Francine Charbonneau et Claude Mercier maniaient volontiers le marteau et la perceuse quand ils ont décidé, la cinquantaine bien entamée, de se lancer dans la construction d'une première maison à la campagne- à partir de rien.

Ils ont fait appel à une architecte pour les accompagner dans cette aventure.

Le plus dur a été de trouver le terrain.

«On a eu un choc quand on a commencé à chercher, raconte Mme Charbonneau, qui résidait à Laval avec son mari. Proche de la 15, c'était cher et petit comme un timbre-poste. Même les bords de lac. Souvent, c'est déjà tout construit [alentour], ou trop loin, ou il n'y a rien: la route pour s'y rendre n'est pas faite, il n'y a pas de services, etc.»

Premier découragement, donc. Mais grâce au réseautage avec une agence immobilière recommandée par leur architecte, ils ont trouvé un terrain boisé de 15 acres à Saint-Hippolyte.

«Vu la taille du terrain, nous avons droit au titre de producteur forestier» enchaîne M. Mercier, 60 ans. La coupe d'arbres et les éventuelles plantations sont «subventionnées en partie». Ici, une large lisière a été préservée en façade, laissant à peine entrevoir l'un des nombreux lacs dotant cette municipalité des Laurentides.

La pente est drue derrière la maison. Altitude: environ 400 m. C'est le terrain de jeu des geais bleus, une terre de feuillus sillonnée d'anciens sentiers dont aiment profiter les anciens bohèmes.

Travailleurs à domicile

Il s'agissait d'un deuxième retour à la terre pour le couple épris d'ornithologie et de jardinage qui avait déjà tâté du macramé et vécu d'un élevage de chèvres. Après la naissance de ses deux filles, il a cependant eu envie de voyager et de... changer d'emploi.

Consultante auprès de compagnies pharmaceutiques, Mme Charbonneau travaille de la maison. Le bureau, aménagé en rez-de-jardin, offre une vue sur une cabane d'oiseaux, seul élément construit visible à travers les fenêtres de ce niveau. Près de là se trouve l'entrée secondaire, devenue à l'usage la plus utilisée des deux parce que c'est la plus proche du stationnement.

Au rez-de-chaussée, un piano à queue trône dans la salle de séjour, conçue expressément pour cet instrument. Il y a un foyer au bois. Il est habillé de carreaux d'ardoise. Une banquette aussi large qu'un lit de jour court sous des fenêtres. «L'hiver, c'est agréable de s'asseoir ici en écoutant du bon jazz, avec un verre de vin», dit-elle.

Le séjour s'ouvre sur la salle à manger, avec la cuisine tout au fond. Les grandes armoires sont de style shaker, en merisier. Cachées à gauche d'une porte-fenêtre, une table et deux banquettes forment le coin-déjeuner qui comporte des fenêtres sur trois côtés. C'est l'endroit préféré de madame pour pianoter sur son portable, tandis que M. Mercier, qui travaille en sécurité informatique, préfère pour ce faire la table de la salle à manger, exposée au sud.

Différentes hauteurs de plafonds, jusqu'à 12 pi par endroits, et des détails architecturaux caractérisent tout l'intérieur, notamment la salle de télé qui se déploie sous le plafond cathédrale du troisième étage. Idem pour la chambre d'invités.

Couloir de service

Deux idées de l'architecte ont beaucoup plu aux Charbonneau-Mercier. Primo, celle de limiter le nombre de matériaux: ardoise, céramique (comptoirs de la cuisine et des salles de bains) et deux ou trois essences de bois... De même, il n'y a «que trois couleurs» aux murs: du blanc, une teinte poireau et un vert très subtil. L'idée? Retenir la lumière dans les pièces, conçues pour être lumineuses et chaleureuses en même temps.

L'autre bon coup, la salle de bains attenante à la chambre principale nous le fait découvrir. Une porte coulissante escamotable dévoile une penderie fenêtrée dotée de rangements intégrés. Celle-ci est construite en enfilade avec le vestiaire de l'entrée principale. Le coin lessive se trouve là. De quoi faciliter les besognes ménagères, tout se trouvant à proximité.

Un autre «couloir secret» devait mener au bureau de la cuisine. Idée abandonnée pour faire place à une simple porte près du frigo, derrière laquelle logent grille-pian, micro-ondes, conserves... et tous ces papiers que les proprios souhaitent dissimuler à la vue. Ici trône l'ordinateur. D'ailleurs, l'existence d'internet incite maintenant les deux oiseaux à s'envoler au Costa Rica pour profiter d'un microclimat plus chaud, à l'heure de leur préretraite.

La propriété en bref

Prix demandé: 487 000$

Année de construction: 2006

Nombre de pièces: 10, dont 3 chambres + 2 salles de bains + 1 salle d'eau

Comprend plafonniers et appliques, cuisinière au gaz Thermador, hotte, réfrigérateur, lave-vaisselle, coussins de la banquette

Évaluation municipale (2013): 389 900$

Impôt foncier: 3208$

Taxe scolaire: 788$

À proximité du point de chute d'une navette communautaire

Courtiers: Carmen Dion et Michel Roy, Immeubles des hauteurs, 450 563-5559