Le condo de Manon Brunelle rappelle un palais d'empereur. Ou, plutôt, d'impératrice. Chaque centimètre a été soigneusement songé pour refléter un univers gréco-romain, aux chatoiements égyptiens proches cousins de Marie-Antoinette. Avec ses dorures ornementales et ses moulures... impériales, le ton est tout à fait luxuriant. «C'est l'environnement que je cherchais, explique Mme Brunelle, courtière immobilière de Laval qui vend elle-même son condo. J'aime les jolies choses contemporaines mais qui ont du style».

Avec les colonnes, les boiseries originales tournées à la main, les tons bronze, noir et crème des meubles choisis méticuleusement, l'effet est réussi.

Le condo trône tout au haut de l'édifice Le Laurier sur l'Île Paton, au 12e étage. Mesurant environ 1000 p.c., il comprend la chambre avec salle de bains intégrée (et ouverte), la cuisine aux grands comptoirs, la salle à manger et le salon. Le tout s'ouvrant sur une terrasse avec panorama sur la rivière des Prairies. Une salle d'eau aux appareils noirs est adjacente au salon. «On peut ériger un mur et créer une seconde pièce pour un bureau mais pour mes besoins (elle partage l'appartement avec ses deux yorkshire, Caillou et Killer, respectivement 5,5 livres et 7 livres et pas killers pour une miette), ce n'était pas nécessaire».

Elle a acheté le penthouse il y a trois ans environ après avoir passé le seuil de la porte et subi un immense coup de coeur. «J'ai été prise par la portée de la scène: la rivière qui s'étend et que l'on voit de toutes les fenêtres, l'ouest de Montréal, la luminosité dans les pièces communes... J'ai été irrémédiablement séduite.» Surtout, que par un curieux hasard, Mme Brunelle avait déjà vécu dans cet appartement une dizaine d'années auparavant.

Depuis, elle y a investi près de 100 000$, dont 22 000$ en granite dans les salles de bains et la cuisine. Deux comptoirs aux tons mouchetés noirs et moka sont installés en parallèle dans la cuisine dont un qui fait une quarantaine de pouces en largeur, assez pour déposer les plats et la vaisselle durant les réceptions. Le dosseret est fait de pierres brutes allongées aux tons gris et rouille. Mme Brunelle a choisi d'installer ses portes vitrées au bas des armoires. «Les lumières éclairent la porcelaine et les verres (aux dorures abondantes) et c'est ce qu'on voit quand on est dans la salle à manger».

Les invités peuvent aussi s'asseoir sur un des deux tabourets sous le comptoir. Des colonnes sont installées de chaque côté du lavabo en porcelaine.

Dans le salon, d'autres colonnes sculptées aux couronnes ornementales qui vont du sol au plafond divisent les pièces. Des portes aux vitres givrées et aux carreaux dorés ferment les deux placards et la salle d'eau. Les longues poignées du plus grand des placards s'apparentent à des animaux de la mythologie égyptienne. Décidément, la décoration de cet appartement est peu banale.

La salle de bains est ouverte sur la chambre et comprend des éléments (vanité, draperies, robinetterie, miroirs) qu'on imaginerait dans un château du siècle des lumières.

L'édifice Le Laurier est situé au bord de la rivière des Prairies et tous les appartements ont vue sur l'eau (sauf certains du rez-de-chaussée qui profitent en revanche de vastes terrasses). Ses aires communes ont subi un important lifting en 2009. Le hall d'entrée et les corridors sont recouverts de marbre ou de moquettes et les portes ont toutes été changées pour de plus modernes, couleurs espresso. Les frais de copropriété sont assez élevés (dans le cas de Mme Brunelle, ils s'élèvent à 480$ par mois). «Cependant, le fonds de réserve est sain et on n'a jamais exigé de contribution supplémentaire de la part des copropriétaires», explique-t-elle.

Mme Brunelle, femme infatigable qui vit de défis en défis, quitte son appartement pour en poursuivre d'autres. À suivre donc.