Un immeuble beige abrite 14 habitations et presque autant de terrasses mouillées en ce jour de printemps. L'édifice sis au pied de la montagne près de l'avenue du Parc a servi de gymnase pour jeunes hommes juifs. Sa construction remonte aux années 20.

«Des années plus tard, il avait été donné à l'Université de Montréal», indique la courtière immobilière Ulrika Wrese.

Le «Sir Mortimer B. Davis», du nom du philanthrope ayant permis son érection, est devenu un ensemble résidentiel en 2010.

Une piscine semi-olympique demeure fonctionnelle dans la partie est de l'immeuble restauré. Des mosaïques, préservées, décorent le bassin de 25 mètres.

Près de là se trouve une salle d'entraînement. L'ancien gymnase loge les véhicules des résidants.

La grande majorité d'entre eux a aussi une terrasse privée ou un balcon, parfois les deux. C'est le cas pour cette copropriété (divise) qu'annonce Mme Wrese à 899 000$. Un balcon avec garde-corps vitrés est orienté vers le nord-ouest, côté ruelle. On peut y accéder à partir de chacune des chambres à coucher. Mais le clou, c'est la terrasse de 400 pi2 avec vue sur la montagne aménagée au-dessus de l'unité 301, à l'usage exclusif de Léo di Palma, de Guylaine Papillon et de leurs invités.

Madame et monsieur, 54 ans, ont de la chance: l'un de leurs fils, Mario, habite le même immeuble, deux de leurs petits-enfants aussi...

Mont Royal et restos

Mme Papillon a grandi à Richelieu et plaide en faveur d'un train de vie urbain pour les «empty nesters»: «Quand on vieillit et que les enfants ont quitté la maison, on ne devrait pas rester à la campagne», lance la femme de Léo di Palma, chevelure bouclée, sourire Pepsodent. «Ici, tu as tout», fait-elle valoir. Les restos, les cinémas, les musées, les petites boutiques, les hôpitaux, les activités.

La proximité du parc du Mont-Royal à lui seul représente une grande richesse. Mme Papillon se promet d'ailleurs «d'aller essayer le resto» ouvert près du lac des Castors.

Pourquoi vendre 19 mois après avoir emménagé ici? Pour avoir trois chambres au lieu de deux, affirme la jeune grand-mère, assise dans ce lieu dont elle connaît très bien l'idéateur.

Le blanc domine. L'influence scandinave des planchers immaculés (de la série M de Model), c'est ce que nous remarquons en premier quand les portes de l'ascenseur s'ouvrent directement dans cet appartement.

À droite du hall d'entrée privé, les armoires de cuisine sont d'un noir lustré. Elles contrastent avec les autres surfaces comme les comptoirs en quartz blanc. L'immeuble étant alimenté en gaz naturel, cela avait permis l'installation d'une cuisinière au gaz.

Les mêmes tonalités caractérisent la salle de bains/salle de lessive, avec effet mosaïque au plancher de douche.

L'autre salle de bains contient une douche similaire plus grande et une baignoire. Elle est construite en enfilade avec la penderie et la chambre principale.

Deux fois moins d'unités que prévu

Un certain Michel de Muszka a entrepris la transformation du Sir Mortimer B. Davis à la fin des années 2000. «Ce promoteur s'est retiré du projet», indique en entrevue téléphonique Bernard Veilleux, un courtier mandaté pour la vente des unités à ce moment-là.

Des 21 ou 22 unités prévues initialement, plusieurs ont disparu du projet. «Beaucoup de gens ont acheté des doubles», explique M. Veilleux, et c'est un autre promoteur, Mario di Palma, qui a repris le projet en question.

Comme dans un film italien, nous découvrons une histoire de famille en nous mettant à table - avec stylo et calepin - avec Guylaine Papillon: Mario Di Palma est son fils, Ulrika Wrese est sa bru. Plus que cela, Ulrika Wrese et Mario di Palma se sont fait construire une unité quatre fois plus grande et si vous trouvez que 899 000$, c'est cher, attachez votre ceinture parce qu'ils demandent 5,9 millions pour leur propre appartement, d'un chic fou, débordant de marbre et de lumière d'après les photos promotionnelles.

«Les matériaux, c'est l'essentiel de tout espace», dit Ulrika Wrese en soulignant au passage l'esprit visionnaire et créatif de son mari.

La propriété en bref

Prix demandé: 899 000$.

Nombre de pièces: 5, dont 2 chambres + 2 salles de bains.

Comprend systèmes de rangement dans les placards, climatiseur mural, spa, stationnement intérieur.

Évaluation municipale: 610 600$.

Impôt foncier (2011): 5391$.

Frais de copropriété: 4716$.

Taxe scolaire (2011): 1948$.

À proximité du parc Jeanne-Mance, d'une quarantaine de restaurants, dont Le filet, et de la ligne d'autobus 97.

Courtière: Ulrika Wrese, Jutras courtage immobilier, 514 281-6969.