L'imaginaire de la petite maison perchée dans les hauteurs est foisonnant. Il a partie liée avec le jeu et l'enfance, rappelle les joies de grimper aux arbres. Il évoque aussi un refuge d'où l'on observe le monde se déployer sous nos yeux, en retrait, à l'abri, comme suspendu entre ciel et terre.

Maisons dans les arbres offre un portrait de ces contemplateurs qui ont mis leur «savoir-faire au service des rêves d'enfants» et construit, à travers le monde, des nids juchés à la cime des arbres. L'auteur Philip Jodidio a retracé 50 d'entre eux, qu'il a regroupés dans une édition grand format et trilingue (anglais, allemand et français), comme le veut la tradition chez Taschen.

Libérée des contraintes d'un bâtiment rattaché au sol, chacune offre une version enchanteresse de la cabane au fond des bois. Conçues par des architectes reconnus autant que par des artisans anonymes, ces «cachettes» (pour les grands) sont tour à tour raffinées, rustiques, écoresponsables.

Beaucoup ont un côté «camouflage» et s'harmonisent avec la nature qui les entoure: nid d'oiseau construit avec des branches à Harads, en Suède, ruche sphérique à Beverly Hills, en Californie, lanterne géante au milieu de la forêt à Walter's Point, en Ontario. Certaines offrent plutôt des visions vertigineuses, à la limite du merveilleux, comme ce salon de thé juché à sept mètres du sol sur de frêles pilotis de bambou, une «invention» du Japonais Terunobu Fujimori. D'autres détonent et prennent la forme d'ovni ou de sculpture en ferraille «rétro-futuriste décalée».

Un beau livre qui inspire la quiétude, servi par des illustrations de Patrick Hruby qui, dit-on, aurait lui-même grandi dans une cabine dans les forêts de Spirit Lake, en Idaho.

Maisons dans les arbres: Châteaux de contes de fées dans le ciel, de Philip Jodidio, illustrations de Patrick Hruby, éd. Taschen, 352 p., 74,95$