Quand l'artiste Ghyslaine Lafrenière a une idée en tête, elle ne lâche pas prise facilement. En 1981, elle vivait rue Rivard dans le Plateau-Mont-Royal. «À cette époque, le quartier accueillait des artistes comme nous. Les maisons étaient grandes, pas trop chères. On pouvait installer nos studios», se souvient Mme Lafrenière.

Un jour, en promenade dans le quartier «des Portugais», elle découvre un triplex rue de Bullion, à quelques jets de pierres de Rachel. L'état de la propriété bâtie en 1874 est lamentable mais le potentiel est grand. Après des semaines de tergiversations, de recherches et d'explorations, elle finit par retracer le propriétaire, un immigrant d'origine russe, en vacances en Floride. Elle apprend que le triplex est sur le point d'être vendu et sera démoli. «Mon âme de conservatrice me disait que je devais le sauver». S'ensuivent des négociations avec le proprio qui finit par abdiquer. «Le match s'est jouer entre lui et moi et il a compris mes intentions «.

Elle achète donc la propriété pour 20 000 $ et entreprend de vastes travaux de rénovation et de restauration. Notamment, la réfection des fondations en béton pour soutenir l'immense tronc d'arbre qui supporte le bâtiment et le retrait de murs intérieurs qui délimitent les 23 pièces !

Deux ans plus tard, elle aura englouti 90 000 $ pour remettre la maison en état. Depuis, elle a continué à améliorer la propriété. Le résultat est un triplex ajouré, aéré, moderne qui a conservé son cachet d 'ancienne résidence.

Trois unités

On entre dans le logement principal par la porte de gauche. L'escalier intérieur mène aux pièces communes à l'étage: cuisine, salon, salle à manger, séjour. Le rez-dechaussée comprend trois petites pièces : deux chambres, une salle de lessive et une salle de bains dont la douche est en briques, gracieuseté de l'ancienne cheminée. «Ces pièces ont servi à mon fils quand il a grandi», explique Mme Lafrenière.

À l'étage, les parquets sont en lattes de bambou, Ceux du deuxième étage sont en pin et datent de la construction de la maison. Au fil des ans, ils ont subi des réparations. «J'ai fait installer des insertions pour éviter la séparation des lattes».

La cuisine de l'étage est neuve et n'a jamais servi. Les armoires laquées blanches reposent majoritai rement au sol, libérant les espaces muraux supérieurs pour un passe-plat vers le séjour et des étagères décoratives en laque blanche. Les plans de travail sont en quartz moucheté. Il y a un coin dînette qui pourrait accueillir un ordinateur. Le tout est résolument moderne et contraste joliment avec l'aspect extérieur de la maison qui est percé de fenêtres à battants en bois. Pour Mme Lafrenière, c'était important de conserver le ton de la maison, du moins, à l'extérieur. «À l'intérieur, ça me dérange moins. Il faut aller avec son temps», explique l'artiste.

Le salon est étonnamment grand et ouvert sur la salle à manger. La lumière des ouvertures avant et arrière est abondante malgré la présence d'arbres matures. Au second étage, il y a deux chambres de ta i l le moyenne et une grande salle de bains avec baignoire sur pattes et douche téléphone dont le sol est en ardoise fossilisée de Bedford. Encore là, les ouvertures vers l'extérieur sont grandes et invitantes. Invitantes parce qu'on peut grimper sur le toit qui pourrait très bien être transformé en terrasse.

La surprise!

Pour qui vient de l'extérieur, banlieues et campagnes confondues, les maisons en rangée du Plateau-Mont-Royal ne laissent pas présager grand verdure. Pourtant, au cours des dernières années, plusieurs propriétaires ont démoli leurs remises et leurs garages débraillés pour y créer de petits havres de verdure. Mme Lafrenière avait vu juste en rasant le garage en béton de la cour et coupé de moitié le mur en pierres et ciment qui longeait l'arrière. Les arbres, déjà grands, ont poussé, tout comme les vivaces, glycines et autres vignes sauvages plantées au fil des ans. Maintenant, elles enveloppent le jardin tel un écrin. L'espace, échevelé où tout pousse librement, est charmant. La propriétaire y a installé des pas japonais, un four en briques et des dizaines de plantes: échinacées, clématites, cerisiers, mûriers. Assis dans une des chaises de jardin ou sur le balcon arrière, on se sent bien loin du monde

Le prix de la propriété est élevé pour qui n'a pas suivi l'évolution de l'immobilier dans le Plateau. Par contre, les revenus des appartements sont établis en fonction du marché environnant et peuvent aider le remboursement de l'hypothèque. Ghyslaine Lafrenière quitte sa maison pour d'autres projets dans Charlevoix cette fois où demeure son fils.

LA PROPRIÉTÉ EN BREF

> Prix demandé : 1 299 000 $

> Année de construction : 1874

> Nombre d'unités: 3

> Unité principale : 11 pièces, dont 3 chambres " 2 salles de bains

> Loyer potentiel mensuel : 3800 $

> Impôt foncier : 4152 $

> Taxes scolaires : 902 $

> Évaluation municipale : 533 600 $

> Superficie du terrain : 2808 p.c. (irr.)

> Courtier : François Baron,

Via Capitale du Mont-Royal. 514-771-2999

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