C'est sous les poutres ancestrales que le charme s'est opéré pour Vivianne Vinet. «Elles étaient tellement impressionnantes que j'ai craqué, avoue la chimiste de 54 ans. Ça, et les murs de pierre.»

Les poutres en question, comme les pierres, dans ce condo du Vieux-Montréal, ont de quoi remuer n'importe quelles émotions. Selon les archives de la Ville, la maison de Mme Vinet aurait été construite en 1777. Ça fait beaucoup d'histoire, même pour un édifice du Vieux-Montréal.

 

La maison a d'abord appartenu aux propriétaires de la Compagnie du Nord-Ouest engagés dans la traite des fourrures à la fin du XVIIIe siècle. Elle est située dans la rue Sainte-Thérèse, un minuscule bout de chemin entre les rues Saint-Gabriel et Saint-Vincent, en face de la Cour d'appel et tout près de l'Auberge Saint-Gabriel. Au fil des ans, la grande maison a connu des transformations importantes, mais les poutres, comme les pierres, n'ont pas bougé. Et les voûtes, qui ont servi à transporter les fourrures jadis, sont toujours là.

L'édifice a été divisé en huit condos en 1986. Puisqu'il est érigé entre la rue et le stationnement des occupants, trois des murs sont exposés. Le condo de Mme Vinet est le plus grand avec ses 2100 pieds carrés d'aire habitable répartis sur deux demi-étages.

La cuisine est au rez-de-chaussée. Comme les salles de bains, elle est ultramoderne. Avec ses devantures en bois roux lisse sans ornements et ses armoires vitrées encadrées d'inox à ouverture vers le haut, elle contraste avec les vieilles poutres aux tons roux du plafond. Le comptoir en granit moiré décliné en teintes anthracite donne un ton contemporain et met en relief les jolies tuiles chatoyantes du mur.

Le reste du plain-pied est ouvert et comprend le salon et la salle à manger. Le sous-sol, auquel on accède par un escalier en colimaçon, comprend un séjour, un bureau, la pièce pour la lessive, la chambre et la grande salle de bains. Aucun mur ne sépare les pièces sauf entre le bureau et la salle de bains.

Le plancher est recouvert de larges lattes de bois aux teintes gris brunâtre qui ont été posées il y a quelques années.

La propriétaire, qui avait acheté cette maison il y a six ans, a déboursé plus de 175 000$ en rénovations. Pourtant, la propriété avait déjà connu d'importantes améliorations. «Mais mon mari et moi avons refait la maçonnerie des trois murs de pierre, modernisé les cheminées, rajouté des gicleurs, refait l'éclairage qui était plutôt sombre et sablé les fenêtres afin qu'elles puissent à nouveau ouvrir!»

Ils ont également repensé la salle de bains adjacente à la chambre du sous-sol. À côté de la douche vitrée, ils ont installé une grande baignoire à remous sur le sol en ardoise. La vasque, pour le moins originale, est un petit pilier en béton dont le dessus a été creusé en arrondi.

Deux grands placards de type walk-in servent à entreposer les vêtements d'une saison à l'autre.

Vivianne Vinet quitte son condo pour de nouveaux projets. Après la mort soudaine de son mari il y a deux ans, elle s'est consacrée à ses tâches de présidente d'une entreprise en formation médicale. Elle aimerait maintenant ouvrir une maison de luxe pour couples retraités semi-autonomes. «Les occupants auraient leur propre logement mais partageraient des voitures, l'épicerie, explique Mme Vinet. La maison serait à proximité des hôpitaux et des cliniques et je m'occuperais de tout ce beau monde!»

 

La maison en bref

Prix demandé : 799 000 $

> Sept pièces, dont une chambre au sous-sol

> Une salle de bains et une salle d'eau

> Comprend une place de stationnement au garage, deux foyers au bois, un système d'alarme relié à la centrale (avec 28 points de contact), les électros haut de gamme.

> Agent : Michel Barsalo, Groupe Sutton-Clodem. 514-265-2784