et un four à pain), deux grands placards de type walk-in

> Superficie utile: 2880 pi2

> Superficie du terrain: 94 000 pi2

> Coût d'énergie: 2400$

> Évaluation municipale: 826 200$

> Impôt foncier: 6147$

> Taxes scolaires: 60$

> Courtières: France Rémillard (514 935-3337) et Marie-Claire Rémillard (450 327-6161), Profusion Immobilier, Christie's International Real Estate.