À l'époque, en 2000, ils étaient petits; certains suivaient des cours de musique et donnaient parfois des concerts. Comme celui au Pensionnat des Sacrés-Coeurs, où le grand-père fait remarquer à sa fille que Saint-Bruno-de-Montarville serait un bel endroit pour s'installer avec sa petite famille. De quatre enfants, quand même.

Madame part à la chasse et trouve quelques résidences intéressantes. Son mari intervient alors et porte son choix sur une grande maison qui offre beaucoup de potentiel à ses yeux d'ingénieur. Sa femme, comptable, est parfaitement d'accord. Il faut négocier le prix, qui est trop élevé, mais surtout, faire valoir au vendeur qu'il n'a que deux chambres à coucher à offrir, alors que les nouveaux proprios en ont besoin de près du triple. L'affaire est scellée. Direction: le flanc du parc national du Mont-Saint-Bruno.

La maison a été construite en 1984 sous la houlette d'un ingénieur allemand qui avait de bonnes idées, mais dont le goût n'était pas au diapason de celui des nouveaux arrivants. Les travaux s'annoncent nombreux et longs, car le bâtiment fait plus de 5000 pi2 sur trois niveaux. Et le budget n'est pas illimité: il faudra donc se résoudre à étaler les chantiers dans le temps. On y travaille depuis plus de 10 ans!

Comme larrons en foire

Certains designers ont été appelés à la rescousse, avec succès dans la cuisine, sans résultat ailleurs. Un architecte a aussi été mis à contribution à compter de 2008 et rôde encore autour: François-René Macé était d'ailleurs présent lors de notre visite. Il faut dire que Nathalie Blondeau fait appel à ses services dans le cadre de son travail: elle dirige Optimum Caraïbes, spécialisé en location de villas. Pour compléter le portrait, Patrick Renaud, qui travaille à son compte, s'assure de la gestion sur place de ces résidences qui font souvent l'objet de rénovation avant d'être mises en marché. Ils s'entendent donc tous comme larrons en foire. Au point qu'il est parfois difficile de départager la contribution précise de chacun dans la résidence.

Au début, Nathalie est un peu désorientée dans cette maison biscornue, sous-utilisée et souvent mal finie.

Pourtant, les qualités abondent: le terrain arrière, fortement en pente, est un boisé mature orienté vers le sud; la fenestration est généreuse et ne manque pas d'originalité; les volumes intérieurs présentent un grand intérêt compte tenu de la hauteur...

L'aménagement antérieur donnait la vedette au pin, à la céramique en terracotta, à des jardinières et à des fontaines: aux antipodes de ce que voyait le couple pour sa famille. On a dégarni des poutres habillées pour découvrir un beau bois brut, remodelé une cheminée qui manquait de souffle, créé une chambre sur une mezzanine qui finissait en queue de poisson, installé un aquarium fabuleux dans un endroit stratégique, repensé les escaliers avec garde-corps en verre, mais aux poteaux en bois tourné!

Le point d'orgue du lieu est sans conteste ce que les occupants appellent l'atrium: une pièce sise au centre, sous des lanterneaux, avec de hauts plafonds et des percées visuelles. Quand Pénélope se met au piano, on se croit presque dans une cathédrale.

Cette belle époque s'achève tout doucement, car les enfants sont maintenant grands, et la maison aussi.

La propriété en bref

>Prix demandé: 1 395 000$

>Année de construction: 1984

>Pièces: 18, dont 5 chambres, 3 salles de bains et 2 salles d'eau

>Comprend: électroménagers, tabourets, luminaires, téléviseur et aquarium dans la cuisine; habillages de fenêtres et volet électrique dans la chambre principale; spa, table de billard et aspirateur central.

>Évaluation municipale: 891 800$

>Impôt foncier: 5202$

>Taxe scolaire: 1278$

>Courtières: Marie-France Dupont et Claudia Ponce, Royal LePage Privilège, 450 441-1576