L'élégance du restaurant Brontë tranche avec le menu plastifié du Château Kabab, un bouiboui de la rue Guy. Deux atmosphères contrastantes, unies par le brouhaha de la métropole. C'est dans ce quartier-là, anciennement le plus chic de Montréal, que s'élèvent maintenant des tours d'habitations, quelques-unes louant des un et demie pour moins de 700 $.

L'élégance du restaurant Brontë tranche avec le menu plastifié du Château Kabab, un bouiboui de la rue Guy. Deux atmosphères contrastantes, unies par le brouhaha de la métropole. C'est dans ce quartier-là, anciennement le plus chic de Montréal, que s'élèvent maintenant des tours d'habitations, quelques-unes louant des un et demie pour moins de 700 $.

 >> En photos: visitez un chic pied-à-terre de l'immeuble leBeauxarts.

 Complété en 2007, le Beauxarts rassemble, dans un immeuble bas et un autre beaucoup plus haut, 38 appartements et sept maisons en rangée (townhouses). Le nom du projet est un clin d'oeil au quartier des musées et à ses nombreuses galeries d'art.

 La façade des maisons victoriennes donnant sur Sherbrooke Ouest, entre Guy et Saint-Mathieu, a été conservée comme il se devait. Le promoteur avait dû obtenir une dérogation de la Ville pour ériger sa tour de 20 étages un peu en retrait derrière.

 Restaurée, la façade du XIXe siècle cache toujours des boutiques, et maintenant un hall d'entrée partagé par les propriétaires de ces townhouses dont celui-ci occupe quelque 2500 pieds carrés.

 Bien qu'on la désigne comme une maison en rangée, il n'y a pas d'entrée extérieure privée ; on accède au TH2 via un ascenseur et un large corridor.

 Près de l'entrée de cet appartement, la salle d'eau donne le ton. C'est fastueux. Aux murs, du papier fait main au Népal. Des moulures encadrent chaque mur à gauche, en haut, à droite, en bas.

 Les dosserets, les comptoirs et le plancher de la cuisine sont en granit. Glissant ? Pas plus que n'importe quelle autre pierre, sauf lorsque mouillée, selon le designer René Desjardins. Il a aménagé ce pied-à-terre montréalais. Oui, pied-à-terre !

 Le propriétaire dit avoir dépensé plus d'un quart de million en ajouts non standards. On parle de marbre dans la salle de bains principale, de papiers peints fins provenant de chez Télio (dont un, crème, fait de paille et de soie), de voilages aux fenêtres, de tiroirs à roulement doux et silencieux, de prises électriques bien pensées au plancher du salon, d'armoires en bois laqué à la cuisine, etc.

 Il est possible d'acheter le tout meublé tel quel, excluant le lustre monumental (Mooi) de la salle à manger, contiguë à la cour intérieure.

 Fenêtres sur cour

 Il y a des avantages à ne pas habiter sur le plancher des vaches. On n'a pas à rentrer son bac de recyclage non vidé par jour de tempête, par exemple. Sans blague, si les occupants de ce pied-à-terre montréalais n'ont ni jardin ni vue panoramique, ils ont une cour intérieure privée (de 214 pieds carrés).

 Les larges couloirs donnent sur cette cour. Idem pour quatre des six pièces, notamment le séjour. C'est la plus grande pièce, probablement la plus éclairée aussi puisqu'elle est percée de fenêtres donnant sur la rue Sherbrooke. Orientation : nord-ouest.

 La porte-fenêtre de la salle à manger s'ouvre sur la cour intérieure. La base du mur mitoyen et un calorifère font obstacle entre les deux, ce qui empêche l'intérieur de déborder dehors sur un même plan, lisse, comme on en voit dans les magazines d'architecture... Dommage. Pourquoi ne pas avoir aligné les deux planchers ? " Au rez-de-chaussée, c'aurait été facile de le faire, mais pas au deuxième étage ", dit Georges Drolet, architecte de projet chez Fournier Gersovitz Moss et associés, l'une des deux firmes mandatées avec DCYSM, architecture & design. Il fallait surélever le plancher extérieur pour permettre le drainage de l'eau de pluie, explique-t-il, tout en conservant la hauteur du plafond de l'étage existant au-dessous.

 Deux étages

 L'étage supérieur compte trois chambres, deux belles salles de bains et une salle de lavage.

 Cette famille a trois enfants. C'est pourquoi, précise René Desjardins, des parquets en ipé, un bois très résistant, ont été privilégiés aux deux étages.

 Partout, d'autres choix semblent justifier le prix demandé. Ces rangements généreux, sur mesure, dans deux des trois chambres. Ces portes pleines, massives, partout. Ce plancher radiant dans la salle de bains principale. Ce filage installé pour la domotique, partout, partout.

 C'est une adresse prestigieuse, certes. Mais là n'est pas l'unique attrait du lieu, selon l'agente immobilière Dominique Amar. L'aspect sécuritaire jouera pour beaucoup, espère-t-elle. Un gardien est présent 24 heures sur 24. Un concierge et un préposé de stationnement également, en tout temps, plus un espace de stationnement intérieur. Cela plaira aux femmes divorcées et aux empty nesters désirant conserver le même style de vie après avoir vendu leur grande maison, croit-elle.

 À une famille ? Peut-être, le Collège de Montréal est pratiquement en face, l'Université Concordia toute proche. Les autres services, commerces et institutions sont trop nombreux pour être énumérés. Bref, c'est le centre-ville, avec tous ses bons et moins bons côtés. Sur deux étages. Mais pas sur le plancher des vaches.

 Encadré(s) :

 LA COPROPRIÉTÉ ENBREF

 Prix demandé: 1 450 000$

 Évaluation municipale: n.d.

 Taxes: n.d.

 Frais de copropriété: 930$ par mois

 Date de construction: 2006

 Superficie habitable: 2569 pi2