La propriété la plus chère sur le marché montréalais se trouve à Senneville, dans l'Ouest-de-l'Île, et elle est à vendre pour 11 millions. Une autre propriété de ce village est également sur le marché au prix de 8,8 millions. Avis aux intéressés.

La propriété la plus chère sur le marché montréalais se trouve à Senneville, dans l'Ouest-de-l'Île, et elle est à vendre pour 11 millions. Une autre propriété de ce village est également sur le marché au prix de 8,8 millions. Avis aux intéressés.

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 Senneville, 962 habitants. Village figé dans le temps, ancienne retraite campagnarde des riches familles montréalaises (Angus, Morgan, Abott...). Ses résidants déclaraient en 2006 un revenu médian environ deux fois plus élevé qu'ailleurs au Québec.

 Effet boeuf pour le Montréalais qui arrive en vélo près du parc agricole du Bois-de-la-Roche: le paysage est rural. La plupart des terrains sont immenses, 21 780 pieds carrés ou plus.

 Cette propriété - à vendre depuis 2005 - s'étend sur 2,5 acres, soit 100 622 pieds carrés, au bord du lac des Deux-Montagnes. Elle comprend une terrasse en pierre qui descend en paliers vers une piscine creusée, et trois bâtiments.

 La résidence principale? C'est un manoir en pierre construit en 1999. La toiture est en tuiles de béton avec des solins en cuivre.

 Des résidants du coin critiquent son intégration plus ou moins réussie dans le patrimoine bâti de la ville, notamment la maison d'intendance et la serre construites autrefois sur le lot original (subdivisé depuis). On voit bien ces annexes blanches et bleues en passant devant le 30, chemin de Senneville.

 L'architecte de ce "néomanoir" de 24 pièces s'appelle Karl Fisher. Il a conçu pour Joseph Kass, entrepreneur en pâtes et papiers, une maison avec deux ailes à vocations distinctes. L'aile gauche contient les quartiers privés (chambre, bureau). L'aile droite a été construite pour la famille et les invités. Ils peuvent accéder à leurs vastes quartiers par une entrée séparée, à droite de la porte principale, ou en passant par le garage (double).

 L'aile gauche

 La chambre et la salle de bains principales sont au rez-de-chaussée. Les plafonds font 20 pieds de haut.

 Deuxième caractéristique peu courante: un bureau, ou study, avec foyer. Il contient une bibliothèque en bois massif et un escalier en colimaçon menant à une mezzanine contenant d'autres étagères faites sur mesure.

 Le chêne confère à la résidence une odeur d'église. Ce bois abonde à l'intérieur: mobilier, colonnes coloniales, rampes, balustrades... Il y a pour 1 331 000$ de menuiserie (matériaux et main-d'oeuvre) dans ce palace, selon l'entrepreneur en construction Daniel Zanetti. Ce n'est pas lui qui l'a bâti, mais il évalué le coût de reconstruction du domaine au complet à la demande de l'agente immobilière Ban Massarra, qui a obtenu en 2008 le mandat de le vendre. Il estime ce coût à 13,8 millions actuellement, dont 2,5 millions pour l'achat du terrain et 425 000$ seulement pour les fenêtres, dotées d'épais rebords en chêne.

 Prenez la porte de la salle de bains principale. Elle est pleine. Ce n'est pas du toc. Huit pieds de haut. "Au moins 2000$", dit M. Zanetti. Serrure Baldwin 100% laiton en sus.

 Les pièces centrales

 Les pièces de vie offrent toutes des vues sur le lac. Au rez-de-chaussée, salon, salle familiale et salles à manger sont décloisonnés, construits autour d'une cheminée. Un foyer est ouvert sur deux côtés.

 Un autre foyer a été percé plus haut dans la même cheminée, au niveau de la mezzanine qui mène à l'aile droite. Cette cheminée ne descend pas jusqu'au solage, aussi a-t-elle dû être construite en porte-à-faux.

 Les exigences du propriétaire étaient nombreuses. Et dispendieuses. Par exemple, les comptoirs et dosserets de la cuisine proviennent du même bloc de granit (pour garantir une teinte uniforme). Le bloc ne devait pas se fissurer en chemin, sinon... La pierre calcaire d'un des murs provient d'Israël. L'escalier principal est courbé et autoportant. Et ainsi de suite.

 Ajoutez à cela le travail de maçonnerie à l'intérieur comme à l'extérieur, la domotique, la génératrice au gaz et un système géothermique alimenté par quatre puits... Pas de certification LEED par contre.

 L'aile droite

 La famille et les invités disposent de trois chambres à coucher dans l'aile droite, de nombreux espaces de rangement et de 4849 pieds carrés aménagés à l'étage inférieur, que Mme Massarra refuse d'appeler "sous-sol". S'y trouvent plusieurs pièces à aire ouverte, dont une grande cuisine. M. Kass y recevait des centaines de personnes à l'occasion de collectes de fonds organisées pour les jeunes. "Ils pouvaient entrer et sortir sans avoir à passer par en haut", dit l'agente en ouvrant une porte donnant sur la terrasse avec barbecue intégré, derrière la propriété.

 Pour 11 millions, un acheteur potentiel préférera sans doute se faire construire quelque chose sur mesure plutôt que d'acheter ce domaine bien particulier, et Mme Massarra le sait bien. Combien de personnes au Québec ont les moyens d'acheter un tel manoir? C'est la question à un million...

 Qu'à cela ne tienne, c'est pour ses contacts au Moyen-Orient que Ban Massarra s'est vu confier ce mandat. Elle espère trouver un acheteur à Dubaï ou à Abou Dhabi.

 Encadré(s) :

 Idées à retenir

 > Des stores électriques cachés sous un bandeau de bois dans le bureau.

 > Un congélateur aussi grand que le réfrigérateur dans la cuisine.

 > La présence, près de la cuisine, d'une salle de scrapbooking, bricolage et autres avec un deuxième îlot, pratique pour étendre des patrons, aligner les plateaux lors de réceptions, etc.

 > Des planchers en céramique radiants chauffés au glycol plutôt qu'avec des fils électriques (pour tirer profit de l'énergie géothermique).

 La propriété en bref

 > Prix demandé: 11 000 000$

> Pièces: 24

> Salles de bains: 4 + 3 salles d'eau

> Superficie habitable: 12 503 pi2

> Frais annuels : 150 000$ et +