Il était une fois un architecte amateur de vélo. Un jour qu'il longeait la piste du parc linéaire près du Saint-Laurent à Verdun, il aperçut une clôture à neige orange qui ceinturait les débris d'un immeuble incendié. Une idée germa: c'est ici que je construirai ma maison, se promit-il.

Après en avoir acheté les ruines ainsi que le triplex bâti sur le même lot (qu'il revendit par la suite), il se mit à la tâche. Il traça les plans d'un cottage en rangée (avec mezzanine) et érigea lui-même sa maison de rêve grâce à son permis de constructeur. Comme c'était un professionnel, il se fit plaisir en osant ce que ce peu osent: il inversa l'implantation des pièces.

C'est ainsi qu'au rez-de-chaussée, ce sont les chambres qui accueillent le visiteur. Mais d'abord, il faut franchir un hall blanc coupé d'un escalier en pierre Saint-Marc et garde-corps en verre. Rapidement, on file vers la chambre à coucher principale et son vestiaire ouvert aux deux extrémités, ainsi que la salle de bains où trônent une vaste douche et une grande baignoire, encastrée, ce qui allège l'espace visuellement. Une chambre d'ami partage les lieux.

De l'escalier lumineux, on accède aux pièces à vivre. Le séjour est baigné de lumière grâce à des fenêtres de plain-pied qui suivent l'angle de la maison. Qu'on soit assis ou debout, le spectacle est magique: le fleuve se profile au loin sur une distance d'environ un kilomètre. La vue du boulevard LaSalle en contrebas disparaît: on flotte littéralement entre ciel et terre, tout en lorgnant la verdure du parc de l'autre côté de la rue. Une vue imprenable dans le vrai sens du mot: à cet endroit, aucun arbre n'obstrue la rive. La salle à manger et la cuisine blanche immaculée partagent cette aire à l'étage. Détail intéressant, un foyer au bois (installé avant le moratoire) est encastré à mi-mur. Un parquet en érable teint gris métallisé participe au look très moderne de la maison.

À défaut de pouvoir construire un troisième étage, ce que le zonage ne permettait pas, le propriétaire Maxime Duquette a astucieusement traité le dernier niveau en mezzanine.

La salle à manger poursuit sa lancée visuelle du côté du bureau, auquel on accède par un étroit escalier de bois et d'acier. Comme ailleurs dans cette résidence de 2700 pi2, la hauteur des fenêtres y est modulée pour tenir compte de la vue offerte par la nature ambiante.

Tout à côté, une gigantesque terrasse, équipée de sorties d'eau et d'électricité, profite d'une orientation est-sud-ouest. Encore là, on respire l'air et on se rince l'oeil de ce que le Montréal riverain a de meilleur.

Le sous-sol est presque un logement à lui seul. La spacieuse salle familiale étale une céramique... chauffante. Une chambre, très claire grâce à la fenestration, jouxte une salle de lavage dotée d'une toilette, d'une douche et de plusieurs rangements. Un réduit sous l'escalier fait office de cave à vin.

Pourquoi diable notre architecte veut-il déménager d'une maison aussi claire, aussi calme, aussi agréable? En roulant à vélo du côté de la Rive-Sud, il a trouvé un autre beau défi à relever. Gageons que l'histoire se répétera...

La propriété en bref

Prix demandé: 749 900$

Année de construction: 2008

Nombre de pièces: 12, dont 3 chambres + 2 salles de bains + terrasse

Comprend: spots encastrés, électroménagers, aspirateur central, thermopompe, stores

Évaluation municipale (2013): 441 000$

Impôt foncier: 4202$

Taxe scolaire: 875$

Vue sur le Saint-Laurent et un parc linéaire

Courtier: François Mackay, Groupe Mackay agence immobilière, 514 637-9755