Une maison typée dans un quartier planté d'arbres matures. Où cela? Un indice: la propriété se trouve dans l'une des premières banlieues de Montréal. Eh oui, c'est à Outremont, à 240 m du parc Joyce.

En quatre petites semaines, la maison érigée en 1920 a attiré plus d'un curieux rue Hartland, à quelques portes de l'avenue Van Horne, mais pas trop près justement.

Les propriétaires actuels étaient eux aussi tombés sous le charme.

Les résidants de longue date d'Outremont habitaient le rez-de-chaussée d'un duplex. Au retour d'un voyage de ski, ils avaient remarqué l'affiche à vendre et étaient allés visiter juste «pour voir». La belle d'Outremont était annoncée à moins d'un million. C'était il y a 10 ans à peine. Leur courtière Joëlle Gervais leur avait dit de foncer. Ce qu'ils avaient fait, déposant une offre sans condition. À l'étonnement du propriétaire actuel, le médecin qui habitait l'endroit avait apparemment accepté leur offre sur-le-champ. «Je crois qu'il avait bien aimé nos enfants!», avance l'homme d'affaires qui tient à garder l'anonymat.

L'un des trois enfants du couple ayant quitté la résidence familiale récemment pour aller réaliser ses rêves, la maison et la piscine hors terre se cherchent de nouveaux occupants.

Vitraux et hauts plafonds

Les hauts plafonds, jumelés à un escalier et une balustrade en bois, enjolivent le hall d'entrée. Cette beauté n'avait pas échappé à Philippe Lupien, l'animateur de Visite libre qui avait fait de cette maison le sujet de sa toute première émission il y a neuf ans. En entrevue téléphonique, il se souvient des boiseries, «assez particulières» et des vitraux filtrant la lumière du sud-ouest dans l'escalier... Les propriétaires ont procédé à plusieurs rénovations depuis.

La cuisine notamment a été refaite en 2008. Majoritairement aménagée dans une extension à l'arrière de la maison, elle s'ouvre sur une terrasse en bois traité ajoutée en 2004 et sur une salle de télé. Pratique à l'heure du souper. Il paraît que les cuisiniers de la maison apprécient cet aménagement presque autant que l'îlot sur roulettes. Construit sur mesure, de forme élancée, ce dernier s'avère le plan de travail le plus utilisé de la maisonnée, plus encore que les comptoirs de granit. Sur le sol, exit le bois. De la porcelaine plutôt. Elle imite le cuir à s'y méprendre. «Toute la décoration a été réalisée par le designer Philippe Dagenais», indique la courtière Joëlle Gervais.

Ailleurs au rez-de-chaussée et à l'étage, les parquets ont toutefois été conservés. Voilà un autre trait original de cette habitation. En effet, des lattes de pin sont insérées au centre des chambres tandis que des lattes plus minces, probablement en érable, en forment les contours. Un appareillage de parquets dont se souvient M. Lupien et conçu pour accueillir des carpettes selon cet architecte.

Autre rénovation récente: une salle de bains de 9,6 pieds sur 4 avec douche en céramique à la place d'un placard dans la chambre principale.

La famille s'est créé au sous-sol une quatrième chambre et une troisième salle de bains, plus une buanderie, une garde-robe en cèdre, une salle de jeu, une cave à vin et un atelier.

Extérieur typique

«Autre chose intéressante pour Outremont, cette maison est détachée», souligne Mme Gervais.

L'architecture est typique du voisinage: habillage tout en brique, corniche, porche - refait par les propriétaires actuels. «C'est un bel exemple d'une architecture d'une époque où on pouvait regrouper des motifs de différentes provenances», indique Philippe Lupien.

Ce qui veut dire? Le petit fronton est d'influence grecque, l'axe surbaissé des insertions (au-dessus des ouvertures) d'influence romaine, etc. La cheminée, légèrement en saillie sur l'une des façades, trahit une influence hollandaise. Bref, c'est éclectique!

D'ailleurs, les propriétaires ont transformé leur vestiaire d'entrée en salle d'eau. Une cimaise imitant celle des murs adjacents permet au minuscule W.-C. de se fondre dans le décor derrière une porte «invisible». Près de là, le regard des visiteurs porte jusqu'aux rosaces et aux ornements de plâtre des salles de réception, à droite du hall.

La propriété en bref

Prix demandé: 1 525 000$

Nombre de pièces: 12, dont 4 chambres, 3 salles de bains, 1 salle d'eau, 1 buanderie

Comprend réfrigérateur, cuisinière, lave-vaisselle, laveuse, sécheuse, stores et rideaux

Évaluation municipale (2012): 1 002 100$

Impôt foncier (2012): 8780$

Taxe scolaire (2011): 2011$

À proximité d'une boulangerie artisanale, des parcs Joyce et Pratt et du métro Outremont

Courtiers: Joëlle Gervais, Carol Nadon et Jessie Perrier, Re/Max du Cartier, 514-271-2131