Pourquoi décide-t-on d'aller s'installer à Saint-François-du-Lac, un petit village de 1600 habitants, quand on a habité Montréal et Québec? Un endroit qui n'a ni montagne, ni bord de l'eau pour épicer la vue. Comble de curiosité: choisir d'élire domicile dans un... presbytère!

C'est qu'on décidé André et Nicole, des retraités, lors d'un retour au pays après une absence de quelques années. Ils ont demandé à leur courtier immobilier de leur trouver un emplacement à mi-chemin entre la Vieille-Capitale et la métropole pour leur faciliter la tâche quand viendrait le temps d'aller visiter leurs enfants installés dans ces villes. Par ailleurs, ils ont opté pour un presbytère, car ils adorent le calme et la tranquillité. «J'ai grandi à la campagne et mon conjoint aussi. On s'est bien trouvé ici: les gens sont accueillants et on s'est fait des amis», relate Nicole.

Arrivés en 2008, ils ont entrepris quelques travaux extérieurs pour rendre leur demeure plus privée. Ils ont transformé une partie du stationnement de l'église en terrain gazonné, creusé un petit étang et installé une haie.

Attirés par le chantier, les paroissiens sont venus prendre des nouvelles et échanger des souvenirs à propos du presbytère avec les nouveaux propriétaires. Certains, venus des environs, demandaient même où était le curé, pour rigoler ensuite de leur méprise, car le lieu de culte est encore très fréquenté par la population. Nicole fait remarquer qu'elle reçoit beaucoup de visite malgré leur éloignement relatif. Et la région se prête à des promenades et des sports d'hiver. Nos anciens urbains sont donc parfaitement heureux.

Lorsque Nicole et André ont pris possession de l'édifice, l'ancien propriétaire avait déjà fait un travail remarquable de restauration. Ils n'ont eu qu'à installer leurs meubles dans cet écrin plus que centenaire. Le lieu suinte le vrai, l'authentique, l'ancien. Les parquets des deux étages sont faits de fines planches de pin vernies. Les détails architecturaux abondent: moulures, portes, cimaises, porte-manteaux, escalier et volets affichent tous des bois d'origine et bien conservés.

De belles suspensions, d'intéressants vitraux, des calorifères en fonte, parfois surmontés de marbre, tout ce faste s'explique, car cette petite paroisse à l'église patrimoniale avait l'habitude de recevoir la visite de l'évêque dans la résidence du curé. La partie arrière de l'édifice, destinée aux domestiques, a d'ailleurs une facture beaucoup plus sobre; elle est néanmoins prisée par les actuels occupants. À l'étage, on retrouve toutes les chambres. Celle des propriétaires est un ancien salon autour duquel gravitent cinq chambres à coucher qui servaient jadis à loger les ecclésiastiques de passage, mais qui sont devenues aujourd'hui pièce de rangement ou vestiaire, quoique certaines comprennent encore un lit.

Face à la possibilité que Nicole et André, des voyageurs devant l'éternel, aillent s'installer une partie de l'année à l'étranger, le courtier les a mis en garde: il sera difficile de vendre votre propriété, vous ne devriez donc pas trop tarder à le mettre en vente. Et voilà comment on s'est retrouvé à écrire ce texte. Nos hôtes non plus ne sont pas pressés: ce lieu particulier est devenu leur domicile à eux. S'ils ne vendent pas, ils continueront d'en faire leur mode de vie.

La propriété en bref

> Prix demandé: 670 000$

> Année de construction: 1899

> Pièces: 21, dont 11 chambres, 3 salles de bains et 2 salles d'eau

> Comprend: four encastré et plaque au gaz, lave-vaisselle, luminaires, système d'alarme et habillages de fenêtre

> Évaluation municipale: 300 300$

> Impôt foncier: 3448$

> Taxe scolaire: 1068$

> Courtier: Noella Bergevin, Groupe Sutton Excellence, 450 662-3036