À Gatineau, près de pistes cyclables et du parc de la Gatineau, une station-service a cédé sa place à un complexe locatif de sept étages, qui comportera 189 logements une fois sa construction terminée. Le Mellem Manoir-des-Trembles constitue une première incursion hors de la grande région de Montréal pour le promoteur immobilier Maître Carré. Il s’agit aussi de son tout premier complexe visant une certification LEED.

« Gatineau présente beaucoup de potentiel pour une belle vie urbaine, estime Hugo Girard-Beauchamp, président et fondateur de Maître Carré. C’est un marché solide et on pense qu’on peut y apporter une valeur ajoutée. D’autres promoteurs travaillent aussi très bien là-bas et on voit que leurs logements se louent extrêmement bien. Cette approche urbaine avec des environnements de qualité se voit non seulement à Gatineau, mais à Québec, bien entendu, à Drummondville, à Saint-Jean-sur-Richelieu, à Chambly. Ce genre de vivre ensemble est proposé non seulement parce que c’est économiquement viable, mais aussi parce que c’est le fun et que cela permet de consacrer son temps à faire des choses qu’on aime. »

Maître Carré a confié la conception du complexe locatif à l’agence ACDF Architecture. Les deux firmes, qui collaborent pour la deuxième fois, ont cherché à créer des lieux qui favorisent les interactions entre les locataires, pour démontrer qu’il peut y avoir du bonheur dans la densité urbaine.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Maxime Frappier, architecte associé et président d’ACDF Architecture

« On a voulu qu’à Gatineau, le rez-de-chaussée soit un lieu animé, indique Maxime Frappier, architecte associé et président d’ACDF Architecture. On ne veut pas que les gens aillent en haut tout seuls. L’importance qu’on donne aux espaces, qui complètent l’habitat intime des gens, est traduite dans l’architecture. Au rez-de-chaussée, on crée des voûtes, qui mettent les gens en relation avec l’extérieur et qui constituent des lieux de rassemblement davantage à l’échelle humaine quand il y a moins de monde, tout en étant ouverts sur le reste des espaces. Tout est orienté sur l’humain et sur le vivre ensemble. »

  • La plupart des espaces communs seront aménagés au rez-de-chaussée pour encourager les interactions entre les locataires. La création de voûtes rendra l’atmosphère chaleureuse.

    ILLUSTRATION FOURNIE PAR MAÎTRE CARRÉ

    La plupart des espaces communs seront aménagés au rez-de-chaussée pour encourager les interactions entre les locataires. La création de voûtes rendra l’atmosphère chaleureuse.

  • La plupart des espaces communs seront aménagés au rez-de-chaussée pour encourager les interactions entre les locataires. La création de voûtes rendra l’atmosphère chaleureuse.

    ILLUSTRATION FOURNIE PAR MAÎTRE CARRÉ

    La plupart des espaces communs seront aménagés au rez-de-chaussée pour encourager les interactions entre les locataires. La création de voûtes rendra l’atmosphère chaleureuse.

  • La plupart des espaces communs seront aménagés au rez-de-chaussée pour encourager les interactions entre les locataires. La création de voûtes rendra l’atmosphère chaleureuse.

    ILLUSTRATION FOURNIE PAR MAÎTRE CARRÉ

    La plupart des espaces communs seront aménagés au rez-de-chaussée pour encourager les interactions entre les locataires. La création de voûtes rendra l’atmosphère chaleureuse.

1/3
  •  
  •  
  •  

Alors que le boulevard Saint-Raymond, où est bâti le complexe, est appelé à se métamorphoser dans un avenir plus ou moins rapproché, une vision à long terme a été privilégiée. « C’est facile d’offrir des vues extraordinaires à tout le monde sur le toit, fait remarquer Maxime Frappier. Mais quand on ramène l’énergie du “nous” au niveau de la rue, on a plus de chances un jour de pouvoir animer l’espace piéton et de faire en sorte qu’il va faire bon de vivre en ville. »

Le bon dosage

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Le boulevard Saint-Raymond est appelé à se métamorphoser dans les prochaines années. Le complexe, en construction, a été pensé avec une vision à long terme.

Pour ce dernier, il était important d’apporter une contribution d’un point de vue architectural, tout en trouvant un équilibre parfait pour répondre aux enjeux environnementaux. « Il faut savoir se retenir sans non plus faire des projets qui sont moches et qui vont compromettre notre paysage, insiste-t-il. Le projet à Gatineau est un bel exemple. On a mis un peu plus d’efforts sur la façade, face à la ville, et le reste est bien contenu. On n’est pas tombés dans le flafla, dans les affaires qui sont une dépense de carbone injustifiable. »

ILLUSTRATION FOURNIE PAR MAÎTRE CARRÉ

Les appartements donnant sur le vaste jardin seront très lumineux grâce à la brique blanche recouvrant les murs face à la cour.

L’immeuble de sept étages, qui gravite autour d’une cour intérieure, est orienté pour favoriser la pénétration de la lumière. Les appartements donnant sur le vaste jardin seront encore plus lumineux grâce à la brique blanche recouvrant les murs face à la cour. « Les tonalités permettent de donner de la gueule à ce projet-là, un peu à l’image d’un enfant qui croque dans une pomme, dévoilant la chair blanche, en contraste avec le rouge de la pelure », explique M. Frappier.

Certification LEED

ILLUSTRATION FOURNIE PAR MAÎTRE CARRÉ

Le contraste entre la brique blanche et la brique rouge donnera de la prestance au complexe.

Il n’était pas prévu au départ que le Mellem Manoir-des-Trembles vise une certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design). Le fait que Maître Carré soit certifié B Corp a influencé la décision d’aller plus loin.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Hugo Girard-Beauchamp, président et fondateur de Maître Carré

« On a toujours eu de hauts standards d’efficacité énergétique, indique Hugo Girard-Beauchamp. Avec notre certification B Corp, on s’est dit qu’il fallait de la cohérence derrière nos actions, et ces actions doivent pouvoir être mesurées. On s’est dit qu’on travaillait avec Pomerleau, un entrepreneur reconnu pour son approche innovante verte, et qu’on pourrait être bien accompagnés par Maxime, qui en a fait d’autres. On s’est donc lancés en plein vol, quand l’avion avait déjà décollé, en sachant qu’il y aurait de la turbulence. On pourrait atteindre un plus haut niveau LEED qu’on pensait. »

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

L’immeuble vise une certification LEED.

Le promoteur immobilier s’est distingué par le passé, par son désir de bien faire les choses, en faisant notamment déplacer la Maison Keegan, la plus vieille habitation de Griffintown, pour ensuite l’intégrer dans le complexe Brickfields. La certification B Corp (B pour bénéfique pour tout le monde, pour la société et la planète) lui permet de continuer à grandir, révèle-t-il. « Je voulais avoir des outils pour gérer l’entreprise et gérer les projets en cohérence avec les objectifs, précise M. Girard-Beauchamp. J’apprends énormément et cela m’amène à chercher constamment à m’améliorer, parce que je serai réévalué dans trois ans. »

Maître Carré a l’appui de deux autres investisseurs pour réaliser le Mellem Manoir-des-Trembles, dont le budget global s’élève à 80 millions. La location des logements a débuté et les premiers locataires emménageront en octobre prochain.

Consultez le site de Mellem